Publié le Mercredi 14 septembre 2022 à 12:00:00 par Yoann Schuler

 

Bullets Per Minute (PC, Nintendo Switch, Xbox One, PS4)

N'essayez pas d'aller plus vite que la musique

Ces dernières années, le roguelite s’est assez largement démocratisé comme un petit préféré des développeurs indépendants, et on trouve de nombreuses raisons pour cela.
Déjà, un très bon rapport contenu/rejouabilité, ce qui signifie qu’on a moins à produire pour avoir un jeu « complet », une solution économique donc. Il s’agit aussi d’un genre plutôt boudé par les triple A, à l’exception de quelques relativement récentes tentatives, comme Returnal (qui une fois de plus a déjà été évalué par le PDG-grand amiral, je vous mets le lien du test si ça vous intéresse). Et enfin, c’est un genre qui n’a pas de forme établie, plus une structure, permettant de faire de nombreuses déclinaisons et mélanges avec le roguelite.

Et du roguelite-jeu de rythme, aussi farfelu que ça puisse avoir l’air, ça s’était déjà fait, notamment grâce à Crypt of the Necrodancer, que les connaisseurs ont vu venir à 3 kilomètres dès que j’eus écrit le mot « rythme ». Du roguelite-fps-jeu de rythme par contre, ça pourrait bien être une première !

Bullets Per Minute (qu’on abrègera désormais par BPM, c’est dans le nom officiel de toute façon) est le premier jeu du tout jeune studio Awe Interactive, créé en 2019, et qui est sorti cette année, an de grâce 2022. Le jeu a été publié par l’éditeur Playtonic Friends, qui semble relativement expérimenté en matière de publication « indé » (parce que oui on ne peut pas vraiment dire « indé » si le jeu a un éditeur je le sais bien, mais que voulez-vous parfois un mot échappe à son sens et je suis un esprit libre en la matière), bien que ce soit le premier de leurs jeux dont j’entende parler.

Et je n’aurais probablement pas entendu parler de BPM si ça n’avait pas été pour ce test, et quel dommage ç’aurait été ! BPM, c’est un peu un enfant illégitime que Doom aurait eu avec un jeu de rythme, qu’il aurait refusé de reconnaitre pour sauvegarder l’honneur de sa lignée, mais la ressemblance est tellement frappante que personne n’est dupe. Un des vieux Doom, pour être plus précis, que ce soit dans les mouvements de caméra, le déplacement, ou dans l’esthétique volontairement âgée, avec un effet… comment le décrire ? Saturé, avec un côté « écran de télé cassé » ? En tout cas, ça lui réussit assez bien. Il est d’ailleurs intéressant de noter que cet aspect ne semble pas présent sur la version PC, mais bien sur la version Switch (à laquelle j’ai eu l’occasion de jouer). Peut-être une astuce pour économiser des ressources.

 

Le jeu vous met au commande d’une valkyrie, pas le choix au début (cependant pas d’inquiétude, vous débloquerez différents personnages au fur et à mesure de votre progression), et vous lâche donc dans les couloirs infestés de démons d’Asgard, afin de repousser l’invasion, sur fond d’opéra rock, dont est composée la bande son du jeu (je ne vais pas outre mesure m’attarder sur la bande son parce que je ne suis pas spécialement expert en la matière, mais j’insiste sur l’importance de cette dernière, qui est d’une qualité tout bonnement fantastique, je vous mets le lien ici), et qui sera agrémenté au cours de vos parties de coups de feu, sauts, et esquives.