Publié le Lundi 17 mars 2014 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Yoshi’s New Island (Nintendo 3DS)

On ne fait pas d'oeufs sans casser des omelettes

Personnage phare de l’univers de Nintendo, Yoshi est un petit dinosaure tacheté qui a donné quelques très bons jeux de plateforme grâce à un univers riche, original et très accessible. Le nouvel opus, intitulé Yoshi’s New Island, est sorti vendredi dernier sur Nintendo 3DS. Reste à savoir si la magie opère toujours.

Le scénario du jeu est à la hauteur des histoires façonnées par Nintendo : gnangnan et enfantine. Qu’importe. La cigogne chargée d’emmener les bébés Mario et Luigi à leurs parents est complètement bourrée. Elle se trompe donc de porte, reprend son vol, se fait bousculer par le méchant Kamek et du coup, se fait piquer bébé Luigi avant de faire tomber bébé Mario. Alors que ce dernier, en théorie, devrait s’écraser comme une bouse sur le sol et répandre sa petite cervelle alentours, il arrive à utiliser ses langes comme un parachute. Il tombe en plein milieu d’une réunion de Yoshis, chacun avec une couleur particulière. Ces derniers décident donc d’aider bébé Mario à retrouver son frangin.

Voilà donc l’histoire, du moins à un ou deux éléments librement interprétés, que vous contera le jeu. Côté contenu, Yoshi’s New Island ne fait, c’est le moins que l’on puisse dire, pas dans l’innovation : comme dans Yoshi’s Island, sorti en 2006 sur DS, il s’agit ici de parcourir une cinquantaine de niveaux répartis en 6 mondes. Sur votre parcours, vous devrez récupérer étoiles et pièces.


Comme dans tout jeu de plateforme à la Mario Bros, Yoshi’s New Island vous demandera donc de sauter un peu partout, d’éviter les ennemis, de ne pas tomber dans les pièges, de trouver les passages secrets, d’utiliser les bonus à bon escient et j’en passe et j’en oublie.
Yoshi, avec bébé Mario sur son dos, peut d’un coup de langue choper les ennemis, les gober et les transformer en œufs qui seront autant de projectiles pour, au choix, dégommer d’autres ennemis ou atteindre un levier ou bouton déclencheur permettant d’ouvrir un passage.
On peut sauter, planer un court instant, faire une attaque chargée qui permet de sauter violemment sur le sol…

Quelques variations, nouvelles à la série, sont incluses : la possibilité de gober des ennemis géants (parfois très moches) pour faire des œufs géants qui iront détruire le décor. Ou des étoiles qui permettent de voler ou courir sur les murs.

Reste que la maniabilité de ce Yoshi’s New Island est totalement accessible, même aux plus jeunes. Le constat est d’autant plus flagrant que la difficulté du jeu est ridiculement faible. Seuls, finalement, ceux qui voudront nettoyer le niveau de fond en comble et récupérer toutes les étoiles, toutes les fleurs, risquent de tourner un moment et parfois bien galérer tant certains passages sont cachés et ne seront découverts que, parfois, grâce à la chance (en marchant sur un endroit spécial, par exemple, mais qui n’était indiqué nulle part).


Tout aussi sympathique soit-il, ce Yoshi’s New Island s’adresse donc principalement au grand public, peu féru de challenge ou de difficulté. Pire : il n’offre quasiment aucune innovation. Aucun véritable élément novateur n’y est introduit. Un gros sentiment de « déjà-vu » s’installe rapidement, doublé d’une certaine lassitude tant le rythme est lent.
Et ce ne sont pas quelques séquences insufflées pour briser la monotonie qui relèvent le niveau : les transformations version hélico, sous-marin ou ski, par exemple, se jouent avec le gyroscope de la console. Certains passage sont injouables en raison d’un calibrage foiré et d’une sensibilité loin d’être parfaite. Et globalement, ça n’apporte strictement rien au jeu.

Pour autant, même s’il n’a aucun génie ou aucun vrai atout pour le rendre indispensable, ce Yoshi’s New Island n’en est pas pour autant un jeu raté ou à déconseiller. Parce que malgré tout, malgré ces déceptions, il ne faut pas oublier que c’est un jeu signé Nintendo. Et que question jeu de plateformes, Nintendo touche quand même sa bille. Classique, mais efficace, donc. Il offrira même quelques bons moments, sur certains niveaux plus réussis que d’autres. Très accessible, mignon, agréable, il a donc de quoi séduire malgré tout et rempli son office. Un bon jeu, en quelque sorte, mais qui ne restera pas dans le haut du panier du genre ou même de la série.