Publié le Lundi 29 août 2022 à 12:00:00 par Ambre Cogné
StarFlint The Blackhole Prophecy
Même s'il y a du coeur, tout n'est pas parfait...
Jeu d'aventure, plateforme réflexion et combats spatiaux stratégiques dans un univers science-fiction, StarFlint The Blackhole Prophecy est développé par les français de Pantang Studios. Autant vous dire qu'on y a jeté un oeil intéressé. Le jeu commence avec une introduction en motion comic plutôt sympatique, avec des annimations jolies et des modèles 3D dont l'aspect graphique correspond aux dessins 2D des vignettes. Tous les dialogues sont doublés correctement (en tout cas en anglais).. On démarre sur une histoire plutôt classique : un méchant capture un scientifique de renom et utilise ses inventions pour le mal, jusqu'à ce que le scientifique sabote sa propre création, emportant à la fois le méchant et les héros dans un trou noir. On se réveille quelques heures plus tard dans une galaxie inconnue, et on se met en chasse de notre ennemi de toujours. Cependant, on se rend bien vite compte que nous sommes arrivés dans cette galaxie près de 20 ans après notre adversaire, et qu'il a eu le temps de faire plein de vilaines choses...Pour le moment tout se passe bien. Quelques blagues lourdes du protagoniste envers sa coéquipière -vraiment très sexy- qui peuvent gêner les plus meetoo des joueuses, mais rien de bien grave non plus. On se pose sur une planète, on trouve une installation ennemie et on s'y infiltre. Je comprends vite que le jeu est un jeu de plateformes avec un tout petit peu d'action et beaucoup d'énigmes.
Tout de suite, premier problème : le jeu nous conseille d'utiliser une manette, mais les contrôles ne sont pas forcément intuitifs. Lorsqu'on dépasse le bord d'une plateforme, le personnage controlé est supposé s'accrocher au bord, mais l'opération ne fonctionne pas un tiers du temps avec le joystick, probablement à cause du moindre degré pointé vers le haut. L'inventaire est également inutilisable sans souris, ce qui n'aide pas... Rien de forcément rédhibitoire, même si un peu gênant, et ce sera sans doute corrigé plus tard via un patch, mais en attendant, clavier conseillé.
Le jeu souffre de quelques bugs qui, même s'ils ne sont pas omniprésents, sont parfois frustrants. Lors de la première énigme, j'ai traversé le sol en poussant une caisse et en la faisant tomber d'une plateforme, l'opération nécessaire pour finir l'énigme, et même si ce bug ne m'est pas arrivé de nouveau il s'est quand même produit et mérite d'être cité, surtout qu'il n'est pas le seul. Un bug qui m'est arrivé plus d'une fois cependant était la soudaine incapacité à lancer la sphère de téléportation de Trixie, le second personnage jouable, et parfois son incapacité à se téléporter vers celle-ci. Là encore, ce devrait être corrigé dans un prochain patch.
Le level design est en règle général assez classique, mais il peut être difficile à naviguer parce qu'il lanque souvent de lisibilité et d'information. Les lasers n'indiquent pas s'ils sont sur le point de s'activer, les niveaux tentaculaires ou un peu lybirinthiques n'indiquent pas dans quel ordre il faut les résoudre, certains éléments d'énigmes ressemblent à des éléments du décors sans aucune indication informant le contraire. D'aucun diront que ça rajoute à la difficulté.
Si les arrière-plans sont toujours très beaux, l'environnement dans lequel on se déplace réellement est souvent vide, sombre et un peu trop lisse. Lesdits décors se mêlent parfois à l'espace de jeu de façon négative, comme avec des cascades d'acide qui ressemblent à des obstacles mais sont en réalité des décorations...
Certaines énigmes sont intéressantes, et même si le retour d'expérience pourrait être amélioré, il y a quand même de bons moments. Par exemple, les phases en vaisseau, qui se déroulent sur un plateau invitant le joueur à s'y déplacer en évitant ou en détruisant les vaisseaux ennemis. Ces puzzles sont difficiles mais fun et ne demandent pas de répétitions ou de temps d'attente. On aimerait en avoir plus.
Les "combats" lors des phases de plateformes peuvent être frustrants : les développeurs ont misé sur la difficulté et les personnages joueurs meurent donc tous en un seul coup. Cela dit, comme la plupart des ennemis. D'autre part, le seul personnage jouable ayant une attaque est très lent à tirer, contre des adversaires qui tirent en rafales. Ils attaquent à peine arrivés à l'écran parce que la caméra traîne derrière le personnage plutôt que de le devancer. Il faut donc avancer un peu, se baisser "au cas où", et ensuite si il y a un adversaire, le pousser à tirer et répliquer pendant la petite fenêtre où il reste vulnérable. Le souci est que les adversaires tirent aléatoirement une, deux ou trois rafales, sans indication. Il faut donc être un peu chanceux ou se relever trop tôt et mourir, ou trop tard et ne plus pouvoir tuer l'ennemi, qui s'est à nouveau caché. Il y a donc un vrai besoin de réflexion, voire un minimum de stratégie, pour venir à bout du jeu. Un jeu exigeant qui ne plaira donc pas à tout le monde.
Le premier adversaire à combattre est d'ailleurs un boss, qui ne fonctionne donc absolument pas de la même façon que les ennemis du reste du jeu, et qui possède lui aussi un bug : si par malchance il rate la plateforme sur laquelle vous vous trouvez et qu'un de ses barils toxiques tombe en-dehors de l'écran, sa zone de dégât s'étend jusqu'à la plateforme, vous tuant de nulle part. Lesdits barils ont également le soucis de laisser derrière eux une flaque qui visiblement ne fait pas de dégâts. A la place, c'est les vapeurs indiquées par des particules difficiles à voir qui vous tuent en un coup.
En-dehors du gameplay, le protagonist homme, Fynn, est constamment en train de faire des blagues lourdes et de tenter de draguer tout ce qui semble féminin, un trait de caractère qui pourra faire rire, à condition de le prendre au second degré, bien évidemment. Tous lesdits personnages féminins sont soit agées, soit taillées comme des pin-ups avec des seins en obus, une taille de guêpe, un cul gigantesque et des lèvres pulpeuses. Un jeu avant-tout masculin, surtout en cette période délicate ?
En bref, si on met de côté le perso lourdingue (pour une fille tout du moins), même si on comprend bien évidemment qu'il s'agit d'une caricature, et quelques choix perfectibles (level design notamment), StarFlint The Blackhole Prophecy n'est pas un jeu désagréable. Il a même son lot de bons moments. Evidemment, il faudra par contre aimer les jeux offrant un challenge relevé.
Pour un premier jeu, c'est prometteur. Mais les développeurs devront faire mieux pour leur prochain coup.
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StarFlint The Blackhole Prophecy (PC)
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