Publié le Vendredi 15 avril 2022 à 12:00:00 par Marine Le Pivain
Vanishing, la critique du film
Enfants enlevés, Chirurgien charcutier, Saxo sex
Film franco-coréen, 9ème long métrage de Denis Dercourt, Vanishing se passe à Séoul lors d'une enquête policière qui débute par l’autopsie de deux 2 cadavres retrouvés il y a peu. On demande l'aide d'une médecin légiste française de passage en ville pour affaire : Alice Launey. On lui demande de l'aide pour identifier les empreintes des victimes grâce à sa méthode légale et révolutionnaire et on la met dans l'équipe de Park Jin-ho, un policer coréen chargé de l'enquête. Ce que révèlent les empreintes et l'autopsie est grave : l'enquête se transforme en course contre la montre ou plutôt une course contre un trafic d'organes…On retrouve Olga Kurylenko (Hitman, Quantum of Solace, Max Payne) dans le rôle de Alice Launey, la médecin légale (oui on dit comme ça, c'est une branche de la médecine légiste, donc spécialisation "légale" apparemment) qui vient en aide à Jin-ho Park le policier, joué par Yoo Yeon-Seok (Mr Sunshine, un petit rôle dans Old Boy).
Vu en VOSTFR et je dois dire, la balance entre les trois langues (anglais, coréen, français) est bienvenue et assez bien faite.
Pas de white washing à Séoul, on a des acteurs coréens pour les rôles coréens et tout le monde semble impliqué dans son rôle. Une grande majorité de l'équipe de tournage était également coréenne et ça c'est cool.
L'intrigue part d'un point très intéressant et traite d'informations importantes et malheureusement bien réelles : le trafic d'organes. Mais aussi les enlèvements d'enfants et l'engrenage infernal qu'est de traiter avec des organismes mafieux pour essayer de s'en sortir comme dépeint dans le roman d'ou est tiré ce film.
La lumière et les cadres sont bien travaillés et on sent qu'il y a eu une attention toute particulière sur l'ambiance et les images crues par moments (les scènes de bloc par exemple).
J'ajouterai même que le film n'hésite pas à montrer quelque chose de dérangeant mais pas dans un désir d'abus malsain, juste le temps qu'il faut et au moment où il le faut pour installer le malaise qui est très bienvenu dans ce genre de film. J'ai d'ailleurs retrouvé des relents de "dégoût" comme dans cette scène de "La chute du Faucon Noir" (la fameuse scène de l'opération sur le soldat blessé par balles).
Vous savez certaines personnes ressentent le dégoût et la gêne par rapport à la vue du sang ou d'un focus sur du corps humain en pleine chirurgie… du coup c'est bien dans ce contexte, parce que le film VEUT qu'on se sente mal et pour n'avoir rien ressenti dans ces autres films qui se targuent d'être "gore" et "body horror", bah dans Vanishing, ça marche bien mieux.
Parfois même le film s'accélère lorsqu'on s'y attend le moins (en bien et en mal parfois) mais s'il n'abuse pas sur le screamer (il n'y en a pas honnêtement) il y a bien une scène qui m'a surprise dans la violence et la rapidité de l'action.
Souligné par le jeu des acteurs coréens (je reviendrai sur le jeu d'Olga plus tard…) ça rend les prestations et les dialogues très vrais.
Le mixage son est très correct, certaines scènes peuvent se vanter de n'avoir aucune "bande-son" ou de thème musical mais juste des bruits de scalpel et celui des appareils médicaux (je hais les hôpitaux, l'ambiance y est oppressante, surtout dans les Urgences, mais là si je n'étais pas physiquement dans un hôpital, j'ai tout de même ressenti un certain malaise, donc c'est bien, ça fait le taf).
Les musiques sont très discrètes, pas omniprésentes ni mémorables, mais ce n'est pas gênant, c'est même bienvenu pour un film qui se concentre sur l'action ou les dialogues, la réflexion. L'utilisation de musique qui donne plus une ambiance qu'une émotion marche dans ce cas-là, laissant le spectateur réfléchir en même temps que les personnages du film.
Quelques critiques quand même…
Bon… Vanishing durait 1h27 et ça n'a pas manqué : c'est rushé. ET POURTANT y'a aucun repère temporel, alors on pourrait se dire "Et mais il s'est peut-être passé 1 ou 2 mois qui sait ?" bah moi je vais vous le dire : les actions se passent si vite qu'on ne peut pas se dire que ça a duré plus longtemps qu'une semaine. OH SI SI EN PLUS ça ne dure QU'UNE SEMAINE, parce que le seul repère temporel qu'on a c'est "point de départ du film et de la rencontre des 2 prota" into "l'anniv de ma nièce c'est samedi" et la fin du film se fait un samedi, donc oui, 1 semaine.
Trop rapide. De plus certaines difficultés sont résolues si simplement pour ne plus jamais reposer de problème plus tard. Le coup de "sauvegarder" les tissus pour les empreintes digitales (les tissus de chair, genre la peau hein, mais du tissu "tissu"…) je me suis demandé si ça n'allait pas être un souci qui au final, quelque chose qui se retourne contre eux. Au final c'est surtout les trafiquants qui font de la merde et des choix de merde sur choix de merde, avec apparition du "big Boss" ? enfin un gars qui ressemble à un pruneau dans une baignoire carrée qui se la joue mafia, j'ai dit yakuza pendant le film mais ça se passe en corée du Sud donc, non, pas des yakuzas, mais on s'est compris.
Ça prenait le temps de se poser à certain moment, tout le début du film est entre mystère et nous fait déjà entrer dans l'enquête avant la police en tant que témoin pervers des événements qui se passe sous nos yeux. C'est seulement après cette intro qu'on comprend tout ce qu'on vient de voir, en même temps que la police. Et c'est très malin, car on a le temps de supposer, juste assez pour que des questions restes sans réponses au début, mais beaucoup des éléments de l'enquête se voient dès le départ.
Mis à part ça, on se dit "ok, film d'enquête, on va suivre le point de vue de la police". La police est bloquée assez rapidement car pas d'empreinte digitale sur les victimes. Et ça tombe très bien CAR Alice Launey (Olga Kurylenko) est de visite à Séoul pour des conférences de presse sur une méthode révolutionnaire pour réussir à lire les empreintes digitales grâce à un processus très technique… Oh bah ça tombe bien, elle se fait appeler par la police et son procédé technique mon cul dure moins de 5 min montre en main (bon j'avoue la scène est rigolote quoiqu'un peu bizarre maintenant que je repense à d'autres sous intrigues…)
Du coup bah la difficulté n'en est plus une… (vu qu'ils vont faire cette technique sur les autres corps) du coup on s'attend à une autre difficulté pour le "camp des gentils" dont l'enquête les pousse à essayer de trouver qui a fait ça et pourquoi ces gens sont morts ?
Eh bien, mon petit c'est par l'intermédiaire d'Olga Kurylenko, vu qu'elle sait qu'en fait la solution c'est que les corps sont en fait des "poches de sang" et ils en viennent tous à la conclusion que c'est un trafic d'organes (bon je suis mauvaise langue mais en voyant 1 organe manquer sur l'une des victimes avec une parfaite ouverture chirurgicale, ils se sont quand même dit "mmh c'est peut-être un chir qui a fait ça").
Bref, j'arrête le massacre ici mais en gros ça va d'intrigue secondaire en principale en tertiaire et j'ai quand même eu du mal à suivre qui était qui parfois et me suis rendu compte dans le dernier quart d'heure qu'un tel personnage en fait c'était bien cette personne parce qu'il faisait partie d'une intrigusous intriguerigue. C'est très confus, très mélangé et malgré tout ce "nœud" narratif dans lequel le film s'emmêle lui-même, Vanishing trouve quand même le temps de commencer à développer une intrigue romancée sous fond de saxo sex porno du samedi soir (sérieux la musique j’ai rien à dire dessus, je la trouve très bien pour poser une ambiance et le mixage est honnêtement très bien, mais le saxo sex pour les scènes où les deux protagonistes parlent ensemble, ça m'a fait regretter de ne pas avoir bu une bière pendant le visionnage).
Ça c'était du côté de l'intrigue (très confuse donc), mais j'ai dit qu'on reparlerait d'Olga, alors on va faire ça. Olga Kurylenko, qui a joué dans Quantum of Solace, mais on oublie aussi qu'elle a joué dans Hitman et Max Payne (à croire que les films policiers et d'espionnage ça lui plait bien) et c'était pas très beau comme jeu d'acteur.
Ici dans la version originale du film elle fait tout de même l'effort de parler les 3 langues (coréen, anglais et français). Là où je comprends que les rares mots de coréen qu'elle lance sont juste là pour souligner qu'elle débarque et ne sait pas le parler, mais l'utilise juste par respect, le français par contre, je ne laisse pas passer ça. Son personnage EST français. Pourquoi alors, lorsqu'elle a des dialogues dans cette langue on a l’impression que SON ÂME SORT DE SON CORPS ? Je n’ai jamais entendu autant d'impersonnalité dans ses dialogues. Pourtant, dans les autres langues, elle s'en sort un peu, on sent qu'elle est investie et que son premier rôle principal ou du moins important a de la valeur à ses yeux. Mais les fois où elle fait parler son personnage dans sa langue NATALE c'est avec un accent ET sans personnalité. Et c'est con de manquer une opportunité pareille à ce point-là.
Je vais comparer sa prestation à ses autres films sans aucune forme de pitié, mais elle ne jouait pas son meilleur jeu dans Hitman, ou Max Payne. Peut-être que c'est la prise d'un rôle principal qui la fait se reveiller un peu, mais dans ce cas, pourquoi ne pas avoir assumer son accent anglo-français quand elle parle anglais ? Oui il existe des accents de l'est (on rappelle qu'elle a des origines Ukrainienne cette madame) mais du coup "quont elle parle fronçais" et qu'elle n'a aucun jeu, bah… son personnage devient moins "vrai", et c'est dommage.
Les rares fois ou elle confiait son passé également, on ne la sentait "loin" pas proche de l'histoire de son personnage. Sous-entendu ce "passé qui ressurgit" qui ne ressurgit que pour faire avancer le scénario hein, pas d'épisode traumatique qui aurait pu mettre plus de choses dans une scène, bah c'est loupé aussi. Après c'est possiblement un problème de scénario qui essaye de faire rentrer 5 sous-intrigues en 1h20, je dis ça, mais ça doit jouer je pense…
Ceci-étant dit, le film reste une bonne surprise tant par le choix de casting que par le thème qu'il aborde. Non il n'est pas parfait (car il ne s'appelle pas "The Thing") mais on sent un effort. Les images et le directeur photo/lumière à fait un bon boulot, lorsqu'il fallait mettre en avant les fantômes psychologiques du personnage de Alice Launey, éclairer la table de chirurgie du trafiquant ou dans les scènes plus denses où la poursuite dans des couloirs sales ne s'éclaire que sous les coups de feu.
La musique, bien que discrète laisse plus d'impact aux actions, lorsque la caméra se penche avec nous sur la table d'opération, ou l'on entend notre pouls battre au son du moniteur de fréquence cardiaque, stressant.
Les acteurs c'est dans l'ensemble bon, les acteurs coréens se donnent à fond, on le voit, je reste un peu déçu de la prestation d'Olga, et je pense que le film aurait eu à gagner en approfondissant un peu les personnages, même l'intrigue romancée aurait pu être intéressante si elle n'avait pas été "posée la". Mais au contraire, elle aurait gagné à se concentrer sur l'affaire à fond ou se recentrer sur les personnages importants.
Cela-dit, ça reste un bon moment où je me suis pris un peu au jeu de deviner par quelle information ou à quel moment un élément allait servir. Beaucoup de fusil sde Tchekhov, peu qui sont bien utilisés, mais du coup, beaucoup d'attention à avoir ce qui ne nous fait pas décrocher du film pour autant.
Test précédent - Home - Test suivant
Vanishing, la critique du film
LA NOTE
LA NOTE DES LECTEURS
Aucune note des lecteurs.
Soyez le premier à voter
Derniers Commentaires
- New Order : un nouvel album remasterisé par Cedric Gasperini
- L'Edito du Dimanche par clayman00
- L'Edito du Dimanche par clayman00
- L'Edito du Dimanche par Azu
- L'Edito du Dimanche par streum13
- Top des ventes de jeux vidéo sur Steam par iactus
- Flashback 2 est sorti ! par clayman00
Articles préférés
- (TEST) Worms Armageddon – Anniversary Edition (PS5, Nintendo Switch)
- Car Mechanic Shop Simulator, dirigez une boutique de pièces auto
- (TEST) Flint : Treasure of Oblivion (PC, PS5, Xbox Series)
- Star Trek: Legends disponible sur PlayStation, Xbox et Nintendo Switch
- Assetto Corsa EVO dévoile un making-of
- (TEST) Creative Sound Blaster X5, un DAC polyvalent d'excellente qualité
Dernières Vidéos
- Bokura: planet, le jeu de coop en 2D s'offre une démo
- Age of Darkness: Final Stand est sorti en version finale
- Until Dawn : La mort sans fin, découvrez la bande-annonce du film
- Cryptical Path, un rogue-lite builder
- Exoborne en playtest le mois prochain
Derniers Concours
- Une manette Deadpool & Wolverine plutôt généreuse
- Amazon Prime Gaming : les jeux gratuits de juillet deuxième partie
- Enemy of the State : un shoot coop au pays d'Al Capone
- Concours Calendrier de l'Avent Jour 23 : Battlefield 2042 Edition Ultimate (PS4, PS5)
- Concours Calendrier de l'Avent Jour 22 : Spiderman intégrale 8 films (DVD)