Blackguards 2 (PC)

 

Publié le Mercredi 21 janvier 2015 à 12:00:00 par Alexandre Combralier

 

Test Blackguards 2 (PC)

Le RPG aussi rapide qu'une partie de Scrabble

imageMoins d’un an après la sortie du premier épisode, Blackguards est de retour : autant dire d’entrée qu’il ne faudra pas attendre une révolution de ce bien-nommé Blackguards 2. Les développeurs de Daedalic Entertainment ont ainsi fait le choix de miser sur la continuité, plutôt que de se lancer dans un trop périlleux chantier. Mais des réformes suffiront-elles à changer un RPG-tactique acceptable en valeur sûre de ce début d’année ?

Un scénario original et frais aiderait certainement beaucoup. Bingo, Blackguards 2 part sur de très bonnes bases. Le héros de l’histoire est une héroïne, Cassia de Ténos. La bonne Cassia est un jour jetée en prison, comme dans tout bon prologue de RPG qui se respecte ; visiblement, sa cellule n’a rien à envier aux prisons turques, puisqu’y traîne une araignée velue, véloce et vénéneuse. Piquée dans son orgueil, mais surtout un peu partout sur son corps, Cassia en ressort défigurée. C’en est fini de ses rêves de Miss France (en revanche, pour Toute une histoire, l’espoir renaît).

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screenL’élément déclencheur du scénario est la découverte par Cassia d’un livre de l’art de la guerre, qui lui donne l’envie d’aller conquérir le monde pour se venger (comme dans tout RPG qui se respecte, bis). C’est bien ce qui nous plaît dans le scénario de ce Blackguards 2 : un point de vue original. Enfin, la liberté nous est donnée d’incarner une femme hideuse et cruelle (pensez-vous, une héroïne qui ambitionne de réduire le monde en esclavage, c’est pas commun.) A ce propos, il n’est pas nécessaire d’avoir joué au premier épisode pour comprendre la trame principale, même si vous passerez forcément à côté de nombre d’allusions, surtout quand l’on sait que la majeure partie des personnages du premier opus sont à nouveau jouables.

screenCependant, au-delà de pitch de départ et de la personnalité de son héroïne, l’histoire de Blackguards 2 demeure vraiment trop classique. La narration, à base de dialogues fixes (le passé de Daedalic, spécialiste des point’n click, s’y fait sentir), n’est franchement pas originale ; le scénario ne surprend pas vraiment, même s’il évolue heureusement plus vite que dans le premier épisode ; on recherche encore la qualité d’écriture, ce qui est une petite déception venant de Daedalic. En somme, les développeurs auraient dû plus se lâcher et jouer franchement la carte de l’originalité, comme avec Cassia, pour offrir autre chose qu’un scénario assez cliché (ce qui ne l’empêche pas d’être prenant).

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screenLa construction du jeu, comme dans le premier épisode, est éminemment classique : combat-dialogues ad nauseam, le tout entrecoupé par des allers-retours au camp de base pour s’équiper en bonne et due forme. Les joueurs de Blackguards ne seront donc pas surpris par le cœur du jeu : les batailles acharnées pour la conquête d’hexagones. Là encore, une multitude de compétences et de sorts sont disponibles (sans doute trop !) pour offrir un maximum de choix au joueur ; là encore, il est possible d’utiliser l’environnement pour débloquer la situation ; et là encore, l’erreur ne pardonne que fort peu. Bref, Blackguards 2 ne trahit pas son héritage en proposant un véritable challenge tactique.

screenA ce sujet, des améliorations bienvenues pointent le bout de leur nez. Notons d’abord que les compétences de Cassia sont entièrement personnalisables, et non plus réduites à trois classes prédéfinies. D’autre part, les affrontements dépendent moins de votre niveau de baraka (les lancers de dé ont sensiblement moins d’importance). Youpi youpi donc. Sauf que Blackguards 2 hérite en contrepartie d’un gros hic : la durée de ces combats ! Le nombre de combattants a été revu à la hausse. Or, comme Blackguards 2 se joue au tour par tour, il faut souvent attendre longtemps, trèèèès loooooooongtemps, avant d’enfin pouvoir donner des ordres à son groupe de personnages. Blackguards 2 réinvente la patience : sudoku, mots croisés, smartphone, console portable, lecture, tricot, muscu, dodo, prévoyez donc des activités parallèles au risque de vous endormir devant votre écran. Et si jamais vous perdez (ce qui peut arriver assez souvent, étant donné que Blackguards 2 ne laisse que peu de place à l’improvisation), il faut tout recommencer, car la sauvegarde rapide est ici prohibée.

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screenEn attendant votre tour de jeu, ne comptez pas sur la bande-son, générique au possible, pour vous tirer d’une probable torpeur en: Daedalic livre une pâle copie à ce niveau, encore une fois classique et quelconque. Plus rédhibitoire, le moteur graphique du jeu commence à se faire vieux et affiche de trop ternes textures, ce que ni la direction artistique, franchement pas emballante, ni les jeux de lumière, délibérément trop présents, ni les étincelles et autres effets graphiques des sortilèges, ne parviennent à masquer.

screenLes quelques nouveautés restantes de cet opus ne sont pas négligeables, mais ne viendront assurément pas bouleverser l’expérience de jeu. Il devient d’abord possible d’enrôler des mercenaires (assez génériques, semblables à ceux de Divinity : Original Sin pour qui y a joué) pour vous aider dans les quêtes. Ce sera notamment utile au moment d’aller défendre vos cités conquises par la force du glaive ; mais au lieu d’un monde dynamique espéré, on se retrouve bien souvent à expédier des combats le plus rapidement possible pour poursuivre l’aventure. Enfin, la feuille des personnages a été un peu simplifiée, la rendant plus compréhensible.

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Bref, pas de quoi crier au sublime : mais en une année, il ne fallait pas rêver. Blackguards 2 est en somme un Blackguards 1.5. Supérieur à son aîné, par son pitch de départ, par ses quelques améliorations, par son héroïne charismatique, le titre se concentre sur les fans de RPG-tactique, et plus précisément ceux du premier épisode. Blackguards 2 est trop paresseux (quand il n’est pas soporifique avec ses combats interminables !) pour se permettre autre chose. Il n’en demeure pas moins une bonne pioche pour qui voudra un bon p’tit RPG en ce début d’année. Ni prophète, ni prosélyte, Blackguards 2 ne trouvera donc grâce qu'auprès des pharisiens du genre.

 

 
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Blackguards 2 (PC)

Plateformes : PC

Editeur : Daedalic Entertainment

Développeur : Daedalic Entertainment

PEGI : 12+

Prix : 29,99 €

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