Publié le Dimanche 15 mai 2011 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Je suis légion

Re.
Après une semaine d’absence où j’ai, je vous rassure, gardé un œil sur le site, je suis de retour. Je ne reviendrai pas sur les raisons d’une telle et soudaine absence. Sachez simplement que non, je n’étais pas en vacances, et que quoi qu’il me soit arrivé, cela ne devrait avoir aucune incidence sur GamAlive. Le reste fera partie des mystères irrésolus de l’existence et des questions que, je pense, vous ne manquerez pas de me poser parfois et auxquelles je ne répondrai pas. Permettez que je garde ma part d’ombre nébuleuse
En tout cas, merci à Céline d’avoir repris le flambeau au pied levé.

D’ailleurs, c’est le week-end des retours. Celui d’une nouvelle saga, hier. La G-Team. Les grandes lignes d’un délire d’une connerie incommensurable se dessinent peu à peu dans ma tête et je vous promets quelques moments d’anthologie.
Le mien, aujourd’hui. Je reviens, fidèle au poste.
Celui du PlayStation Network, aussi, aujourd’hui.

Après 26 jours d’absence, Sony remet progressivement en route son réseau, coupé après une attaque de pirates. Une histoire abracadabrante, limite trop énorme pour être vraie, mais malheureusement bien réelle.
A l’heure où j’écris cet édito, le PSN n’est pas disponible chez nous (seulement la mise à jour du système), mais il devrait être réactivé dans les heures qui viennent.
En tout cas, cette aventure aura fait les choux gras de la presse internationale, nous y compris, et boosté les audiences de chacun. Parfaitement.

J’aimerais d’ailleurs revenir sur certains points et répondre à certaines interrogations soulevées dans des e-mails que j’ai reçus, ou dans les commentaires.

On nous reproche, par exemple, d’être sévères et de ne pas cacher notre hostilité envers le groupe Anonymous alors que, « hé, si ça se trouve, c’est même pas eux qu’on tout cassé le PSN ».
Certes. Mais qu’ils soient ou non responsables de l’attaque, ils le sont d’autres attaques dont ils se vantent, notamment envers les sites de Sony il y a quelques semaines, PayPal il y a quelques mois, et j’en passe. Ce cyber-terrorisme, qu’il vienne d’Anonymous ou d’un autre groupe de hackers, est totalement illégal et nous ne saurions donc le cautionner. D’un point de vue moral et légal.
D’un point de vue plus personnel, nous avons toujours lutté contre tout fanatisme. Nous ne cessons de clamer haut et fort que ce n’est « que » du jeu vidéo. Que c’est un loisir et donc, tout sauf vital. Chacun pourrait s’en passer sans pour autant mourir dans d’atroces souffrances liées à un quelconque manque. Autrement dit, hé, les mecs, faut pas déconner, partir en croisade contre le gros méchant Sony parce qu’il a enlevé la possibilité d’installer Linux sur sa console (ce qui doit concerner moins de 0,01% des joueurs) ou qu’il a attaqué en justice des types qui favorisent le piratage sur leurs produits… c’est totalement ridicule. On parle de console. De jeux vidéo. Si tu n’aimes pas Sony, son attitude, ses choix, ses évolutions… eh bien tu achètes une Wii ou une Xbox 360. Voire tu joues sur PC.
Attaquer un site de propagande gouvernemental Chinois, de Corée du Nord, de Birmanie, d’Iran, de Lybie ou je ne sais quelle autre dictature qui oppresse et massacre les peuples, oui, ça a du cran. Ça a l’étoffe de héros. De défenseurs de la liberté. Mais attaquer une entreprise qui défend ses propres intérêts (comme toute autre entreprise dans le monde soit dit en passant), quelle que soit l’entreprise, quel que soit son degré de pourriture, c’est carrément ridicule.
Et qu’on ne me sorte pas la lutte des classes contre le méchant capitalisme. Ce combat suranné dénote d’un manque de modernisme et de réflexion navrant. Aujourd’hui, vouloir abattre le capitalisme est une chimère. Le vrai combat, c’est de le faire changer et tenter d’améliorer les choses, les conditions de vie de chacun, le pouvoir d’achat de chacun. Et je ne vois pas en quoi pouvoir installer Linux sur une console de jeux vidéo va améliorer la vie des populations.
Donc non, nous n’aimons pas Anonymous ni les différents groupes de hackers qui s’attaquent à des entreprises et, pour le coup du PSN, lèsent des millions de joueurs.
Oh, ne nous faites pas dire ce que nous n’avons pas écrit. Nous n’avons rien contre le hack en lui-même. A partir du moment où il ne favorise ni piratage, ni ne nuit aux entreprises, ses employés et, surtout, les consommateurs. C’est comme démonter un McDo pour dénoncer la malbouffe. C’est ridicule et pitoyable, ça emmerde les employés, dont l’emploi est alors menacé, et les consommateurs qui ont choisi eux-mêmes de venir y manger. C’est vouloir imposer des idées, priver les gens de leur libre-arbitre, bref, c’est purement et simplement du totalitarisme.

Voilà, donc, notre position quant à cette histoire. Et pas la peine de nous attaquer en nous accusant d’être à la solde de Sony. Dieu sait si nous sommes, nous, un site qui a largement fait sa part en pointant du doigt les errements de la firme japonaise, qu’il s’agisse de sa communication bien souvent ridicule ou sa politique tarifaire condamnable. Tout comme nous ne pouvons que déplorer et pointer du doigt leur manque de lucidité, de professionnalisme et de rigueur, puisqu’ils connaissaient depuis longtemps la faille de leurs serveurs mais n’ont pas pris la peine de les corriger.
Preuve que nous ne sommes, finalement, ni du côté des contestataires, ni du côté des marques. Juste du côté des joueurs, des consommateurs.
Et s’il y avait un vrai combat à mener, ce serait peut-être sur le prix des jeux, les marges des revendeurs, le prix de rachat en occasion, et j’en passe.

Sur ce, je ne m’étendrai pas plus sur le sujet. C’est dimanche et c’est (du moins chez nous), la fête des voisins. On m’attend donc pour tirer le vin au tonneau.

Bonne journée à tous.