Publié le Vendredi 16 septembre 2011 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
L'appel du devoir dans une guerre moderne
Nous avons eu le plaisir et la chance de pouvoir prendre Battlefield 3 en mains avant sa sortie. Résultat, nous avons pu jouer à une partie multi, en une sorte de « Capture the Zone » (Mode Ruée) par équipe, et à une mission coop à deux.
En premier lieu, la partie multi. Elle se déroulait dans un parc parisien, puis se poursuivait dans un métro en ruines. La carte s'intitulait d'ailleurs "Operation Metro".
Cette partie était jouable sur Xbox 360, à 24… 12 postes étaient présents dans la pièce et 12 autres joueurs nous accompagnaient via le net, en direct de chez DICE. Autant dire que le nombre de joueurs étaient suffisamment important pour proposer des affrontements soutenus et des échanges de coups de feu de tous les instants.
Il s’agissait d’armer des sortes de gros blocs électriques, pour les uns, et de les défendre, pour les autres.
En extérieur, le jeu était assez fun, avec son lot de campeurs qui « snipaient » à tout va (mais que l’on pouvait tout de même prendre à revers pour calmer leur joie), et ses assauts soutenus et violents. A plonger derrière les murets, à sauter les buissons, à se planquer derrière les arbres… j’avoue que le lieu était assez fun, même si la carte était un poil grande à ce niveau.
Après avoir armé les deux cibles, deux autres ont été désignées dans le métro. Direction, donc, les couloirs et les rails, au milieu des rames abandonnées. Premier constat, même en ruine, le métro parisien made in Battlefield 3 a l’air plus propre que la réalité. A croire que la RATP a fusionné avec Mr Propre avant le déclenchement de la Troisième Guerre Mondiale (alors qu’aujourd’hui, il parait qu’ils sont plus affilés à Durex qu’autre chose).
Pour le coup, la configuration du match a totalement changé à cet instant. Finis les combats à l’air libre dans un énorme parc, à pouvoir contourner l’ennemi, voire se faufiler entre ses lignes. Là, il fallait y aller en frontal, et donner tout ce que nous avions.
Quatre types de soldats étaient disponibles : de base, avec un fusil mitrailleur, ou un sniper, voire un mécano ou un médic. Au fur et à mesure de vos prouesses sur le terrain, vous débloquez de nouvelles armes et équipements.
Graphiquement, si certaines textures n’étaient pas forcément très heureuses, la version Xbox s’en sort tout de même avec les honneurs. Bon, les plantes en particulier sont plutôt moches. Mais on a l’habitude. Par contre, pour le reste, effets de fumée, explosions… c’était assez honnête. Battlefield 3 ne sera sans doute pas le plus beau jeu sur ce support (
Gears of War 3 vient de mettre la barre très haute) mais il devrait toutefois assurer ce qu’il faut de ce côté. Il faudra voir comment la console se débrouille avec les missions solos dotées de grands extérieurs ou dans les villes avec moult détails, mais on reste assez confiants.
Pour conclure sur ce Mode Ruée, la partie était bien rythmée, pas mal foutue, même si nous avons connu quelques difficultés liées… aux manettes (des manettes Razer Xbox 360 avec la possibilité de régler la résistance du stick, manettes pas spécialement agréables à notre goût, soit dit en passant). Quoi qu’assez classique au final, sur ce que nous avons pu en voir ici, le multi devrait être un atout non négligeable pour Battlefield 3.
Ensuite, la mission coop. Il s’agissait de la même mission dévoilée en vidéo à la GamesCom. Nous devions aller sauver un otage, puis l’escorter en humvee à travers la ville et en déjouant toutes les embuscades.
La partie à l’intérieur du premier bâtiment, rapide, est sans intérêt aucun. Les ennemis réagissaient comme des larves, nous laissant le temps de les shooter au moins deux fois avant de riposter.
C’est une fois à l’extérieur que les choses se sont compliquées. La mission, en difficulté « facile » selon les dires de l’éditeur, était pourtant bien difficile. Les ennemis, postés à tous les étages des bâtiments, nous canardaient avec précision, qui au fusil mitrailleur, qui à la grenade, qui au lance-roquettes. Il a fallu être précis, rapide et efficace. Après une première embuscade en pleine rue, les véhicules ont été bloqués pendant 10 minutes devant une lourde porte, dans un espace réduit, essuyant le feu ennemi et cherchant en vain à utiliser ce satané C4 (jusqu’à se rendre compte d’une erreur de traduction qui a inversé deux touches pour expliquer comme s’en servir).
Et finalement, la bataille finale s’est déroulée sur une large place, avec des dizaines d’ennemis au sol et dans les étages, et nous, pris au piège derrière des piliers de béton qui se réduisaient comme peau de chagrin sous l’effet des tirs. Nous répliquions avec nos fusils équipés de lunettes à détection de chaleur, pour mieux repérer les cibles cachées…
Premier bilan : cette mission coop était du tonnerre. Bien rythmée, pas facile du tout, pétant de partout… On se retrouve vraiment dans le feu de l’action, à tirer dans tous les coins, à se faire toucher et espérer que son coéquipier vienne nous ranimer, à se planquer, à slalomer entre les tirs… c’est de la folie pure. Même le shoot à partir de la mitrailleuse du humvee a son côté rafraîchissant.
En tout cas, cette mission était vraiment intense et passionnante.
C’est un bon point pour le jeu dont l’intérêt, en coop, risque également de peser lourd dans la balance.
Maintenant, tout n’était pas non plus rose dans ce que nous avons vu lors de cette partie.
Alors il faut tout de même se dire que c’est une version non finale. Qu’il reste encore du boulot. Que tout n’y était pas terminé et que, donc, les bugs, c’est normal.
Mais cela ne nous a pas empêché de relever quelques petites choses qui restent, même si je le redis, il reste du boulot à faire sur le jeu et que ce n’était pas des versions finales, inquiétantes pour la suite.
Le graphisme PS3, tout d’abord. La version montrée était… hideuse. Aliasing important, très nombreuses textures floues, noirs crados… pas de quoi s’extasier. Surtout sur les intérieurs. Les extérieurs étaient moins dégueu, mais en se rapprochant d’objets, ou de murs, on retrouvait encore des textures moisies.
Les bugs de collisions étaient nombreux et on a aussi pu s’extasier devant un sac qui « flottait » à cinq centimètres du sol…
L’IA des ennemis est une autre inquiétude : ils sont trop statiques ou vont trop bêtement à la position qui leur a été attribuée.
Je le répète, la version était loin d’être finie (je préfère mettre l’accent lourdement dessus). Donc de nettes améliorations devraient être visibles dans les versions finales. Ce qui n’empêche pas une certaine vigilance et la naissance de quelques doutes… l’expérience m’ayant appris que certaines choses sont trop lourdes à gérer pour être totalement corrigée en si peu de temps (le jeu sort fin octobre).
Reste que cette présentation est globalement positive. En multi, et surtout en coop, le jeu s’est avéré haletant. On y plonge dans cette « guerre moderne » avec délectation, donnant limite du « chef oui chef » à nos coéquipiers.
Battlefield 3 s’annonce à la hauteur de nos espérances. Et Dieu sait si elles sont hautes.