Publié le Vendredi 14 mars 2014 à 12:00:00 par Walid Hamadi
Test de Dark Souls II (PC, Xbox 360, PS3)
J'ai beau être matinal, j'ai mal
From Software persiste et signe. Les japonais veulent en faire voir de toutes les couleurs aux joueurs qui veulent du challenge et nous resservent Dark Souls sur un plateau. La série de jeu la plus ardue de sa génération n’a pas volé sa réputation. Cette fois la question est : va-t-on plus en baver que la dernière fois ? Pas si sûr. Quelques changements apparaissent et ils ne seront peut-être pas au goût des puristes. Mais pas de panique, cette suite reste dans la digne lignée de son prédécesseur et le sentiment de solitude mêlé à la rage de vaincre est toujours là.Cette fois, c’est dans le monde dévasté de Drangleic que vous allez devoir batailler. En mauvais mort-vivant condamné à errer, vous refusez cette privation de destinée. Et votre périple commence pour libérer votre âme de la Malédiction qui la ronge, dans les décors en ruine d’une cité à l’histoire trouble. Dès les premières minutes, les sensations sont vite retrouvées. Un personnage un peu lourdaud, un équipement qui pèse et des armes qui ont chacune leur maniabilité propre. Les roulades, courses et sauts sont efficaces mais pénibles à réaliser comme on le souhaite. Le timing est essentiel et la patience est la clé pour faire de votre brique glissante sur pattes un combattant digne de ce nom.
C’est la marque de fabrique des Dark Souls : un RPG qui fait presque penser à de la simulation. De ces si différents mouvements découle un style de combat unique qui oblige le joueur à considérer les statistiques de l’ensemble de son équipement et d’anticiper le moindre de ses pas. Le rôle playing n’a que rarement été aussi poussé dans un jeu vidéo. C’est pourquoi la création de personnage va vous demander du temps. Chevalier, Sorcier, Bandit… vous allez vouloir tous les tester un peu pendant une heure pour voir lequel vous convient le mieux. Mais dans l’esprit de ce Dark Souls II, le Mandiant est la classe qui va devenir populaire. Tout simplement parce que c’est celle qui permet le plus la personnalisation de ses stats. Stats qui pourront être réinitialisées à tout moment de la progression en retournant au début du jeu pour rectifier vos choix.
Rassurez-vous, la téléportation entre les feux que vous avez allumés est toujours possible. Ceux-ci sont d’ailleurs plus fréquents et soulagent votre santé mentale. Rappelons que les feux de camp sont les seuls havres de paix de tout ce monde de fous dangereux. La santé s’y recharge, les équipements s’y réparent et les fameuses fioles d’Estus s’y remplissent. Il n’y a qu’un seul autre lieu loin de la tempête : le village abandonné de Majula. Sorte de hub interactif du jeu qui se peuplera de PNJ plus ou moins utiles à mesure de la progression. En dehors de ces limites, vous allez mourir. Beaucoup.
Et là deux nouveautés apparaissent. La première est qu’à chaque mort, votre corps se détériorera un peu plus et vous perdrez un petit pourcentage de votre barre de vie. Jusqu’à 50%. Heureusement l’effigie humaine, un item rare, vous permettra de retrouver toute votre forme. La deuxième nouveauté est la disparition des mobs si vous enchainez les morts dans une certaine zone. Ça va faire grincer des dents, mais c’est parfois salutaire. D’autant plus que cette fois, les ennemis sont plus réactifs, se laissent moins surprendre, frappent plus amplement et surtout débarquent plus souvent en groupe, ce qui est la pire plaie dans cette série. Les boss eux aussi sont plus féroces que dans le premier opus et sont plus chiches en âmes que par le passé.
Ces âmes que vous allez devoir récolter encore plus qu’avant. Bien sûr à chaque mort, le personnage perdra tout le stock qu’il avait sur lui et il faudra parvenir à la mare de sang qu’il a laissée pour le récupérer sans mourir une seconde fois. Sans quoi vous n’aurez que vos yeux pour pleurer et votre chat à balancer par la fenêtre. Les objets sont chers mais toujours autant indispensables. La bonne idée de ce Dark Souls II est de permettre le port simultané de 4 anneaux aux propriétés si précieuses. Et si les classes sont moins déséquilibrées qu’auparavant, les serments sont eux de vrais atouts pour les combats ou au contraire de vraies plaies qui corsent la difficulté.
On a souvent parlé d'une difficulté artificielle liée au gameplay. Cet argument n'est pas tout à fait faux. Le plus derrangeant dans ce jeu, c'est la hitbox des ennemis et celle de vos armes. Très souvent, vous maudirez la portée des armes adverses et la précision de leurs coups, même quand vous pensez être à côté de leur frappe. A contrario, un bon travail a été fait sur leur pattern. Il est extrêmement difficile de prévoir l'enchaînement de leurs coups. Autant un ennemi pourra passer 10 secondes sans agir, autant il pourra enchaîner 3 coups au moment où vous vous y attendez le moins. Leur IA n'a cependant pas évolué et il est très tentant de les attirer près du vide pour les faire tomber et gagner plus facilement. Plus facile à dire qu'à faire cependant...
Le périple sera long. Tout dépendra de votre propension à mourir bien entendu, mais au minimum comptez une trentaine d’heures juste pour voir le bout du jeu. Un jeu au design si particulier qui sans être horrifique est suffisamment sombre et glauque pour ajouter de la tension au stress qu’impose la concentration extrême requise. Là encore, ces environnements ont été quelques peu simplifiés. Même si le travail de création est toujours aussi magnifique, même si les décors versent encore plus dans la grandeur et la démesure qui rappelle un peu God of War, il est plus difficile de se perdre dans cette suite. Le chemin est facile à trouver et seuls les passages dans le noir sont déroutants.
La réalisation est cependant très limite. Outre l’aliasing assez perturbant, les textures sont trop inégales pour que l’ensemble soit agréable à regarder. Et surtout, le framerate est catastrophique. Il ne doit jamais dépasser les 25 FPS et il tombe très souvent aux alentours de 20 voire 18 lors de déplacements rapides. C’est indigne des consoles en fin de vie. Le son n’est pas épargné. Si les musiques sont irréprochables et collent parfaitement à l’ambiance du jeu, les effets sonores souffrent d’un problème de volume (marcher dans les herbes hautes vrille les oreilles) et de dynamisme (tournez le dos à un ennemi et ses bruits de pas disparaitront totalement, quand bien même il s’agit d’un géant à 2m de vous). Quant au online, nous n’avons pas eu la chance de le tester, les serveurs étaient tout simplement indisponibles.
Au final Dark Souls II est le digne successeur de son ainé. Plus souple dans son game design et plus rigoureux sur la partie RPG, il reste difficile mais paradoxalement est encore plus addictif. Si vous avez été rebuté par le premier, vous pourrez peut-être vous laisser tenter par celui-ci qui tend la main aux noobs. From Software a corrigé pas mal de ses erreurs et livre un jeu terriblement irritant, frustrant mais suffisamment jouissif quand on parvient à avancer qu’il ne nous fait jamais laisser tomber la manette. L’équilibre est fragile mais le défi mérite d’être relevé tant ce genre de soft manque de nos jours.
L'avis supplémentaire d'Alexandre Imbourg, lecteur de GamAlive :
Drôle de choix, plutôt que de prendre le pari risqué d'innover encore la franchise, FROMSOFTWARE a finalement pris le meilleur des deux opus Dark et Demon's Souls pour nous pondre Dark Souls 2. Cela ne veut pas dire que le jeu est mauvais, loin de là, il comblera les attentes de la plupart des fans. Cependant, nous voici devant un épisode un poil moins inspiré et certes beaucoup plus linéaire. Divisé en plusieurs zones qui n'ont plus de passages en commun (à l'inverse de son ainé où quasi toutes les zones étaient reliées entre elles), on se contente d'avancer et d'enchaîner les boss. Cela dit, le cheminement du jeu suit la trame scénaristique. Cela risque de perturber ceux qui n'ont touché qu'à Dark souls, les joueurs de Demon's Souls, eux, seront en terrain connu.
Parlons maintenant d'un challenge important du jeu, les boss. Ici, malheureusement, il semblerait que l'éditeur peine à se renouveler, tant ils semblent être un mix des deux précédents volets. Pire que cela, il arrivera même que vous combattiez des boss déjà vus, même pas un brin relookés, mais simplement avec un autre nom. De plus, même s'ils sont nombreux (plus d'un vingtaine), ils manquent cruellement de charisme et de difficulté, sauf vers la fin où enfin ils vous donneront parfois des sueurs froides.
Non, là où on va se casser les dents, c'est sur les mobs qui parsèment les niveaux que l'on doit traverser. Si l'IA n'a toujours pas été revue à la hausse, sachez que le nombre de patterns par mob a augmenté et que les attaques sont cette fois vraiment aléatoires, impossible de se faire une méthode "par coeur" comme dans le premier, et ça, c'est un bon point... terni par le fait que si l'on meurt trop dans une zone, le soft rendra alors le jeu plus simple en supprimant des ennemis sur la carte. Anti farm ? début de casualisation du jeu ? Un choix très surprenant dans tous les cas.
Côté animation, l'éditeur nous avait promis une animation plus réaliste des personnages, mais étrangement il semblerait que le nôtre ait quelque chose de plus gros qu'un balai fourré où je pense. Ajoutez à cela des tenues bien moins détaillées et inspirées que précédemment, on ne peut qu'être déçu. D'autant que la réalisation, même si le moteur n'a pas changé, est un poil au dessus. Moins d'aliasing, meilleur framerate, visuellement plus "beau" (beau de malsainité on se comprend), voire même plus grand et long.
Côté gameplay, on reste dans du classique, à noter seulement la prise de soin et la levée de bouclier, bien plus lentes que dans le premier, et qui vous causera du tort en début de partie. Et malheureusement les bugs de collision semblent vraiment faire partie du cahier des charges.
Malgré ces quelques défauts, il faut dire que la sensation de se faire happer dans un autre monde est toujours aussi présente, car oui, j'y ai et je prends toujours autant de plaisir à découvrir le soft. Et je pense qu'il en sera de même pour ceux qui ont apprécié les précédents volets. On avance, on meurt, on y retourne la rage au ventre, et puis ça passe. Et là, le sentiment de devoir accompli se fait toujours autant sentir. Bravo sur ce point.
Enfin, les serveurs ne fonctionnent pour le moment pas, mais quand on voit les différents covenants proposés, la partie online s'annonce en plus très intéressante, la voie bleue pour se faire aider par un spectre lors d'une invasion, la voie des champions qui justement cherchent l'affrontement, gardiens du beffroi, serment du roi rat, tant de chose alléchantes qu'il me tarde de tester et qui rallongent fortement la durée de vie.
Bref, je me devais d'énumérer ces quelques points qui pourraient devenir pénalisants si un nouveau volet sans innovation majeure venait à voir le jour. D'un autre côté comment innover sans trop dénaturer la base même du jeu : difficulté, challenge, satisfaction, coopération ?
Une fois constaté ces défauts, on se rend compte qu'ils deviennent mineurs lorsqu'on se plonge dans l'aventure. Vous ne jouez plus un chevalier, vous êtes un chevalier, prêt a tous les sacrifices pour arriver au bout de l'aventure.
A acheter les yeux fermés, sans hésiter.
Note :
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Dark Souls II (PC, Xbox 360, PS3)
Plateformes : PC - Xbox 360 - PS3
Editeur : Namco Bandai
Développeur : From Software
PEGI : 16+
Prix : 59 €
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