Publié le Vendredi 11 octobre 2024 à 11:30:00 par Romain Cappelletti

 

Test Skelethrone : The Chronicles of Ericona (PS4, Xbox One, Xbox Series, Switch, PC)

J'ai du sang dans mes yeux

Skelethrone : The Chronicles of Ericona est un nouveau Metroidvania en 2D, très fortement inspiré du genre soulslike. Pour faire simple, il s'agit d'un jeu difficile, qui intègre des éléments de jeu de rôle, et dans lequel le joueur va obtenir de nouvelles capacités lui permettant d'ouvrir de nouveaux chemins dans des lieux qu'il aura déjà visité.

Il s'agit du premier jeu développé par le studio Singapourien 70' Strike, et édité par Valkyrie Initiative, un éditeur spécialisé dans les jeux indépendants, et notamment crédité pour Caribbean Legend, Heads Will Roll Reforged, ou encore The Mildew Children.

Dans Skelethrone, vous incarnez Derek Ericona, un seigneur qui a été trahi et laissé pour mort sur le champ de bataille. Au début de l'aventure, Derek n'est plus qu'une carcasse mystérieusement ramenée à la vie. Il ne se souvient de rien et est incapable de parler. Il devra ainsi traverser des terres désolées en quête d'un moyen de recouvrer la mémoire.


Avant toutes choses, il faut savoir que j'ai testé le jeu sur Switch, ce qui a exacerbé certains défauts du jeu, notamment concernant ses graphismes.
En effet, Skelethrone ne brille pas par ses superbes graphismes ultra HD. On peut même dire que le jeu est globalement plutôt moche. Les ennemis et les environnements de la première partie du jeu sont d'ailleurs plutôt fades, et mourir tué par une vieille grenouille cachée dans le décors en refroidira plus d'un.

Les décors, parlons en tout de suite : comme la plupart des jeux en 2D, les décors de Skelethrone sont placé sur trois plans de profondeur : le premier plan, qui sert à habiller les décors et à leur donner de la profondeur justement, le second plan, sur lequel évoluent votre personnage et ennemis. C'est aussi sur ce plan que sont placés les objets interactifs. Et enfin le fond, qui sert, et bien... de fond, et sur lequel sont collés quelques éléments de décors.

Le problème principal des décors, c'est qu'on fait très difficilement la distinction entre les différents plans. Je ne comptes plus les fois où j'ai essayé de casser un vase qui était en premier plan, mais en réalité, le plus gros problème vient du fait que les décors en premier plan prennent trop de place à l'écran, et cachent très souvent des pièges ou des ennemis.
Dans un jeu où vos points de vie sont extrêmement précieux, il n'y a rien de pire que de se faire attaquer par un ennemi invisible. Mais ce problème concerne aussi certains murs qui semblent vous barrer la route, mais qui sont en fait de simples décors de premier plan que vous pouvez traverser sans soucis. Enfin bref ce manque de lisibilité entre les différents plans pose un nombre incalculable de problèmes.

En fait la lisibilité, comme la visibilité sont deux gros points faibles du jeu : beaucoup d'objets importants sontcachésderrière des décors, et lorsque vous vous en rendrez compte, vous allez vous mettre à fouiller tous les bords de chaque écran à leur recherche.

Pour chipoter un peu, la traduction française du jeu est assez bancale, et si on comprend leur sens, certains textes ne veulent rien dire, par exemple, lorsque vous allumez une lanterne (qui servent de points de réapparition), le message "En mémoire de vous" s'affiche.

Pour une note positive, parlons un peu du gameplay. La prise en main est un poil hasardeuse parce que les déplacements et les attaques du personnage sont assez rigides, mais on s'y fait après quelques dizaines de minutes.
Derek (le personnage joueur) peut sauter, attaquer, faire une roulade pour esquiver, et interagir avec certains éléments de décors. Il peut aussi s'accrocher aux murs pour faire du "wall jump" à volonté. En progressant dans l'aventure, vous débloquerez de nouvelles options de déplacement, qui vous permettront d'atteindre de nouveaux lieux, comme le double saut par exemple, que l'on obtient assez rapidement.

Dans Skelthrone, la mort est traitée légèrement différement que dans la plupart des autres jeux du genre, de manière à simplifier un peu la progression. Vous avez accès à deux types de checkpoints :
- les feux de camp, qui sont des points de repos depuis lesquels vous pouvez régénérer votre vie, monter de niveau ou vous téléporter vers un autre feu de camp. Vous reposer au feu aura cependant pour effet de faire réapparaître tous les ennemis précédemment vaincus (sauf les boss).
- les lanternes, qui sont des checkpoints qu'on pourrait qualifier de "temporaires", puisque vous ne pouvez en activer qu'un seul à la fois. Les lanternes ne vous permettent ni de vous soigner, ni de monter de niveau, mais si vous avez allumé une lanterne, vous serez renvoyé à cette dernière lorsque vous mourrez. Si vous êtes renvoyé à une lanterne, les ennemis ne réapparaissent pas, ce qui fludifie les trajets lorsque vous mourez en boucle contre un même ennemi.

Du reste, la mort est plutôt classique : lorsque vous mourez, vous laissez tomber les points d'expériences que vous n'avez pas dépensé, et il faudra revenir les chercher pour ne pas les perdre définitivement.

Lors de vos explorations et vos combats, vous allez devoir faire attention à trois jauges : votre barre de vie, vous l'aurez compris, si elle se vide entièrement, vous mourrez et serez renvoyé au dernier feu de camp (là où vous pourrez monter de niveau) ou à la dernière lanterne visitée. Pas de panique, à l'instar de la plupart des jeux du genre, vous pourrez régénérer votre vie en buvant une potion ou en vous reposant au feu.
Votre barre d'endurance, qui se vide lorsque vous attaquez ou que vous esquivez, mais qui se re-rempli assez rapidement.
Et enfin, votre jauge d'Ether, qui est consommée lorsque vous utilisez des attaques spéciales.

Les attaques spéciales justement, sont liées à l'arme que vous avez équipé. Certaines sont plus puissantes qued'autres, mais consomment donc plus d'Ether. Il faut aussi prendre en compte leur temps de rechargement. On préferera parfois avoir une attaque faible mais qu'on peut activer toutes les 2 secondes plutôt qu'un énorme coup d'épée qu'on ne peut faire qu'une seule fois par combat.

Le jeu propose ainsi un certain nombre d'armes, chacune ayant deux attaques spéciales, et nécessitant d'avoir certainesstatistiques pour être équipées. Il faudra alors monter de niveau pour augmenter vos statistiques. Notez cependant que les armes ne peuvent pas être améliorées, il y a donc des armes qui sont simplement et purement beaucoup plus fortes que d'autres, et même si vous aimez beaucoup le sabre que vous avez trouvé au début du jeu, il ne sera pas plus efficace qu'un cure-dents quelques heures plus tard.

Pour conclure, Skelethrone : Chronicles of Ericona plaira aux fans de Metroidvania, avec une difficulté épicée et une durée de vie avoisinant les 25 heures de jeu, mais a trop de défauts pour que je puisse le recommander. Le joueur lambda ou casual n'y trouvera aucun plaisir, et j'ai moi-même eu du mal à apprécier l'expérience. Si vous voulez toujours y jouer, je vous suggère fortement d'y jouer sur un grand écran (et surtout pas sur le mode portable de la Switch), le gros point négatif du jeu étant sur ses graphismes et sont manque de lisibilité.