Publié le Dimanche 2 octobre 2011 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Génération de débiles

Vendredi dernier, des milliers de lycéens sont descendus dans la rue, principalement dans le Nord et l'Est de la France, ainsi que dans la région parisienne. 

Selon le rectorat de Lille, des lycénes de Douai, de Dunkerque, de Lille, ou de Trith-Saint-Léger ont été touchés. Dans le Pas-de-Calais, c'est à Béthune qu'ils ont été le plus nombreux avec 500 manifestants, sur un total de 2000 dans la région (plusieurs petites villes ont été touchées). Une vingtaine d'établissements en Picardie étaient concernés, la majorité à Amiens. En Champagne-Ardenne, plusieurs petits rassemblements ont été notés. Idem au Chesnay, dans les Yvelines où des violences ont éclaté.
Et les manifestations ont également touché la région PACA (à Nice notamment), la Bretagne, les Pyrénées-Atlantique...

Ce n'était pas non plus un raz-de-marée étudiant dans la rue. Juste quelques centaines, çà et là, qui manifestent leur mécontentement. Parfois à coups de jets de cocktail molotov, de voitures incendiées...
"Qui manifestent leur mécontentement"... Mais de quel mécontentement parle-t-on ?

La suppression d'un mois de vacances...

Oui, je sais, vous aussi vous n'avez pas entendu cette mesure prise par le gouvernement... et pour cause, puisqu'elle ne l'a pas été.
En fait, tout est partie d'une rumeur. Une simple rumeur qui s'est propagée via SMS et sur Facebook. Une rumeur à base de "Blocus vendredi matin devant les lycée contre la suppression d'un moi de vacs ! ! ! Faites tourner." (fautes d'orthographe incluses).
Il aura fallu simplement un échange de SMS et de phrases sur Facebook pour que les lycéens descendent dans la rue pour protester contre quelque chose qui n'a pas été voté, décidé ou même, pour le moment, envisagé par le Ministère de l'Education.
Un rapport du comité de pilotage sur les rythmes scolaires a bien été rendu il y a plusieurs semaines et dans lequel il était suggéré de réduire les vacances de 2 semaines, mais pas plus... et il n'a aucune valeur autre que consultative.

Voilà donc où nous en sommes. Voilà donc à quoi nous sommes aujourd'hui confrontés. Une génération de débiles qui prennent les armes sur une simple rumeur propagée par SMS et Facebook. Une génération à ce point stupide qu'elle croit dur comme fer à la toute vérité propagée sur leur téléphone portable et sur leur réseau communautaire.
Ce n'était pas pourtant bien difficile, hein, de vérifier sur Internet pour voir si cette rumeur était fondée. Ce n'était pas non plus compliqué d'en discuter avec ses parents, voire avec ses professeurs, pour savoir si oui ou non cette suppression d'un mois de vacances était décidée ou en passe de l'être...
Mais à une époque où les parents préfèrent laisser l'éducation de leurs enfants à Wikipedia, où les profs se moquent éperdument d'un quelconque passage culturel aux jeunes générations, désabusés par un métier qu'ils ne font plus par conviction mais simplement parce qu'il faut bien manger, la discussion intergénérationnelle n'existe plus.
Oh, je sais bien que ça ne se résume pas non plus à ça. C'est un tout. Une perte de confiance envers les politiques, les médias, la société en général, qui fait que les jeunes perdent leurs repères et n'ont plus, finalement, que Facebook pour "vivre libres un minimum". D'où les débordements fréquents sur les réseaux sociaux, soit dit en passant...
Mais franchement... descendre dans la rue suite à une simple rumeur SMS et Facebook... c'est vraiment le degré zéro de l'intelligence. La honte totale...

Alors aujourd'hui, quelques syndicats bas-de-plafond tentent de récupérer le mouvement en expliquant qu'il s'agit, en fait, d'un ras-le-bol à cause des classes surchargées, profs non remplacés, mal formés, places indisponibles dans les lycées... et qu'il suffit d'un rien pour mettre le feu aux poudres. Ha ha ha. La bonne excuse.
D'autres encore expliquent que le mouvement était légitime et était préventif pour que le gouvernement ne décide pas de raccourcir les vacances. Ha ha ha encore.
Les faits sont là, simples, limpides : les lycéens sont sortis dans la rue sur une simple rumeur infondée propagée par SMS et Facebook.

Non les mecs. Il faut assumer. Moi aussi, j'en ai fait, des conneries, dans la vie. Des tas. Bon, pas aussi ridicules, certes, mais j'ai eu ma part. Sauf que j'ai toujours assumé mes actes. Je sais que c'est parfois difficile, surtout pour l'amour-propre. Mais quand on se respecte un minimum, quand on n'est pas une sombre larve, on assume ses actes.
Là aussi, il faut que les lycéens assument. Qu'ils se rendent compte à quel point ils sont tombés bas. A quel point ils ont fait preuve d'une débilité crasse, d'une crédulité navrante, d'une impulsivité pitoyable. Ils ont agi comme des abrutis, ne faisant pas plus preuve d'intelligence qu'un mouton qui part à l'abattoir. Il est temps désormais qu'ils fassent leur mea culpa et qu'ils réfléchissent à leurs actes. Qu'ils en tirent les conséquences et qu'ils corrigent le tir. Qu'ils s'élèvent un peu plus. Qu'ils apprennent à réfléchir. Qu'ils fassent, en l'occurence, ce qu'ils reprochent aux politiques de ne pas faire, sous peine, finalement, de ne pas valoir mieux qu'eux.
Protester, s'insurger, manifester, c'est une chose. Parfois bonne et qui fait bouger les choses. Mais là... merde alors... obéir à un SMS et à Facebook... 

La semaine prochaine, pour tenter d'oublier un peu la société dans laquelle on vit, je me plongerai corps et âme dans Forza Motorsport 4, le meilleur jeu de voitures de tous les temps, dont le test est prévu pour jeudi (NDA oblige). Dans FIFA 12 si Electronic Arts, encore une fois, daigne nous envoyer le jeu avant Noël. Si ça continue, on va peut-être être obligés, si on veut en faire le test avant décembre, de se débrouiller pour choper Battlefield 3 seuls par nos réseaux annexes. Quitte à vous en coller le test en exclu, en envoyant promener les éventuels NDA imposés par EA. On attend également, la semaine prochaine, Rage, le nouveau id Software, sur lequel il faudra compter. Et puis sans doute tout un tas d'autres choses. Restez connectés. Et vérifiez vos SMS et Facebook, des fois qu'on vous demande d'aller dans la rue pour protester contre une loi visant l'interdiction totale des jeux vidéo violents (Faites tourner).