Publié le Mercredi 3 août 2011 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Bisque Bisque…
C’est au 26
ème étage de la Tour Montparnasse, dans leurs locaux donnant sur tout Paris, que Bethesda nous a conviés à un test de son prochain FPS post-apocalyptique, j’ai cité Rage, développé par id Software. L’occasion d’admirer la capitale vue d’en haut, avec une vue magnifique, et de s’imaginer à quoi elle pourrait ressembler après une guerre nucléaire digne de ce nom…
En attendant d’en avoir la réponse, c’est avec Rage que nous avons plongé dans un décor puant la sueur et la rouille, avec ce qu’il faut de mutants et de survivants agressifs.
Le 23 août 2038, un astéroïde a frappé la Terre, dévastant population animale et humaine. Vous avez été choisi pour survivre à cet accident. C’est donc dans un sommeil cryogénique, à bord d’une station appelée « l’Arche », que vous avez été plongé.
Mais l’impact de l’astéroïde a fait plus de dégâts que prévu et endommagé l’Arche. Du coup, quelques dizaines d’années plus tard, vous émergez, seul survivant de cette apocalypse. Autour de vous, un paysage désertique se dresse. Et dès votre premier pas, deux monstres hideux vous sautent dessus. Vous ne devez votre salut qu’à un homme armé qui passait par là dans un véhicule de type buggy que n’aurait pas refusé le chef décorateur de Mad Max 2.
Vous voilà d’ailleurs plongé dans une ambiance à la Mad Max. La référence est à souligner, dire et redire. Votre sauveur vous emmène chez lui, à savoir dans sa station-service transformée en camp retranché et où tentent de survivre quelques personnes.
Pour payer votre dû, et ne pas finir abandonné à poil sur la route, à la merci des brigands et des monstres, vous allez rendre quelques menus services à votre bienfaiteur. Allez shooter des ennemis pour arrêter les raids, remettre en marche un émetteur… et de fil en aiguille, vous allez découvrir d’autres camps, d’autres populations, d’autres survivants. Pendant quelques deux à trois heures, voire plus si vous prenez votre temps, vous allez peu à peu vous immerger dans cet univers, remplissant mission sur mission, apprenant à piloter, à tirer… tout ça pour devenir à votre tour un vrai survivant, pouvoir affronter ces hordes de bandits qui s’habillent et s’arment avec ce qu’ils trouvent…
Le jeu débute de manière très directive, et les missions sont sur des rails très balisés. Même si certains passages semblent laisser une certaine liberté, vous êtes trimballés d’un endroit à un autre sans réel pouvoir de décision…
Jusqu’à finalement atterrir dans une ville plus grande. Là, le jeu quitte les sentiers battus et vous offre bon nombre de possibilité : faire des courses pour acheter du matériel et armer votre buggy, pour ainsi aller nettoyer les chemins extérieurs (vous pourrez à tout moment quitter votre véhicule pour aller à pieds)… Accepter des missions spéciales que les habitants vous fourniront. Répondre à des appels d’offres de boulot (tuer des monstres, récupérer des objets, sauver des personnes…) affichées sur le tableau en pleine ville. Visiter les égouts… et ainsi, au fur et à mesure, acheter de l’équipement, des munitions…
Flingue, fusil à pompe, fusil mitrailleur, fusil à lunettes, grenades (à aire d’effet ridicule soit dit en passant), vous aurez tout l’attirail pour vous faire un nom à grands coups dans les douilles. Vous découvrirez également des « recettes » techniques pour fabriquer des objets en assemblant des éléments particuliers. Vous pourrez ainsi, par exemple, forcer des serrures en créant un outil spécial destiné à cet effet. Ou fabriquer des bandages à partir de linge et d’antiseptique.
Pour cela, il faudra fouiller chaque cadavre, chaque recoin des lieux visités…
N’ayons pas peur de le dire : en deux heures et demie de temps, cette prise en mains de Rage nous a laissé un sévère goût de « trop peu ». Trop peu parce que le jeu s’annonce plutôt sympa, voire franchement bien, et que cette introduction nous a laissé sur notre faim. Un début un poil trop dirigiste, des niveaux en couloirs (quand vous entrez dans une base ennemie)… tout change à partir de la « grande » ville et nous n’avons pas vraiment pu en goûter tous les charmes puisque nous n’y avons passé qu’une dizaine, voire une vingtaine de minutes.
A première vue, Rage souffre de quelques petits défauts toutefois : ses chemins ultra-balisés. Son scénario trop rapide et pas forcément bien expliqué puisqu’il manque de détails. L’IA des ennemis assez prévisible (toutefois, le jeu a été essayé au niveau le plus faible, pour aller plus vite et en voir le plus possible, et on nous promet des ennemis plus percutants selon les races/hordes). Des armes pas toujours efficaces. Des scripts parfois grossiers.
Pour autant, comme expliqué, il s’agit d’une preview. D’un premier jet sur le tout début de jeu qui s’annonce tout bonnement énorme. Et pour le coup, Rage a aussi pas mal d’atouts : une ambiance à la Mad Max réussie (avec des relents de Fallout). Des personnages hauts en couleur bien doublés (le jeu était en v.o.). Une jouabilité aisée (la conduite également). Et ce mélange des genres, à savoir conduire des véhicules dans un FPS, passe finalement assez bien et ajoute un certain charme à l’ensemble. De quoi ne pas voir les heures filer et s’imprégner rapidement et sans retenue de cet univers captivant. On a hâte de voir le jeu s’ouvrir comme une fleur. Là, on a à peine commencé à grignoter la tige.
Malgré ses quelques petits défauts, au final pas rédhibitoires, Rage nous a fait une très bonne impression. Le jeu a l’air vraiment énorme. Et on plonge dedans avec délectation. C’est violent, ça pue la sueur, la rouille, la poussière…
Graphiquement, l’id Tech 5, le moteur graphique du jeu, tient bien la route. Testé sur PS3, mais aperçu sur Xbox 360 et PC, c’est cette dernière plateforme qu’il va falloir privilégier pour éviter l’aliasing, très présent sur la version PS3 (et nettement moins sur Xbox 360). Hâte, en tout cas, de m’y replonger.