Publié le Mardi 8 avril 2025 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test Atelier Yumia, L’alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée (PC, Xbox, PlayStation, Nintendo Switch)

Yum, Yum, Y-Ha !

La série Atelier, très prisée d’une petite communauté grandissante, s’enrichit d’un nouvel épisode : Atelier Yumia, L’alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée.

Encore un titre à rallonge dans lequel on découvre une nouvelle protagoniste, Yumia.
Le jeu en lui-même poursuit sur les mêmes bases que ses prédécesseurs : une aventure qui prend le temps de s’installer, un rythme mesuré… Il s’agit toujours d’un JRPG, toujours aussi accessible et avec toujours cette volonté de plaire, d’une part à ceux qui sont fans de la série, et d’autre part à ceux qui découvrent cet univers, cette saga, pour la première fois.

Ce nouvel opus, toutefois, vous plonge dans une histoire un poil plus sombre et pesante qu’à l’accoutumée. Une plongée dans l’Empire d’Aladiss, alors que l’alchimie est mal vue et accusée de tous les maux, notamment ceux d’attirer les monstres. Yumia va enquêter et déterrer des souvenirs parfois douloureux, pour comprendre ce qui a bien pu se passer pour que l’alchimie perde de sa superbe. Des souvenirs aussi liés à sa propre existence et à celle… de sa mère, qu’elle a perdu dans un accident 3 ans plus tôt.

Yumia ne sera pas seule. Au fil des rencontres, elle va s’adjoindre un petit groupe d’amis qui mettront leurs compétences à son service. L’occasion aussi de plonger dans l’histoire de chacun, via des quêtes personnelles. Tous ne seront pas traités à la même enseigne et on peut regretter que certains personnages soient moins mis en avant que d’autres. Mais globalement, le titre met l’accent sur l’amitié, les blessures, son propre passé et son incidence sur le présent, avec une narration plutôt travaillée.

Ne vous attendez pas non plus à du grand art en ce qui concerne le scénario. Si Yumia est un peu moins gamine, écervelée et évaporée que ses prédécesseuses, on reste sur du JRPG grand public. La profondeur de l’histoire, des sentiments, du traitement des personnages comme des événements est donc à relativiser. Mais ça reste moins gnan-gan et cucul que les épisodes passés. Ce qui ne veut pas dire non plus que les épisodes précédents étaient mauvais. Quand c’est bien fait, le gnan-gnan et le cucul peuvent être sympathiques.


L’exploration est libre et se fait en monde ouvert. De nombreux points d’intérêt sont à découvrir, mais le jeu n’en est pas pour autant fouillis et désordonné. L’exploration se fait finalement de manière fluide et presque naturelle, avec des missions plutôt variées. Au milieu de la chasse aux ingrédients pour développer votre art de l’alchimie, vous découvrirez de nombreuses énigmes, des objets à dénicher, des monstres à abattre, des trésors à trouver…

Votre base sera également à développer. Il vous faudra créer de nouveaux bâtiments, mais aussi des meubles et j’en passe. L’occasion d’aménager un atelier à son image et de créer un petit univers propice à l’alchimie. Puisque c’est quand même le but à ne pas oublier lors de vos séquences déco.

Dommage que graphiquement, le jeu soit globalement à la ramasse. Niveau ambiance graphique, on reste sur notre faim. Encore. Ça n’a jamais été le point fort de la série, ça ne l’est pas encore cette fois : textures baveuses, effets lumineux ratés, effets de flou omniprésent… et même là, le jeu se permet des baisses, pas trop fréquentes mais bien présentes, de framerate. Ça rame.

Niveau alchimie, le système évolue en douceur, simple et accessible au début, pour intégrer les nouveaux venus dans la licence et plus complexe au fil de l’aventure. Vous allez donc débloquer de nouvelles recettes, trouver de nouveaux ingrédients, améliorer vos recettes, créer des cristaux pour améliorer votre équipement, armes comprises, et leur appliquer de nouveaux effets… L’alchimie est vraiment l’essence même du côté RPG-évolution de l’histoire et elle est plutôt bien menée, plutôt bien faite. C’est assez riche tout en restant compréhensible et accessible, bien pensé et assez diversifié.

C’est plutôt au niveau du combat que le bât blesse. Ces combats en temps réel vous proposent de gérer trois personnages actifs et trois personnages de soutien. On peut passer de l’un à l’autre en pleine action. On attaque, au corps à corps ou à distance, on parle, on esquive… on contre-attaque, on se soigne, on utilise des objets… Il faut gérer le temps de recharge, la position du personnage par rapport aux ennemis, savoir quand changer de personnage… souvent brouillons, chacun attaquant (ennemis et alliés) à un rythme effréné, parfois totalement incompréhensibles (on ne sait pas comment on a fait pour vaincre), véritablement bordéliques, ces combats n’offrent finalement que très peu de challenge. Les boss sont un peu plus coriaces, mais une fois les bonnes combinaisons maîtrisées, on roule sur le jeu sans verser la moindre goutte de sueur.

On aurait pu encore parler du mana, qui gère la santé et les capacités de Yumia, de son fusil, véritable couteau Suisse à tout faire, et bien des choses encore qui font du jeu Atelier Yumia, L’alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée, un nouvel opus riche et qui a au moins le mérite de vouloir faire bouger les lignes et innover par rapport à ses prédécesseurs.

Tout n’est pas parfait, loin de là. Il reste encore bien des aspects à améliorer : les combats, la narration, les graphismes, et même la gestion de l’alchimie, peut-être moins intéressante au final, sans être désagréable pour autant. Mais le constat est simple : le studio est sur la bonne voie. Les fans aimeront encore une fois ce nouvel opus. Et les novices ont ici une porte idéale pour découvrir une saga culte.