Publié le Vendredi 5 février 2010 à 12:00:00 par Pierre Le Pivain

 

Pierre fait son Mass Effect 2

Sur PC, hein, précise bien que c'est sur PC

Cinquante-huit heures, et trente-et-une minutes. C’est le temps qu’il m’a fallu pour terminer Mass Effect 2. Dans la mesure où j’ai pris mon temps, ai évité consciencieusement de zapper les dialogues, et fait en sorte d’accomplir 99% (j’ai raté celle de l’épave de Normandy) des quêtes du jeu, il est inutile de demander à ce texte, et à son auteur, si Mass effect 2 est bien ou pas. A ce stade, on ne demande pas ça… C’est comme si on demandait si le sexe, c’est bien ou pas… Même les nonnes et les moines vous diront que c’est bien... Faut simplement aimer.

Alors bon. Oui, Mass Effect 2 est bien… Est-il « bâclé » ? non… Enfin, pas dans sa version PC… Cela ne l’exempte pas de défauts tant techniques, que de jouablilité, voire de design et d’écriture, mais oui… Mass Effect 2 sur PC vaut le coup.

Que peut-on lui reprocher ?

Commençons par les sujets qui fâchent. Mass Effect 2 est une jeune fille capricieuse qui mérite sa paire de patchs. Il ya des problèmes techniques, mais pas dans les mêmes proportions que dans la version Xbox 360 (d’après les informations transmises par Cedric)… Pour bien exposer la chose, il faudrait revenir quelques jours en arrière, lorsqu’au téléphone, Cedric me disait « Pierre tu va être déçu, c’est plein de bugs, ça n’arrête pas de planter, le jeu est orienté 90% action… C’est un drame »... Bon, les termes exacts ne me reviennent pas en mémoire, mais la formulation allait dans ce sens. Même si depuis, avec plus d’heures de jeu, il est en partie revenu sur sa déception.

Alors voilà. J’ai reçu Mass Effect 2 dans sa version PC. J’ai installé le jeu, et j’ai décidé de compter les bugs et autres plantages. Sur les 58 heures et 31 minutes de jeu, il y a eu 4 bugs majeurs de collisions, 2 plantages, 1 bug dans les dialogues, et 7 disparitions de personnages durant des cinématiques (environ une demi seconde de disparition), et moins d’une dizaine d’autres problèmes de collision / affichage, comme les personnages annexes qui « flottent au dessus des escaliers », que je juge mineurs, puisqu’ils ne nuisent pas au gameplay, et qu’on les remarque par accident, lorsqu’on fait, par exemple, un demi-tour brutal. Certes, ce n’est sans doute pas représentatif, mais d’une manière générale, si je mets en comparaison par rapport à Dragon Age Origins, Mass Effect 2 plante moins… S’il y avait moins de problèmes de collision avec l’autre produit de chez Bioware, il faut tout de même avouer que les plantages furieux du genre « hop là : retour sur le bureau ! » sont tout de même plus nombreux sur l’aventure médiévale, que sur l’aventure de science fiction. On se contentera de dire, qu’en ce qui concerne la version commerciale de Mass Effect 2 que j’ai reçue : ça rentre dans la moyenne… Et quand bien même on aimerait bien qu’à terme, la moyenne des problèmes techniques rencontrés dans les jeux soit égale à zéro.

Reste que le jeu a tourné sur une machine que j’ai dédiée aux jeux vidéo. Un Core 2 Duo 7300, 4 Go de ram, l’ensemble coiffé par une Geforce GTX 275, le tout propulsé par une version de Windows 7 Pro 64 bits… Ce n’est certes pas une bête de course en matière de bécane de jeu, mais ça m’a permis de faire tourner le jeu en 1920 x1200 sans subir le moindre ralentissement, avec toutes les options graphiques au maximum. De même, cette machine ne sert qu’uniquement aux jeux vidéo… Aucune autre application ne tourne dessus. Dans quelle mesure le jeu serait stable sur une machine dont on se sert tant pour bosser que pour jouer ? Je ne sais pas, mais quelque-chose est sûr, certains défauts méritent le patch.

Pour commencer, il arrive que le jeu souffre d’un manque de synchronisation entre les animations des cinématiques, et les dialogues. Certes, pour celles et ceux qui s’en souviennent, on a eu le même problème sur le premier opus de Mass Effect avant que le patch 1.02 ne sorte, mais bon… Ce n’est pas une excuse, d’une part, et d’autre part, ce problème est tout de même bien plus récurent dans le second opus des aventures de Shepard. Toujours dans les misères des dialogues, j’ai eu le « truc » qui fout toute une séquence d’animation en l’air : mon personnage féminin prend, pour une réponse clef, la voix masculine du héro… C’est juste ridicule et pitoyable… Ca n’est arrivé qu’une seule fois, mais l’effet était suffisamment pathétique pour que je m’en souvienne pour très longtemps.

Autre point qui fracture les testicules : le jeu ne supporte pas que le joueur reconfigure les commandes au clavier. La touche « F » qui permet d’abréger les fins de missions devient alors inopérante, ce qui, dans certaines circonstances, peut tout simplement bloquer le jeu.

Les problèmes de collisions ne sont pas une légende. Même si, une fois de plus, sur les 58 heures 31 minutes de jeu, je n’en ai rencontré que par 4 fois, et même si ce n’est pas un scoop, j’avais rencontré, dans les mêmes proportions, ce problème dans le premier opus, surtout dans le scénario se déroulant sur Feros. Sur les 4 bugs majeurs de collision, 3 concernent le fait que le personnage joué se retrouve sur une surface de laquelle il ne peut plus descendre… En fait, le même bug de collision qui m’avait forcé, dans le premier Mass Effect, à relancer le jeu à partir d’une ancienne sauvegarde. Le quatrième cas de problème de collision est lié aux bugs graphiques des cinématiques dont je vais parler dans le paragraphe qui suit le point qui vient, là, maintenant, tout de suite.

Les cinématiques semblent être une source de problème à part entière, puisque le plus grand nombre des problèmes d’affichages et de dialogues semblent se concentrer durant ces séquences de « jeu ». Une foi de plus, je tiens à rappeler que sur la durée totale du jeu, le nombre de plantage d’affichage semble trivial, mais puisque le sujet de cette prise d’écriture concerne ce qui peut décevoir dans Mass Effect 2, autant exposer les éléments qui peuvent froisser l’humeur des joueurs, en espérant ne plus les revoir dans le troisième volet des aventures de Shepard.

Les cinématiques, donc.

Durant ces séquences, j’ai pu remarquer qu’on avait un problème de synchronisation dialogues / images… On se croyait, dans certains cas, plongé dans une série allemande mal doublée… C’est franchement dommage lorsqu’on constate que, même dans la version française, les développeurs ont eu un grand souci d’écriture des dialogues et surtout un grand souci dans la qualité des doublages, joués avec conviction et avec beaucoup de crédibilité. De même, durant ces cinématiques, il est arrivé que le jeu semblait « être à la bourre »… Je m’explique. Il arrive qu’en arrière plan, les personnages qui accompagnent Shepard se déplacent très rapidement, un peu comme une séquence accélérée d’un sketch de Benny Hill, pour prendre la place qu’ils devaient avoir dans le script. C’est très étrange comme « bug », et d’autant plus déconcertant qu’on a l’impression que pendant ces déplacements, les personnages en mouvement « glissent » au dessus du sol. C’est ce qui d’ailleurs à provoqué le quatrième bug de collision dont je faisais allusion plus haut : voir Miranda planter un genou à terre, et disparaître, dans le plancher, non sans avoir fait une rotation de 180° jusqu’à se retrouver les 4 fers en l’air. D’autres problèmes de synchronisation et d’affichage existent. Il arrive que la personne avec laquelle on parle présente très soudainement son dos… C’est idiot… Et puis c’est mal élevé de présenter son dos lorsqu’on parle aux gens.

Bref… Tout ceci mérite un patch… Soit un gros qui rectifie tout en même temps, mais qui arrivera tard, soit des petits qui corrigent chacun leur tour cette liste de pains techniques, au fur et à mesure, mais qui arriveront plus rapidement que ledit gros patch. Ha… J’y pense… Pas une seule fois je n’ai subi le problème de « coupure de dialogue en plein milieu d’une phrase ». Pour en terminer avec l’aspect technique du jeu, je suis contre l’avis exposé dans les conclusions du test de Cedric : le jeu n’a pas été « bâclé »… Tout du moins, dans sa version PC… S’il y a quelque chose qui a été bâclé, dans ce cas, c’est le portage PC / XBOX 360… Comme quoi, si on aime vraiment les jeux vidéo on évite de les acheter sur les consoles (voilà, ça c’est fait).

Sans vouloir être une peau de vache, il faut tout de même parler d’autres erreurs qui, à mon sens, auraient pu être évitées, mais qui concerne plus le gameplay et le design du jeu. Déjà, le panneau récapitulatif des missions, il ne fallait pas… C’est ultra naze… Qu’est qu’on en a à foutre de savoir ce qu’on a réussi ou pas ! C’est qui ce connard dans sa chaise qui fume des blondes ? Quelle est l’utilité de ce tableau « récapitulatif », à part de casser les systèmes immersifs du jeu ? Virez moi ça ! Laissez le loisir aux joueur d’apprécier la qualité de la mission qu’il vient de jouer… Ne donnez pas l’impression de noter une performance sportive, alors qu’on est en plein dans un système narratif !

Supprimer le Mako est à la fois une bonne et une mauvaise idée. Il fallait sortir d’une certaine routine de jeu. Certes, les balades en Mako, c’était bien sympa, mais bon… Les simulateurs de promenades ça va un moment. L’idée de réduire le nombre de mondes visitables sur lesquels on peut se poser est une bonne idée, soulignant que l’univers est un endroit bien plus hostile que ce que nous avait laissé croire le premier opus. De même, les ballades en Mako avaient un côté « Moon Buggy » qui faisait un peu « tache » par rapport au propos et au scénario du premier Mass Effect. Les choses auraient mérité d’être traité plus « dramatiquement », en interdisant, par exemple, certaines zones, ou en rendant impossible le fait de pouvoir rouler sur des surfaces pratiquement verticales.
Le fait de pouvoir scanner les planètes pour rechercher des ressources est une bonne idée, mais ce morceau de gameplay est quelque peut rébarbatif et surtout répétitif sur la longueur du jeu. Le fait de localiser une anomalie est très intéressant… Reste que plutôt d’avoir cette navette toute moche qui dépose l’équipe sur zone, on aurait pu exploiter l’idée du Mako. Déposer le véhicule sur la zone, laissant au joueur une phase de jeu d’approche aussi riche et intéressante que l’épisode de Virmir, dans le premier Mass Effect.

Si le premier Mass Effect avait surpris par la richesse de son design graphique, là, on est plutôt resté trop sage. D’ailleurs, le design de la navette est un peu l’exemple de cette « non-prise de risque » graphique. Une boite de savon, 4 réacteurs et « roule-ma-poule »… La citadelle a perdu de sa superbe et de son gigantisme, alors qu’une visite sur certains secteurs encore en ruines s’imposait, pour y voir fleurir quelques missions dans des secteurs ravagés par l’assaut des geths. Les consoles de contrôles, qui se dépliaient dans une animation lumineuse très ingénieuse, sont devenues de simples écrans et clavier dignes de celui dont je me sers pour écrire ces lignes… Et puis, on n’a plus la « surprise » de découvrir telle ou telle armure… Même lorsque Garrus devient loyal, le fait de changer son apparence change seulement la couleur de son armure, alors que cette dernière, après s’être fait truffée au calibre lourd, mérite juste un stage en déchèterie, option « allée simple pour le recyclage ». Bref, même si ça reste joli, et toujours immersif, on est un peu sur sa faim en ce qui concerne la richesse du design et des graphismes.

Le système de gestion des compétences, lui, ne me semble pas si mal que ça, et quand bien même je trouve discutable de faire rentrer les types de munitions dans les arbres des compétences, au lieu de les faire rentrer dans des améliorations technologiques, exigeant une plus grande maîtrise des armes pour bien se servir de ces-dites munitions. La gestion des inventaires du premier tome ne ressemblait plus à rien, surtout sur la fin de l’aventure… Ne me faites pas croire qu’on puisse se promener avec une vingtaine d’armes d’épaule dans les poches…


Pour le reste, le gameplay, le scénario, et le background, je n’ai pas grand chose à dire de plus que ce qui a été dit dans le test original de Cedric. On aime ou on n’aime pas. Certains reprocheront que le jeu ne traite pas assez de la menace persistante des moissonneurs, ce en quoi je répondrai que ce n’est pas le propos de ce jeu. L’histoire qui nous est racontée est un chapitre épique qui parle du sacrifice, et de l’héroïsme en général. Il était donc important de créer quelque chose de très épais pour donner une dimension dramatique au moment où le joueur doit décider quels membres d’équipage il va devoir « sacrifier », quitte à se sacrifier lui-même… Le levier narratif de ce jeu se situe précisément entre le Drame et la Tragédie, la menace des moissonneurs attendra le troisième opus.

Moi, j’ai mordu, et j’en redemande…

Bon, j’y retourne.