Mass Effect 2 (Xbox 360/PC)

 

Publié le Mercredi 3 février 2010 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Mass Effect2 (Xbox 360/PC)

Only you can save mankind

imageMass Effect. Est-il utile de rappeler le succès rencontré par le premier opus de la série ? Ce vent d’air frais qu’il a fait souffler sur le jeu vidéo ? Ce plaisir qu’il a apporté à des millions de joueurs ?
En un seul épisode, BioWare a réussi à imposer son jeu comme un titre phare du jeu vidéo PC et Xbox 360.
D’ailleurs, dans une autre vie, sur un autre site, Pierre n’avait pas hésité à lui adjuger la note maximale de 5 étoiles.

Vous y jouiez le commandant Shepard, officier des Forces Armées de l’Alliance Interstellaire. Durant l’aventure, vous recrutiez plusieurs personnages pour vous accompagner dans vos aventures, deveniez un Spectre, sorte de soldat d’Elite, et sauviez l’humanité face à l’invasion des Moissonneurs, bien décidés à détruire le monde, l’univers et plus encore.

Un peu plus de deux années ont passées depuis la sortie du jeu, le 23 Novembre 2007, et voilà sa suite. Mass Effect 2.

On a beaucoup parlé de Mass Effect 2. Et l’une des annonces principales qui a été faite est la continuité de votre personnage. Autrement dit, vous gardez le même personnage que dans le premier volume, pourvu que vous ayez terminé le premier jeu et gardé votre sauvegarde.
Et en effet, tous vos choix, qui vous avez tué, qui vous avez aidé, qui vous avez trahi, qui vous avez laissé vivre, qui vous avez aimé, qui vous avez détesté… tout au long de Mass Effect 2, des rencontres ou des clins d’œil vous permettront de vous remettre en selle, de raviver certains souvenirs, de vous rappeler ce que vous avez vécu.
Pourtant, on ne peut qu’être amer et déçu de la simplicité de l’ouverture de ce Mass Effect 2.

screenLors d’une mission de routine, le Normandy, votre vaisseau spatial, explose. Si les personnages principaux, vos coéquipiers, s’en sortent indemnes en réussissant à évacuer le bâtiment avant, vous n’avez pas cette chance. Et le Commandant Shepard meurt donc. Paf. Direct.
Vous vous réveillez deux ans plus tard, sur une table d’opération, alors que le complexe médical dans lequel vous vous trouvez est attaqué. Pas le temps de chercher à comprendre, vous dézinguez quelques robots et faites la connaissance de Jacob et de Miranda. Tous deux travaillent pour Cerberus. Cette organisation pro-humains dont vous aviez déjoué les plans lors du premier jeu, a décidé de vous ramener à la vie, on ne sait trop comment, parce qu’elle est persuadée que vous êtes, quoi qu’il arrive et quoi que vous ayez fait auparavant, le seul salut de l’humanité.
Et qui dit nouveau corps reconstitué dit nouvelles stats, nouvelles aptitudes. Exit toute l’expérience emmagasinée au fil du premier épisode. On remet le couvert. Et ça ne peut que nous faire dire que pour le coup, BioWare ne s’est pas trop cassé la binette.
Vous pouvez donc choisir de retoucher le physique de votre personnage, mais aussi sa classe. A choisir parmi Vanguard, Soldat, Infiltrator, Ingénieur, et j’en passe. Chacun avec ses pouvoirs, ses armes utilisées.

screenMais bref. Cerberus vous a ramené à la vie et vous explique rapidement pourquoi : des colonies humaines entières disparaissent et ils comptent sur vous non seulement pour en trouver la raison, mais aussi pour éradiquer cette raison. Rapidement, vous vous rendrez compte qu’il s’agit du fait des Récolteurs, une autre race aliens jugée jusque-là pacifique, mais qui s’est alliée aux moissonneurs et tente d’asservir les Humains. Votre mission, si vous l’acceptez, sera d’aller sur leur planète leur botter le cul dans ce qui sera une mission suicide. Vraiment suicide.

Comme vous voulez jouer au jeu, vous acceptez la mission. Et Cerberus vous livre un nouveau vaisseau, baptisé Normandy lui aussi. Et vous allez devoir recruter des coéquipiers. Encore. Parce qu’une mission suicide, c’est plus sympa avec des amis.

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screenSincèrement, deux émotions m’étreignent aujourd’hui face à Mass Effect 2. Le plaisir et la déception. Parce que si le jeu est toujours aussi énorme et agréable, il est nettement en-dessous de mes attentes. Mais s’il est nettement en-dessous de mes attentes, il reste toujours aussi énorme et agréable. Et aujourd’hui, là, tout de suite, je ne sais pas quelle émotion doit prendre le dessus. Ou si même l’une d’entre elles doit réellement le prendre.

Mass Effect 2 est toujours aussi plaisant. Le système reste le même. Une alternance de blabla et d’action. Toutefois, dans ce second épisode, l’action a tendance à primer sur le blabla. Il y a beaucoup de scènes de combats.
Le blabla, lui, est bien évidemment primordial. C’est en parlant que vous allez faire avancer le jeu. Faire à nouveau des choix. Bons ou mauvais. Être une personne conciliante ou pragmatique. Doux ou dur. Et vos choix détermineront l’avancée du scénario et vos rapports avec votre équipe. Cela permettra aussi de débloquer certaines missions. A ce niveau, un bon point pour BioWare. On sent vraiment la différence de comportement selon ses choix. Et lors de certains passages, certaines discussions, on peut choisir une attitude précise en appuyant sur la gâchette gauche (conciliant) ou droite (pragmatique). Pour choisir de sauver ou nom une personne, par exemple. De frapper ou non un interlocuteur. D’être gentil avec ou de l’envoyer paître…
Et d’ailleurs, il vous faudra parler régulièrement, entre chaque mission, avec la plupart des membres de votre équipage. En savoir plus sur eux. Faire ami-ami. C’est à ce prix que vous vous adjoindrez une vraie loyauté, que vous tisserez des liens intimes et que vous aurez accès aux si chères scènes de fornication. On rassure les puritains qui nous lisent, ces scènes sont suggérées et non pas montrées. Pas de double-pen en gros plan dans le monde de Mass Effect. Juste des baisers et des corps enlacés.

screenLe jeu va également vous en mettre plein les yeux et plein les oreilles. C’est beau. Les graphismes sont superbes. Et c’est très varié. Les environnements, selon les planètes visitées, sont réellement différents. Que vous arpentiez les couloirs d’un complexe en ruines, d’un vaisseau alien, d’un vaisseau en perdition, d’un bâtiment en construction ou je ne sais quoi d’autre, vous allez voir du pays. Et ne pas avoir l’impression de toujours faire la même chose. Le tout est porté par une musique toujours aussi excellente et qui colle parfaitement au jeu. On se croirait même, parfois, dans du Blade Runner, bercé par les compos de Vangelis.

C’est long également. Il vous faudra quelques 50 heures, au bas mot, en prenant votre temps, pour faire le tour du jeu… et décider de le recommencer avec d’autres choix. Parce que les jeux BioWare sont ainsi : des jeux que l’on recommence.

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screenMaintenant, Mass Effect 2 est quand même loin d’être parfait à mes yeux et se coltine quelques boulets. La progression des personnages a été simplifiée. Pas pour le meilleur à mon avis. Et les armes également. Désormais, plus vraiment d’exploration de planète. Vous avez à l’écran la planète de laquelle vous êtes en orbite, vous la scannez un peu partout et envoyez des sondes pour récupérer son minerai. Parfois (rarement), vous y découvrez une « anomalie » qui cache en fait une mission secrète. Le minerai récupéré permet de faire des recherches technologiques et améliorer vos armes. Et c’est tout. Pas de module à trouver, à récupérer sur le corps de vos ennemis et d’armes à modifier à votre convenance. C’est simple. Trop simple à mon goût. Trop simple aussi le piratage de données qui permet de récupérer de l’argent ou d’ouvrir des pièces. Il suffit de résoudre un puzzle qui sera au choix retrouver un morceau de texte parmi plusieurs qui défilent, ou associer des symboles identiques. Le tout chronométré… mais vous avez largement le temps, rassurez-vous.

D’autre part, et tant pis si je m’attire les foudres des fans, mais le scénario de ce Mass Effect 2 n’est pas à la hauteur. Ok, il y a des rebondissements et des surprises. Mais les ¾ du jeu se déroulent d’une seule et unique manière : on recrute un personnage et pour gagner son indéfectible loyauté, on va l’aider à régler un problème perso. Là c’est un qui veut sauver son collègue. Ici un autre qui veut découvrir la source de sa violence. Là encore un qui veut aller jeter un œil au vaisseau de son père disparu. Ici encore un qui veut retourner faire sauter le complexe où il a été élevé… bref, c’est encore et toujours la même chose. Avec du blabla obligatoire avec tous les personnages pour faire avancer ses relations, entre chaque mission. Et c’est un poil rébarbatif à la longue.

screenOn parlera aussi du level design. Pourri. Si, si. Pourri. On navigue exclusivement dans des couloirs. Et quand on voit un secteur avec des caisses ou des plaques pour s’abriter, on sait qu’il va y avoir du grabuge et on prépare ses armes. Aucune surprise de ce côté-là. C’est ultra-téléphoné. Heureusement, dans vos progressions terrestres, vous serez accompagné par deux acolytes (à choisir parmi votre équipe) et vous pourrez leur donner des ordres simples : aller se positionner ici, attaquer telle cible, utiliser tel pouvoir ou telle arme (vous aussi pourrez sélectionner rapidement vos pouvoirs et vos armes, en utilisant une « roue » de choix qui met le jeu en pause)… et les ennemis, nombreux et souvent assez balaises, vous donneront parfois du fil à retordre.

Enfin, il ne faut pas passer sous silence les innombrables bugs. Les lamentables bugs. Pire que dans Mass Effect premier du nom, en fait. BioWare s’est une nouvelle fois bien laissé aller. Au choix : personnages qui disparaissent durant les cinématiques (fréquent), décalage parole/animations faciales (fréquent), personnages bloqués sur ou dans des objets (rare), caméra qui fout le camp (rare), plantages (rare), passage de la vf à la vo (rare), volume des voix qui change (parfois), voix qui changent en pleine conversation (Garrus), et j’en passe et j’en oublie. C’est complètement truffé de bugs. Et ça, c’est véritablement honteux. Et pénible.

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screenBref, Mass Effect 2 se coltine des boulets assez importants. Des boulets qui pourraient largement valoir qu’on l’assassine et qu’on en dise beaucoup de mal.
Et ce serait effectivement le cas avec bon nombre d’autres jeux.
Mais pas Mass Effect 2.
Car en dépit de sa réalisation bâclée, en dépit de sa répétitivité, en dépit du fait que je n’arrive pas à garder les poissons de l’aquarium situé dans les quartiers du commandant et qu’ils crèvent tous parce que j’oublie de les nourrir, en dépit de son côté RPG pas assez poussé pour l’évolution des armes et du personnage, Mass Effect 2 est un très bon jeu.
Il faut avoir Mass Effect 1 et 2 dans sa ludothèque.

Parce qu’on prend un vrai plaisir à voir Shepard aller vers son destin. Parce que l’ambiance est exceptionnelle. Parce que les personnages sont attachants. Parce que l’on a l’impression de faire de vrais choix. Parce que j’aime jouer une Shepard (oui, j’ai choisi une nana) violente et qui ne s’encombre pas de bons sentiments (A fond dans le pragmatisme et très peu dans la conciliation). Parce que le jeu est énorme d’un point de vue durée de vie. Parce que malgré sa jouabilité et ses déplacements rigides, on se prend vraiment au jeu.
Parce que Mass Effect 2 vaut le coup, en fait. Tout simplement.

 

 
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Mass Effect 2 (Xbox 360/PC)

Plateformes : PC - Xbox 360

Editeur : Electronic Arts

Développeur : BioWare

PEGI : 3+

Prix : 70 €

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LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 8/10

 

 

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