Publié le Jeudi 15 septembre 2011 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Une tuerie, tout simplement
Série phare de la Xbox 360, tant par sa beauté que son gameplay solide et son ambiance formidable, Gears of War se pare d’un troisième et dernier volet. Dernier ? En effet, les aventures de Marcus Fénix se terminent sur cette troisième histoire. Et on peut compter sur Epic Games, le développeur, pour finir en beauté.
Tout commence par un souvenir. Marcus Fénix, le héros testostéroné de Gears of War, rêve de son père. Lors d’une mission qui a mal tourné, son géniteur est mort, laissant Marcus inconsolable de n’avoir pu le sauver, et l’envoyant en prison pour avoir tout de même essayé malgré les ordres, provoquant ainsi la perte de tout un escadron d’hommes.
Marcus se réveille de son sommeil agité. Il est demandé sur le pont du navire. Dix-huit mois après les évènements de Gears of War 2, nos héros sont en effet sur un porte-avion transformé en transport de troupes, et joliment baptisé le « Raven's Nest ». Grande nouvelle : un hélico transportant le président, Richard Prescott débarque. Et ce dernier a des infos : le père de Marcus n’est pas mort. Il a même réussi à envoyer un message.
C’est à ce moment-là que les Lambents, une nouvelle race d’ennemis, fait son apparition et attaque le navire. Explosant lorsqu’ils meurent, certains très résistants, les Lambents sont surtout accompagnés d’un énorme monstre marin qui commence à couler le bateau…
Vous allez donc incarner Marcus et défendre le navire contre les assiégeants.
Une fois cette mission terminée, c’est le rôle de Baird que vous allez prendre. Baird et sa compagnie sont sur la terre ferme pour récupérer des vivres et des munitions. Entre attaques de Lambents et hostilité des survivants humains, il va falloir déployer tous vos charmes pour réussir à ramener de quoi subsister.
Les deux histoires se déroulent au même moment pour se rejoindre à la fin de l’acte I et aboutir à l’anéantissement du monstre marin. Et on évolue au beau milieu de décors en ruines de toute splendeur.
Fin du premier chapitre.
Et je vous rassure, les suivants sont du même acabit. Riches en combats, riches en adrénaline, riches en surprises et… riches en révélations. En effet, tout au long d’un scénario qui tient vraiment la route, les protagonistes vont abattre des hordes entières d’ennemis tous plus sauvages les uns que les autres, sans parler de quelques boss pas piqués des vers.
Bien entendu, plus la difficulté du jeu sera montée, plus la progression sera de l’ordre de l’épique, de l’impossible, du divin ! Et je peux vous dire que certains passages sont vraiment exceptionnels et vous tiendront en haleine, scotché sur votre siège.
C’est bien simple, rien que le début du jeu, ce fameux premier chapitre, est sans doute le meilleur début de toute la saga, et peut-être l’un des débuts les plus réussis dans l’Histoire du jeu vidéo. Une mise en bouche de haute volée. Et je peux vous assurer que vous allez en avoir pour votre argent durant tout le reste du scénario qui durera une bonne dizaine d’heures, proposant une aventure plus longue que les deux premiers opus.
Porté par une ambiance sonore réussie, avec des musiques épiques qui portent parfaitement l’action, agrémentée de des voix toujours bien mâles des héros masculins, contrebalancés cette fois par quelques éléments féminins qui leur en remontent tout autant, le jeu est un déchaînement de violence et une guerre de tous les instants. Ça pète de partout, les ennemis sont vraiment nombreux, bien armés, et visent juste. Un niveau relevé par rapport aux autres opus notamment parce que le jeu est jouable en coop jusqu’à 4 joueurs. Du coup, même si vous jouez en solo, vous serez toujours accompagné par 3 autres coéquipiers. Leur IA est d’ailleurs plutôt bonne. Eux aussi visent juste et, surtout, réagissent selon vos choix et déplacements. Allez vous planquer derrière un obstacle où un coéquipier est déjà en place et il en changera tout naturellement. Notez que vous pourrez toutefois marquer certaines cibles pour que vos acolytes s’en chargent en priorité. Vous pourrez également leur piquer leurs armes, des fois que celles que vous possédez soient vides ou insatisfaisantes.
Côté jouabilité, rien de bien neuf à l’horizon. C’est toujours aussi facile à prendre en mains. On se planque derrière des obstacles (ou pas si l’on est suicidaire), et on défouraille un max. Les ennemis sont plus résistants et plus mortels que jamais. Entre ces saletés d’araignées qui vous sautent dessus à la manière d’un
face-hugger dans Alien, ces Lambents qui explosent en mourant, ceux dont les appendices crachent du feu même une fois coupés ou les boss toujours plus balaises, vous allez avoir à faire à forte partie. Et surtout, ils sont vraiment en nombre et débarquent par contingents entiers. Pour les renvoyer
ad patres, ou plutôt
ad plantas puisque la plupart sont expulsés d’excroissances de plantes monstrueuses et naissent carrément adultes et armés, vous aurez droit à un joli arsenal. On retrouve les armes habituelles, certaines légèrement modifiées pour plus de puissance ou plus de précision, comme le fusil Kaomax qui permet de zoomer mais a un chargeur moindre ou, nouveauté, le Rétro-Lanzer, ancêtre de l’arme préférée des Gears, bien plus puissante mais sans tronçonneuse. A la place, une baïonnette permet d’empaler ses ennemis. Les « finish moves » ou mouvements avec lesquels on achève ses adversaires sont d’ailleurs toujours plus gores et jouissifs.
Après, entre armes des Lambents ou des Locustes, et arsenal classique (fusil à canon scié, snipe, grenades…), l’arsenal est varié et permet de faire son choix selon ses préférences. Personnellement, même si elle n’est pas spécialement pratique à manier, j’ai une préférence pour l’épée gigantesque des Boomers que l’on peut désormais récupérer et qui fait des ravages au corps à corps.
Bref, Gears of War 3 est toujours aussi simple à manier, aussi facile à jouer et se montre encore plus varié, encore plus bourrin, encore plus fun.
Graphiquement, Gears of War 3 hausse un peu plus le niveau. La série a toujours été un maître-étalon de la capacité de la Xbox 360 mais là, pour le coup, Epic Games a fait très fort. Les décors sont vraiment sublimes. Détaillés et surtout très variés, ils offrent ce qui est sans nul doute le plus beau jeu jamais sorti sur la console. Ambiances ternes ou colorées, effets spéciaux saisissants, explosions vraiment mortelles, effets de fumée… tout y est magnifique. Vous allez en prendre vraiment plein les yeux.
En ce qui concerne le multijoueurs, Gears of War 3 s’impose une nouvelle fois comme un modèle du genre. Ce que l’on fait de mieux en la matière. En coop, déjà. Désormais, vous pourrez gagner de l’expérience durant la campagne et ainsi progresser dans les niveaux.
Un mode arcade permet d’ailleurs de refaire la campagne en solo ou en copp et en y ajoutant des options : multiplicateur de points, le sang remplacé par des fleurs, la guérison des ennemis… il y a tout un tas de choses que l’on modifier dans le gameplay et qui font de ce mode Arcade une véritable nouvelle expérience, offrant une vraie rejouabilité du titre.
Concernant le mode multi pur et dur, le mode Horde a été modifié de fond en comble. Désormais, vous devrez gérer vos défenses face aux vagues ennemies. Il faudra choisir les emplacements pour mettre des tourelles, coller des barbelés… ce mode s’offre finalement une vraie dimension tactique. Et les cartes sont toujours aussi réussies, avec un level design frisant la perfection.
Inversement au mode Horde, le mode Bestial permet d’incarner des Locustes qui devront dézinguer des vagues d’humains… et avec l’expérience récupérée, vous pourrez incarner des Locustes de plus en plus puissants.
Pour le reste, on retrouve les modes classiques : Exécution, Roi de la Colline, Zone de Guerre, Ailier ou Deathmatch par équipe. Ce dernier propose d’ailleurs désormais une petite variante : chaque équipe n’a plus le droit qu’à 15 morts. Au-delà, les tués ne seront plus ressuscités et l’équipe perdra donc la partie. Cela amène, finalement, plus de rythme et moins de bourrinage dans les comportements. Un mode Capture le leader, dans lequel le drapeau est tout simplement remplacé par un joueur, fait aussi son apparition.
Bref, complet, varié, et surtout doté de cartes vraiment bien foutues, le multi de Gears of War 3 est à la hauteur de sa campagne solo.
Au final, donc, il n’y a vraiment pas grand-chose à reprocher à ce Gears of War 3. Non, en fait, il n’y a rien à lui reprocher du tout. Opus ultime de la série, il s’impose comme l’un des tous meilleurs, voire carrément le meilleur jeu de la Xbox 360. Beau à en pleurer, rythmé à en crier de joie, passionnant à en tomber en pamoison, c’est une putain de tuerie. Totalement indispensable.
Tout y est : un jeu en solo fantastique et qui va vous remuer les tripes en vous injectant de l’adrénaline en continu, une campagne que l’on peut jouer et rejouer en coop pour de purs moments de bonheur, et un multi vraiment réussi… Que demande le peuple ? Un Gears of War 4. Oh oui. Un Gears of War 4.