Publié le Vendredi 12 août 2011 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
A bas Babel
Vous êtes Enoch. Un bon prénom de héros, ça. Enoch, ça en jette dès le départ. Dès que vous saluez quelqu’un « Bonjour, je suis Jean-Pierre », « Bonjour, moi c’est Enoch »… ha ha ha, ça le fait grave. Le type, il vous regarde en vous suppliant de l’oublier rapidement et de ne pas interrompre sa vie d’un simple éternuement.
Bref .Vous êtes Enoch. Et vous avez la classe. D’autant plus que vous êtes le bras armé de Dieu. Et ça, ça le fait aussi. « T’es qui toi ? » « Enoch, le pote de Dieu ». Ha ha ha. Direct on vous fait passer devant tout le monde à la caisse de la supérette.
Toujours est-il que Dieu est moyennement content des anges. 7 d’entre eux ont débarqué sur Terre pour tâter de la pucelle à tire-larigot et bâfrer des bœufs entiers sauce gribiche. Et comme les hommes sont des êtres faibles, ils ont élevé ces 7 anges au rang de divinité, leur construisant un palais en forme de tour, avec chacun un étage fait à son image.
Bienvenue à Babel.
Et pour les incultes, Babel n’est pas un petit fromage rouge entouré de cire. Relisez vos classiques.
ef, God, il a envie de raser la Terre, provoquer un nouveau déluge, raser ces saletés d’humains faibles qui se mettent à adorer de faux Dieux, et châtier les anges. Limite à détruire la planète, la réduire en cendres et en créer une nouvelle, plate, sur le dos de quatre éléphants eux-mêmes juchés sur une tortue céleste, par exemple (et ce n’est qu’un simple exemple, au hasard).
Lucifel, un autre pote de Dieu, le convainc toutefois de laisser une chance à l’Humanité. Résultat, il vous envoie, vous, Enoch, remettre de l’ordre.
Vous allez donc parcourir les étages de Babel pour latter les impudents. 7 anges, 1 tour, 11 niveaux. 3 armes.
Développé par des anciens d’Okami ou Devil May Cry, El Shaddai : Ascension of the Metatron est un jeu très… particulier. Très beau. Très original. Très artistique.
Chaque niveau est différent du précédent. Ici, le décor nature très dépouillé laisse place à des combats de type hack’n slash en 3D. Là encore, c’est un simple je de plateformes avec une vue en 2D. Ici, c’est une course de moto dans un décor futuriste très détaillé…
On nous annonce, grosso modo, 1/3 du jeu en plateforme 2D, le reste en 3D.
Mais si chaque niveau a son unité visuelle propre, l’ensemble arrive à se présenter de manière assez homogène. On a vraiment l’impression d’avoir un seul jeu, un seul héros.
Suivi par Lucifel, sa bonne (?) conscience, Enoch va donc combattre ses ennemis à l’aide d’un arc, d’une épée ou d’un anneau, sachant qu’il faudra souvent passer de l’un à l’autre, notamment face aux boss de fin de niveau. Ces armes s’élimeront et seront moins performantes au fil de votre progression. Il faudra donc en récupérer d’autres sur les cadavres de vos ennemis et les purifier pour les rendre plus efficaces.
Déplacements et combats se font simplement, et les combos s’enchaînent avec une seule touche à presser. Tout est affaire de timing.
Au final, ce premier contact avec El Shaddai : Ascension of the Metatron est plutôt bon. Mais il nous laisse sur notre faim et avec de nombreuses interrogations. Le jeu ne se perdra-t-il pas dans ses nombreux changements de gameplay ? Le peu de touches à gérer ne sera-t-il pas un handicap, amenant rapidement une certaine lassitude ? Les phases de plateformes sont-elles adaptées à un titre qui se veut résolument adulte dans son propos ? Ne va-t-on pas tout droit vers un Okami bis, à savoir un jeu visuellement original et passionnant, mais qui ne rencontrera pas son public, surtout en occident ?
Quoi qu’il en soit, et en attendant de poser la main dessus pour le test, cet El Shaddai : Ascension of the Metatron nous a laissé quand même sur une plutôt bonne impression. Espérons qu’elle se confirmera par la suite.