Publié le Dimanche 11 décembre 2011 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Le plus beau jour de l'année

Soit. Vous n'êtes pas croyant. Vos enfants ont grandi. Vous êtes seul. Comme une merde. Vous n'avez plus de famille. Vous n'avez pas d'ami. Vous aimez trop les arbres pour en voir souffrir un. Vous aimez trop les dindes pour en voir souffrir une. Vous n’aimez pas les boules. Ni les guirlandes... Il y a des centaines de raisons de ne pas vouloir fêter Noël.

A mon avis, pas une de valable.

De plus en plus, je lis ou j’entends des gens qui expliquent, à grands renforts de convictions et d’arguments qu’ils pensent imparables, que Noël n’est qu’une fête commerciale, qu’une vaste fumisterie menée par une figure imposée par Coca Cola, une débauche lamentable de cadeaux et de nourriture dont personne n’a besoin…
Une attitude très à la mode. Parce que se mettre en marge de la société en critiquant ses fondamentaux est le seul moyen que certains ont trouvé pour se donner de l’importance, pour se sentir vivant. C’est très commun, de qualifier n’importe quel évènement de « commercial » dans le but d’en minimiser l’intérêt et d’y générer une vive opposition, histoire de justifier son attitude marginale.

Eh bien moi j’adore Noël.

Noël est une fête merveilleuse. Mettons de côté l’aspect religieux de la chose. Croyant ou non, peu importe après tout. Noël, c’est l’occasion de faire la fête avec les gens qu’on aime. L’occasion de semer un peu de bonheur autour de soi. D’offrir des cadeaux à ses enfants, à son épouse.

Surtout en ce moment où l’on nous rabâche chaque jour, chaque semaine, que le monde est une horreur, que les finances s’écroulent, que le chômage explose, que les des gens meurent de froid, de faim, de pauvreté, que des parents n’ont plus d’argent pour payer des tours de manège à leurs enfants et qu’ils sont obligés de les mettre dans une machine à laver pour leur faire connaître les joies et frissons d’un grand Huit, que des femmes se font violer et égorger parce qu’elles osent simplement aller courir le matin au lieu de rester à la maison faire le ménage comme toute bonne épouse devrait faire, que des tyrans font ouvrir le feu sur des manifestations de femmes et d’enfants, que Christophe Maé continue de chanter de faire des albums, que des tremblements de terre, des tsunamis, des éruptions volcaniques, des inondations… bref chaque jour a son lot d’informations désespérantes et horribles. Il n’y a qu’à regarder les journaux TV ou écouter les infos. C’est à vous en faire exploser le taux de suicides et de dépressions.

A époque de merde, nécessité d’avoir, tout de même, encore des moments de joies. Et focaliser un jour, pour un évènement joyeux, reste donc une belle, une merveilleuse chose, un de ces fondamentaux auxquels se raccrocher avec plaisir.
Parce que les « je n’ai pas besoin de ça pour faire des cadeaux à mes enfants ou ma femme », c’est bien gentil (mais rarement suivi d’effets dans l’année). Mais vos enfants ou votre femme, eux, ont peut-être besoin de ce jour pour se sentir un peu plus aimés, un peu plus choyés, un peu plus heureux au sein du cocon familial. Parce que, quoi qu’on pense, on peut bien se donner une journée à ses enfants, sans réserve. Et parce que, bon sang, refuser une bonne occasion de se faire un gueuleton d’anthologie, c’est vraiment stupide !

J’adore Noël, donc. J’adore offrir des cadeaux à mes filles. A ma femme. A mes amis. A ma famille. J’adore sentir le froid et le silence, le 25 au matin, en sortant dans les rues calmes et désertées, et voir, sentir, autour de moi, dans chaque maison, à travers chaque baie vitrées, la joie irradier les demeures, le sourire des enfants… Et par-dessus tout, j’aime les odeurs de Noël. Les odeurs des plats, certes, mais pas seulement…
J’attends chaque année avec impatience l’arrivée du sapin dans la maison. J’ai toujours pris un sapin pour Noël. Même sans enfant. Même sans ami. Même seul.
J’adore me lever, arriver dans mon salon, et sentir l’odeur du sapin qui embaume la pièce. C’est sans doute l’odeur qui m’est la plus agréable dans l’année. Le moment que je préfère. Arriver le matin et que « ça sente le sapin ».
J’adore l’odeur du sapin, en général.

Et j’aime allumer les guirlandes, soir et matin. Voir ces lumières clignotantes qui viennent participer à leur tour à la fête.

Il y a des centaines de raisons de ne pas aimer Noël. Moi je n’en vois pas une seule. Et finalement, ceux qui se refusent à se mêler à cette grande et belle fête, à faire partie de ce grand moment de joie et de bonheur, sont bien à plaindre.

Venez donc, vous aussi, participer. Entrez dans la ronde. Rien n’oblige de se ruiner : il existe plein de jolis petits cadeaux pour quelques euros. Il existe plein de manières de manger au moins un bon petit plat pour pas cher. Et ça vaut bien la peine de se manger des patates et des pâtes quinze jours avant et quinze jours après.

Noël met du baume au cœur. Le vôtre, et celui de vos proches. C’est important. Primordial. Vital.

Il sera bien le temps de frapper des pauvres, des enfants, des femmes, et insulter vos voisins pour le premier de l’an. Une trêve une fois par an, c’est une nécessité. Une obligation, même, pour savourer toute la quintessence de l’existence.

La semaine prochaine, quelques tests (dont certains en retard), quelques présentations, la soirée Star Wars The Old Republic sur les Champs-Elysées mercredi soir (venez nous rencontrer) et des filles nues. Tiens, d’ailleurs… mais où sont donc passés les tops japonais hebdomadaires ? Qu’a-t-il bien pu se passer pour que nous soyons obligés de les arrêter ?

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