The Cruel King and the Great Hero (PS4, Nintendo Switch)

 

Publié le Vendredi 22 avril 2022 à 12:00:00 par Inès Pouille

 

(Test) The Cruel King and the Great Hero (PS4, Nintendo Switch)

Avec une casserole sur la tête

imageSouvent, dans la vie, on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre (et encore moins la crémière).

Cela dit, quand on découvre un jeu vidéo, -ou tout autre production d’ailleurs-, on s’attend à voir ses promesses tenues. Qu’il y en ait une, deux, trois ou des dizaines quand l’ambition n’a plus de limites.

Et The Cruel King and the Great Hero, c’est un récit qu’on pourrait résumer à “Comment je me suis retrouvée avec une motte de beurre de 5 tonnes, mais sans pain pour le tartiner”. C’est l’histoire d’un JRPG qui mise tout sur sa narration, sa direction artistique et sa direction sonore, pour narrer un conte tout choupi.

Vous avez 5 secondes pour comprendre le problème.

Où est le combat ?

Ne vous offusquez pas, il existe, malgré le contexte tout choupi. Car oui, même dans un monde coloré représenté par des enluminures médiévales sauce kawaii, il y a une révolution qui gronde, et en tant que fille du roi des monstres, certains sujets voient d’un mauvais oeil votre existence même, qu’on juge responsable du caractère placide du roi Dragon. (moins choupi). Le problème du combat est qu’il ne réinvente rien, et ne propose que très peu d’options. Mention spéciale au bouton de fuite qui ne sert pratiquement à rien, puisque le personnage évite automatiquement les combats si elle devient considérablement plus forte que les ennemis d’une zone. Ainsi, entre attaquer, utiliser un objet et user d’une compétence spéciale, la boucle devient très vite redondante. On peut également “observer” les ennemis afin de connaître leur faiblesse, mais en termes de feeling, ça se ressent comme une perte de tour, pour un indice parfois pas clair ou inexploitable. Certains patterns d’ennemis sont également plutôt infâmes, comme par exemple un crabe qui tient une garde pendant 5 tours, et pendant lesquels il ne faut pas le taper pour ne pas prendre de dégâts ET déclencher sa faiblesse au bout du 5ème tour, ou encore un raton-laveur qui peut appeler un allié à l’infini (une situation qui se produit fréquemment en début de jeu, car on ne possède pas de capacité multicibles).


imageEn dehors du combat, il manque aussi beaucoup d’activités pour ne pas ennuyer le joueur. Le personnage se déplace plutôt lentement et ne court que si elle est assez forte pour empêcher le déclenchement de combats. On ne peut que ramasser quelques objets et admirer le décor (qui vaut la peine d’être regardé, mais quand même !). La progression sous formes de salles laisse a priori penser à un fonctionnement de Metroidvania, mais il s’agit en réalité d’une progression très linéaire qui n’invite pas à explorer. Cela me fait honnêtement mal au cœur de penser que j’ai passé une grande partie du jeu à prier pour ne pas trigger trop de combats (qui se produisent de façon complètement random).

Petit point négatif, mais difficilement réalisable compte tenu du budget du jeu, le manque de localisation (voix japonaises et sous-titrage anglais uniquement) rend le titre peu accessible à une cible qui l’aurait sans doute grandement appréciée : les jeunes enfants. Dommage que cette expérience soit donc réservée aux enfants japonais…

Ces points négatifs font plutôt peine à voir quand on voit l’effort porté à l’immersion et l’ambiance globale. La direction artistique, qui semble être la signature du studio, qui a déjà produit plusieurs jeux dans cette direction “enluminures médiévales”, est assumée et maîtrisée. Mention spéciale à l’UI que j’ai trouvé particulièrement réussie. L’OST est également très qualitative, et par plusieurs fois, avant de lancer le jeu, j’ai voulu attendre d’avoir entendu le thème principal en entier pour me lancer.

imageLa force du jeu réside aussi en grande partie dans sa narration. Attention cependant, la narration, et non son scénario, car hélas, je l’ai trouvé particulièrement décevant, relevant plus d’une succession de Deus Ex Machina vers la fin qui laisse sur sa faim… La narration se doit d’être évoquée à part, car elle respecte parfaitement sa direction de conte de fées, et donne une réelle envie au joueur d’en savoir plus, de progresser au plus vite pour connaître la suite du récit découpé en nombreuses petites parties, comme une impatience naïve qu’on pouvait ressentir en étant plus jeune. De ce point de vue, la sensation est bien retranscrite et plaisante. On reste happé tout le long du jeu (et à défaut de proposer des combats intéressants et une exploration libre, on se raccroche entièrement à ça).

Comme quoi, malgré ces 5 tonnes de beurre, on peut quand même rester sur sa faim. Je dirais qu’il s’agit d’un jeu à avoir dans ses références si la direction artistique nous plaît, car elle peut être source d’inspiration. Je conseillerais de le prendre si jamais le jeu finit en promotion.

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The Cruel King and the Great Hero (PS4, Nintendo Switch)

Plateformes : PS4 - Switch

Editeur : Nippon Ichi Software

Développeur : Nippon Ichi Software

PEGI : 7+

Prix : 60 €

The Cruel King and the Great Hero (PS4, Nintendo Switch)

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