Titanfall (PC, Xbox One)

 

Publié le Jeudi 13 mars 2014 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Titanfall (PC, Xbox One)

Métal Hurlant

imageDéveloppé par les anciens d’Infinity Ward, à qui l’on doit, excusez du peu, la licence Call of Duty, Titanfall a porté en lui toutes les promesses du renouveau du FPS. Après la déception suite à l’annonce d’une orientation exclusivement multijoueur (encore aujourd’hui, on ne peut qu’être déçu en imaginant ce qu’une campagne solo aurait donné dans un tel univers), le jeu débarque avec l’espoir d’offrir une expérience unique et originale.

On passera du coup rapidement sur le scénario, même s’il existe, puisque cette notion reste tout de même vaguement inutile dans le contexte d’un FPS multijoueur. Pour autant que l’on sache, il s’agit d’une guerre entre deux factions, à l’autre bout de la galaxie. L’IMC, sorte d’entreprise interplanétaire et tentaculaire, veut faire main basse sur la Frontière, ligne de démarcation entre l’univers connu et l’espace inexploré. Ses importantes ressources lui sont nécessaires pour étendre un peu plus ses intérêts. En face, se dresse alors la Milice, composée de bandits et autres mercenaires, bien décidés à faire rendre l’âme à ces chacals capitalistes. Et les deux factions s’opposent dans une guerre sans merci à laquelle vous allez prendre part.

Vous jouez un pilote de Titan. Les Titans sont d’énormes machines pilotées, sortes de « Mechwarriors » à mi-chemin entre l’exosquelette (vous les pilotez) et le robot (si vous le quittez, il peut devenir autonome). Grosso modo, à chaque partie (sauf mode Last Titan Falling durant lequel vous débutez directement dedans) vous êtes à pieds et il faudra attendre 3 minutes pour que tombe du ciel votre Titan et que vous puissiez monter dedans. Selon vos performances pédestres, vous pourrez sensiblement réduire ce temps. En effet, chaque ennemi tué permet de grappiller quelques secondes.
Sur les cartes, 12 joueurs s’affrontent en équipes de 6. Sur le papier, c’est un peu « short ». Un peu faiblard. Heureusement, autant de bots (soldats gérés par l’IA) vous accompagnent. Et s’ils ne pourront, eux, prétendre à piloter un Titan, ils permettent d’augmenter un peu plus la sensation de guerre complète et remplissent, du coup, la carte correctement.

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screenTrois styles de pilotes sont disponibles : Rifleman, Assassin et CQB. Chacun a une arme principale, une arme secondaire et une arme anti-titan. Il est également équipé de grenades et possède des capacités spéciales. Au fil de l’expérience glanée sur le terrain, vous débloquerez de nouvelles armes (fusil plus puissant, arme anti-titan plus perforante, fusil de sniper…), de nouveaux types de grenades (anti-technologie) voire des capacités spéciales comme la possibilité de courir plus vite.
Trois types de Titans sont également disponibles : Artillerie, Tank et Assault. Là encore, chacun est équipé d’une arme particulière, et de caractéristiques qui lui sont propres. Là aussi, vous pourrez plus tard débloquer la possibilité de l’améliorer ou modifier en partie son équipement.

screenVous gagnerez de l’expérience au fil des parties et irez jusqu’au niveau 50. Notez que deux campagnes sont disponibles. Deux campagnes multi, l’une côté IMC, l’autre côté milice. Comptez 1h30 chacune environ. Juste le temps de vous familiariser avec quelques modes de jeux et les subtilités du gameplay. Elles sont, notez bien, totalement anecdotiques et tout sauf indispensables. Malgré tout, après ces deux campagnes, vous aurez grosso modo atteint le niveau… 20. Autant vous dire qu’atteindre le niveau 50 est plutôt facile et rapide (comptez une vingtaine d’heures à vue de nez).

Si l’on peut modifier ses armes et capacités spéciales, on regrettera par contre fortement l’absence de personnalisation du Titan au niveau esthétique. De nouvelles textures (genre camouflage) ou même la possibilité de le peindre (un Titan rose, ça pourrait bien en jeter), voire quelques badges à arborer fièrement auraient franchement pu rendre le jeu plus sympathique… et surtout plus complet.

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screenCar c’est bien là que le bât blesse. Le contenu du jeu. 5 modes de jeux seulement : Attrition, qui n’est autre qu’un Team Deathmatch (match à mort par équipe), Capture the Flag (capture du drapeau), Domination (tenir trois zones), Last Titan Standing (Match à mort ave des Titans) et Pilote Hunter (variante assez molle de Team Deathmatch). 5 modes classiques, sans réelle vraie innovation ni surprise… c’est franchement court.
De la même sorte, le jeu ne propose que 15 cartes. Alors sur le papier, on peut se dire que ce n’est déjà pas si mal… En comparaison le dernier Call of Duty n’en proposait « que » 14, soit une de moins. Certes. Mais le dernier Call of Duty proposait, lui, 12 modes de jeux, des missions Special Ops et un mode Extinction en plus… sans oublier que le jeu, lui, avait un mode solo… Du coup, le jeu à 60 € sur One et 55 € sur PC a déjà plus de mal à passer… Alors certes, on aura droit à des cartes supplémentaires et des modes de jeux bonus… mais à 10 € le pack, on devrait se trouver avec un jeu au contenu suffisamment conséquent au bout de 3 packs seulement, soit 90 € le jeu au final…
Parce qu’il ne faut pas oublier que 3 sortes de Titan, c’est également assez faiblard. Et que le nombre d’armes dans le jeu est là aussi réduit au minimum, même si on en débloquera quelques-unes au fil des niveaux…

screenC’est d’ailleurs là le principal défaut de Titanfall. Pas le seul, malheureusement, mais le plus gros. Les autres défauts peuvent d’ailleurs être évoqués de suite : graphiquement, le jeu est finalement un cran en-dessous de ce que l’on pouvait espérer sur next-gen. La faute à des horizons parfois complètement ratés, voire moches, quelques textures hasardeuses, à du popping (objets qui apparaissent d’un coup), du tearing (objets déchirés en deux) et quelques ralentissements sur Xbox One. A vous en faire grandement douter de la possibilité de voir débarquer un patch qui rendrait le jeu en 1080p, vu que la console a déjà du mal à assurer. Sur PC, c’est mieux, pour ceux qui demandent. Pas parfait non plus, mais mieux.
Enfin, l’un des autres gros reproches sera les possibilités de matchmaking sur les serveurs. Pas d’options pour modifier les règles, changer un peu la partie, pas de gestion de clans, et des choix assez étonnants : si des joueurs quittent la partie juste avant son lancement, par exemple, vous pouvez parfois vous retrouver à 3 contre 6… Et au niveau de l’équilibre des factions, là encore c’est très discutable : vous vous retrouverez parfois avec des niveau 20 max quand en face, tous sont de niveau 50…

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screenBon. Allez. On va contrebalancer un peu les choses, hein, parce que là, pour le moment, vous vous dites que Titanfall est en réalité un soufflé dégonflé à éviter à tout prix. Or ce n’est absolument pas le cas. On contrebalancera les critiques, donc, avec de bonnes nouvelles. Graphiquement, tout d’abord, pour reprendre un point abordé juste auparavant. Certes, ça aurait pu être nettement mieux. Mais au moins, le jeu tourne à peu près en 60 fps, les décors sont détaillés et les effets spéciaux, qu’il s’agisse des explosions ou autres effets de fumée, envoient du lourd. Bref, même imparfait, c’est quand même assez joli et on prend plaisir à évoluer dans de tels environnements.
D’ailleurs, 15 cartes seulement, mais elles sont, globalement (à part 2-3), toutes vraiment bien pensées et bien agencées. Un level design classieux qui permet réellement de s’éclater comme il faut.

screenAutre point fort du jeu : le gameplay. C’est aussi nerveux et facile à prendre en mains que du Call of Duty. C’est dire. D’ailleurs, difficile de comprendre ceux qui critiquent l’un mais apprécient l’autre à ce niveau… Le jeu est hyper nerveux, hyper rythmé et la folie ne s’arrête plus une fois la partie lancée. C’est même au détriment, parfois, d’une certaine lisibilité de l’action. Hyper bourrin, malgré un jeu à douze seulement. Et ça, c’est une vraie réussite quand même.
Vous débutez le jeu à pieds. Les premiers affrontements se font donc hommes contre hommes, chaque camp accompagné de ses « bots ». Vous êtes équipés d’une sorte de jetpack qui permet de sauter haut et courir sur les murs. De quoi mélanger une sorte de parkour improbable et délirant à vos parties, et atteindre des endroits élevés pour dominer le champ de bataille. Plein de recoins, de petits passages sont disponibles et le jeu met réellement en avant le concept de mobilité et d’explosivité.
Quand vous avez la possibilité d’appeler un Titan, vous pressez la touche adéquate et il est largué à quelques mètres de vous dans les secondes qui suivent. Vous embarquez alors dedans – sinon au bout d’un certain moment, il se mettra en route seul et sera géré par le jeu.
Les Titans peuvent bloquer et renvoyer les balles et roquettes reçues grâce à leur bouclier, balancer des roquettes, tirer, glisser rapidement dans toutes les directions (une jauge limite cette possibilité)… et ils sont très vulnérables, au final.

screenIl y a d’ailleurs, et c’est l’un des atouts principaux de Titanfall, une vraie fraîcheur au niveau de ce gameplay. Il offre une verticalité intéressante, tant au niveau des pilotes qui peuvent grimper sur les toits (et ont finalement intérêt à le faire pour ne pas être piétinés par les titans, voire leur sauter dessus pour les détruire) et les combats de Titans qui dominent de plusieurs mètres les pilotes. Que l’on joue l’un ou l’autre, il y a des tactiques et des attitudes différentes à avoir, ce qui permet réellement d’offrir une certaine nouveauté dans le genre.

Pour conclure, donc, Titanfall est un jeu sympathique et rafraîchissant. Un FPS ultra nerveux, bien bourrin, qui offre de surcroît un level design réussi et une excellente ambiance. Son univers est à ce point séduisant qu’on se met à rêver d’un Titanfall 2 qui offrirait, cette fois, une campagne solo digne de ce nom. Malgré tout, on ne peut s’empêcher d’être un poil déçu. On est quand même loin de la révolution espérée. La faute à un contenu plus que faiblard et au fait que, du coup, on tourne rapidement en rond. Le jeu captivera pendant quelques temps, pas même forcément le temps d’atteindre le niveau 50, d’ailleurs. Mais après ? Ajoutez à cela une réalisation technique qui aurait pu être bien meilleure sur Xbox One et au final, Titanfall est un bon jeu auquel il faut avoir joué. Mais pas une claque ni une révolution.

 

 
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Titanfall (PC, Xbox One)

Plateformes : PC - Xbox 360 - Xbox One

Editeur : Electronic Arts

Développeur : Respawn Entertainment

PEGI : 16+

Prix : 60 €

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Titanfall (PC, Xbox One)

LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 7/10

 

 

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