J’ai appris très tard à faire du roller. Tout simplement parce que dans ma vie, tout ce qui concerne moi, en équilibre sur quelque chose, se finit toujours par une chute. Je crois que mon centre de gravité est mal placé, où alors le sol m’aime vraiment beaucoup et veut me voir de plus prêt. En tout cas, je ne suis certainement pas une experte de rollers, et encore moi d’acrobaties et combat parfaitement maîtrisé sur lesdits rollers. Mais Cedric m’a partagé Rollerdrome, et vu que le style graphique du jeu m’avait intrigué, je me suis lancée dans le test en restant positive.
On vous propose, avant de commencer, une petite description du jeu, histoire de pas trop être perdus. Rollerdrome est un jeu d’action et de tir à la troisième personne, où vous contrôlez un personnage sur des rollers. Kara Hassan, votre avatar, participe au tournoi de Rollerdrome, un sport sanglant et très populaire dans ce futur dystopique. Perchée sur ses roulettes, elle va se servir de ses armes et de ses tricks pour descendre ses adversaires et impressionner la foule.
Le setting et la narration passent rapidement au deuxième plan dans ce titre, mais ce n’est pas vraiment un problème : le jeu ne se veut pas narratif mais bien centré autour de sa force principale, le combat. Et quelle force, en effet. Le combat est plaisant et fluide, le déplacement de votre personnage se fait par défaut une fois l’instruction donnée et l’auto-verrouillage des ennemis permet de pas perdre la tête à viser et faire des figures en même temps. Si on devait lui trouver un défaut, c’est qu’il peut être assez déroutant à prendre en main : aussi fluide qu’il soit, il est immédiatement très rapide et peut vous faire tourner la tête avec son rythme, surtout quand la caméra fait des siennes. C’est un peu dommage, quand la caméra est en train d’encadrer le ciel (c’est joli mais ce n’est pas utile comme vue), car ça vient casser le rythme d’un combat assez fluide.
Le jeu est construit comme un championnat lambda : quatre parties de championnats et pour accéder à une nouvelle partie du championnat il faut compléter les quatre courses et un certain nombre de défis, chaque course propose 10 défis différents à compléter. On commence avec les phases éliminatoires du tournoi, et on passe ensuite aux quarts de finale, semi finales et finale. Ön débloque au fur et à mesure des armes, tel que le shotgun où le lance grenade. Mais pour tirer, avec des armes, il faut des munitions, et ce n’est pas dans l’arène que vous en trouverez. Pour obtenir des munitions, vous devez accomplir des tricks et des figures, avec des pirouettes et des sauts énormes et périlleux. Le jeu ne vous laisse donc pas le choix : si vous voulez gagner, il va falloir faire des acrobaties de tout genre, il n’est pas questions de juste s’avancer bêtement sur vos rollers.
C’est un petit peu dommage, donc, que dans le feu de l’action, on se retrouve à répéter les mêmes figures en boucle, c’est-à-dire les plus simples. Le jeu vous permet techniquement d’en faire de tous les types, mais quand on vous tire dessus de tous les côtés, ce n’est pas exactement la priorité, surtout quand même les figures les plus simplistes vous donnent la même quantité de munitions. On aurait aimé qu’il soit plus simple de faire toute une variété de figures, plutôt que devoir apprendre des séquences de touches. Petit point pour le jeu qui fournit quand même tous ses tricks dans un onglet du menu, le trick-ionnaire, ce qui vous permet de rapidement consulter les combinaisons de boutons nécessaires.
Les armes se débloquent au fur et à mesure des combats, et malgré le petit nombre d’armes, on peut toutes les équiper pendant une manche, et chacune offre des possibilités de combat diverses et variées. Petite mention au shotgun qui permet d’infliger des dégâts massifs et d’ébranler les ennemis les plus lourds en timeant bien ses coups. Cette arme est la deuxième que l’on débloque dans le jeu, et après avoir fait des manches uniquement avec vos deux pistolets riquiquis, ce shotgun vous paraîtra hyperpuissant et instoppable.
Passons maintenant à l’ambiance du jeu, qui a été énormément travaillé par le studio. Que ça soit la direction artistique aux petits oignons du jeu, inspirée des affiches des années 70, à la musique et sound design rétrofuturistes avec beaucoup de synthé, le jeu vous plonge dans son ambiance du début à la fin, et géré très bien ce côté « inspiré du passé mais prenant place dans le futur ». On pourrait penser, aux premiers abords, que le style graphique du jeu mène tout droit à un mal de tête assuré, mais détrompez-vous, on s’y habitue bien rapidement et il est extrêmement efficace pour l’immersion dans le jeu.
Pour finir, une petite note sur les quelques bugs que on a pu relever. Pour un jeu qui se veut rapide et nerveux, il aurait pu en avoir plus, mais Rollerdrome s’en tire plutôt bien, et les bugs qui sont là sont souvent plutôt de caméra que d’affichage. La camera est contrôlable à tout moment par le joueur, ce qui signifie que si vous ne tenez pas le rythme, le jeu va la replacer pour vous, parfois dans des angles inutiles. Autre détail, qui n’est pas forcément un bug, on vous déconseille d’aller vous fourrer dans le peu d’endroits étroits du jeu quand vous êtes sur vos rollers. En sortir sera très compliqué.
Pour conclure, Rollerdrome c’est un mix parfait entre une sortie à la patinoire entre amis et une fusillade de cowboy. L’ambiance année 70 est bien capturée (en tout cas selon moi, qui ne les ai pas vécu ces années) et le jeu tient bien la route, malgré la vitesse qu’il doit parfois encaisser. C’est un jeu originel, qui peut faire passer des heures intenses aux fans de la complétion à 100% vu le nombre de défis et de figures à accomplir. Et bien évidemment, le prix de lancement (disponible jusqu’au 30 août) est en accordance avec l’ambiance du jeu : 19,79€. Un petit clin d’œil sympa.