Publié le Dimanche 7 juin 2009 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

C'est la fêêêêêête...

Bonne fête mamans. Avec un s. Pour la mienne, pour ma femme. Pour les autres aussi. Pour celles que j'ai aimées. Pour celles que je n'ai pas connu. Pour les vôtres. Bonne fête.
D'ailleurs comment devient-on mère ?
Je passerai sous silence la conception, avec la main qui est à quatre pattes et le papa, derrière, qui lui claque les fesses en hurlant "Ouais, vas-y, Yeeeeeehaaaaaaa !".
Faisons un bon d'environ neuf mois dans le temps.
Nous sommes le soir. En pleine nuit si possible. Non, ne rêvez pas. Une femme, ça ne vous dit pas à 10h du mat' qu'elle a des contractions, pour accoucher à 19h maximum le jour même. Jamais. Une femme, ça commence le travail le soir. Parce qu'elle sait qu'elle va être crevée et elle veut que vous le soyez aussi. Et si jamais par le plus grand des hasards, elle sent que ça va venir le lendemain, elle vous pourrie la vie dès la veille. Pour ma première, ma femme a préféré faire un tour tard la veille au soir à l'hôpital. Pour sur place s'entendre dire que non, ça va venir, mais il y a encore de la marge et qu'elle peut rentrer chez elle pour revenir le lendemain. Forcément, hein, la nuit fut agitée et, au petit matin, les yeux encore collés, le cerveau en berne, nous retournions à l'hosto pour, que cette fois-ci, ce soit la bonne.
Pour la seconde, elle a testé une autre méthode. Le coup du réveil deux heures à peine après s'être endormi. C'est pas mal non plus. Deux heures... là où vous dormez à poings fermés, que vous débutez votre sommeil réparateur...

Finalement, vous vous retrouvez comme un âne, avec une blouse qui se déchire au moindre mouvement, des chaussons faits dans la même matière pour protéger vos chaussures, et parfois même avec un bonnet ridicule sur les cheveux. Et... vous attendez.
Vous avez la tête dans le pâté, mais vous débutez de loooongues heures d'attente. Et il vous faut lui faire la conversation. Parce que madame souffre, vous comprenez. La péridurale ne sera posée qu'à un certain niveau de dilation du col de l'utérus, donc elle souffre. Et elle exige que vous lui fassiez la conversation. Parce qu'après tout, hein, tout ça est votre faute. Vous restez donc à ses côtés et, finalement, vous rendez compte que vous ne servez strictement à rien. Juste à jouer les postes de radio à débiter des âneries pour lui faire plaisir.
Alors que d'interminables heures se sont passées, que la péridurale a finalement été posée et que, pour le coup, c'est elle qui s'est mise à parler sans cesse et sans pause, l'heure de l'expulsion a sonnée.
Végétariens s'abstenir. C'est la boucherie.
Votre femme est allongée, les pieds dans les étriers, et un médecin se place là où, neuf mois plus tôt, c'était votre place privilégiée. Le médecin lui demande de pousser à certains moments. Votre femme ne respecte pas forcément ses instructions et on tombe généralement dans une sorte d'anarchie comportementale. De votre côté, vous tenez la main de votre épouse, ayant une fois encore la place ingrate : elle vous broie tous les doigts tandis que vous assistez, totalement impuissant, à la naissance de votre premier enfant. Vous n'êtes, finalement, que spectateur d'un film d'horreur qui se déroule dans la réalité, juste sous vos yeux. Un film plein de sang, de glaires, de morceaux de bidoche... Si vous n'avez jamais bossé dans un abattoir ou dans la police scientifique lors d'un "incident voyageur" sur le métro ou le train, vous ne pouvez pas comprendre.
Et une vingtaine de minutes après, on vous dit que tout est fini. On vous pose une sorte de sharpeï sanguinolent sur le ventre de madame en vous disant que "oh le beau bébé". Madame sourit d'épuisement et de contentement. Vous souriez pour lui faire plaisir et espérez qu'elle va enfin lâcher votre main que vous ne sentez plus depuis un bon quart d'heure. D'ailleurs vos doigts sont tous bleus. Comme la peau du sharpeï.
Et...
Non, ce n'est pas fini.
Madame doit expulser le placenta. C'est reparti pour un tour. Le placenta, c'est une sorte de gros morceau de foie sanglant. Que vous avez toutes les chances d'apercevoir puisqu'ils en poseront un bon morceau sur un plateau pour analyse. Moi j'ai cru que le médecin avait un chien et qu'il se barrait avec pour le nourrir. Et vous ne réalisez pas encore bien. Vous avez un enfant. Vous ne réalisez pas parce que, finalement, en tant que père, vous n'étiez qu'un simple spectateur, et ce sentiment d'impuissance, d'inutilité pendant l'accouchement, vous suivra toute votre vie.

Voilà la stricte vérité sur la naissance.
Voilà comment on devient mère.
Voilà comment on devient père.

Avouez que ça donne envie, hein ?

Pfiou.
L'E3 est enfin terminé. Une semaine de folie à vous abreuver en news. J'en ai d'ailleurs compté la bagatelle de 38 pour le premier jour... Une semaine de folie à dormir peu, mais qui se termine avec le sentiment du devoir accompli.
Un E3 qui renaît de ses cendres et qui laisse présager un avenir radieux pour le jeu vidéo. Mais un E3 décevant, pour moi, comme j'ai pu l'expliquer dans mon bilan. J'en attendais plus. Plus de la part des éditeurs-tiers. Plus d'annonces de gros jeux. Alors que là, seuls les trois constructeurs, Microsoft, Sony et Nintendo ont été réellement sur le devant de la scène.

Mais bon. Quoi qu'il en soit, l'E3 2009 est fini. Et Vincent, n'a malheureusement pas réussi à tenir la cadence. Il a complètement craqué sur la fin. Son illustration de top japonais a été la goutte de vin qui a fait déborder la carafe.
Il sera donc absent la semaine prochaine. Patrick, l'un de nos gentils lecteurs, psychiâtre de son métier, a accepté de l'interner pour quelques jours, et lui donner de jolies petites pillules pour l'aider à se remettre d'applomb. D'ailleurs, les premiers médicaments qu'on lui a donné étaient rouges. Et Vincent était ravi. « Ooooh ! Une pillule rouge ! Je vais suivre le lapin blaaaanc ! Où es-tu petit lapiiiiin ?! » s'est-il émerveillé (comprenne qui pourra).

De mon côté, tout va bien. J'ai toujours l'impression de lutter contre le temps pour ne pas me laisser déborder par le boulot ou par le manque de sommeil, mais bon, c'est le lot de tous les pères, n'est-ce pas ?
Et en ce dimanche ensoleillé, je n'ai pas grand chose à vous raconter de plus. Le beau temps revient la semaine prochaine, la chaleur aussi, et de (très) nombreuses présentations ou soirées se profilent à l'horizon.

Durant les prochains jours, nous essaierons de vous parler des Sims. Et vous ferez la rencontre d'Igor. Nous vous parlerons de fuel. Parce que le prix de l'essence a peut-être baissé mais il reste toujours trop cher. Nous vous parlerons également de retro-gaming. Vendredi, je serai au Mans, juste avant les 24h, pour vous parler de Forza 3. Nous tenterons enfin de vous dire tout le bien ou tout le mal que nous pensons de SBK09, Sacred 2, UFC 2009 et bien d'autres jeux encore.

Les vacances approchent. Peu importe. Nous ne baisserons pas la cadence.

Je terminerai enfin par vous parler pub. Vous noterez que nous nous essayons à divers sortes. Les dernières sont un brin moins discrètes, mais ce n'est que pour un temps. Pour quelques semaines. Histoire de trouver le meilleur compromis entre votre confort de lecture et un moyen de rentrer quelques deniers pour, notamment, nous offrir un petit voyage à Cologne pour la GamesCon en août, un petit voyage à Los Angeles pour l'E3 de l'année prochaine et un petit voyage à Acapulco entre temps pour aller siroter des cocktails sur la plage et goûter la peau salée des niñas mexicaines.

Voilà. N'oubliez pas de fêter vos mères comme il se doit. Avec amour si vous les aimez. Avec de cailloux sinon. Et allez voter. 

Allez, si j'ai un peu plus de temps, je vous ferai, dans le prochaine édito, de graaaaandes révélations. De terriiiiibles révélations. Qui vont changer votre vie. Et la face du monde entier. Rien que ça.

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