Publié le Vendredi 16 janvier 2015 à 12:00:00 par Walid Hamadi
Test d'Elite : Dangerous (PC)
L'espace c'est grand, froid et dur
L’espace. Frontière de l’infini vers lequel les vaisseaux d’Elite : Dangerous peuvent tous voyager. Votre mission : explorer des zones reculées de la galaxie pour trouver de nouvelles richesses et prospérer, au mépris du danger. La chose ne sera pas simple. 400 milliards de systèmes sont à votre portée et surtout, à celle de vos alliés et concurrents. Enfin, si vous arrivez à prendre en main votre tout premier tas de ferraille.Car Elite : Dangerous n’est pas qu’un simple MMO de commerce ou de combat. C’est avant tout, une SIMULATION spatiale. Jamais je n’insisterai autant sur un mot, tellement il va vous sauter au visage à chaque seconde passée devant le jeu. Si vous voulez survivre, il vous faudra apprendre sur le bout des doigts les commandes de vos vaisseaux et toutes les possibilités de modification à disposition. Et cela va vous prendre du temps. Beaucoup de temps. Le labeur en vaut-il la chandelle ? Peut-être bien…
Commençons donc par le commencement. ED (oui je l’appelle par son petit nom tant lui et moi on a appris à se connaître), est le quatrième opus d’une franchise débutée en 1984 sur BBC Micro, Apple II, Commodore 64 et Amiga CPC entre autres. Eh oui, 30 ans déjà ! Alors un peu de respect les jeunes. Depuis ces décennies, la technologie a avancé à pas de géants mais le principe de base est le même : collectez des marchandises légalement ou non, et faites escale dans des stations orbitales qui font chacune allégeance à une faction.
Au début, vous serez neutre mais pourrez ensuite choisir entre l’Alliance, l’Empire ou la Fédération. Selon les missions que vous effectuerez pour tel ou tel compte, votre réputation augmentera, de même que le rang. Ainsi vous serez l’allié des uns et l’ennemi des autres. Enfin, selon votre rang, certains vaisseaux seront disponibles à la vente.
Sachez que dans ce test, nous effleurerons à peine tous les aspects d’Elite : Dangerous, mais tous les détails de l’histoire, des commandes et le reste du contenu dans ce manuel de 200 pages (en anglais). Le jeu lui, est traduit en grande partie français même s’il reste quelques missions pas encore mises à jour. Parlons vite des points techniques essentiels. Graphiquement, rien à redire vraiment. Certaines textures font un peu trop plastiques, mais vos yeux seront rivés sur les astres fidèlement reproduits. Les géantes gazeuses, les étoiles et les ceintures d’astéroïdes sont de toute beauté. Vous ne sortirez jamais de votre cockpit mais les quelques visuels de votre vaisseau et des stations alentours sont convaincants, de même que l’ambiance sonore irréprochable. La musique, elle, est un peu trop discrète et au bout de quelques heures, vous voudrez peut-être vous aussi vous lancer un Awesome Mix pour vous rappeler ce que la Terre avait de mieux.
Alors oui le combo clavier/souris fonctionne bien. Mais ce jeu a été pensé pour un bon gros Joystick des familles avec sa manette des gaz. Alors si vous avez 200 euros à claquer, n’hésitez pas, surtout si vous avez déjà 3 écrans 4K devant vous. Ou alors un Oculus Rift. Oui ED est compatible et les sensations peuvent être démultipliées avec ce casque devant les yeux. Quoi qu’il en soit, avant même de décoller, assurez-vous de paramétrer au mieux les touches associées à la poussée dans les 6 axes, l’ouverture des points d’emport, le lock d’une cible et surtout le passage en Frame Shift Drive (FSD).
Dans Battlestar Galactica, on appelle cette méthode de voyage le FTL pour Faster Than Light. Ici le FSD vous permet de faire des sauts d’une dizaine d’années-lumière selon les capacités de votre joujou. Et bon dieu qu’il est excitant ! Après quelques secondes de charge, vous voilà propulsé dans l’hyperespace qui camoufle un temps de chargement le temps de générer votre système d’arrivée. L’arrêt se fait près de l’étoile du système et il est un peu brutal. Attention à manœuvrer immédiatement pour éviter de faire fondre la carlingue car vous ne vous arrêtez pas net. Votre vaisseau passe automatiquement en Supercruise qui vous permet de voyager de planètes en planète. Généralement, celles-ci sont espacées de 2 minutes pour les plus proches à 8 minutes pour les plus lointaine. Eh oui, si vous ne désactivez pas l’aide au pilotage, vous irez à la vitesse idéale calculée pour votre destination, mais pas à la plus rapide. C’est histoire de vous éviter des manœuvres trop pénibles car il est très facile de dépasser une planète et la décélération n’est pas instantanée. Tout est une question de lois physiques, vous ne pouvez pas faire n’importe quoi. La seule chose qui manque, c’est la relativité spatio-temporelle lors des sauts. Mais eh, c’est un jeu en ligne et tout le monde doit connaître les mêmes changements de carte au même moment.
La carte, parlons-en. Elle aussi est assez difficile à prendre en mains. Et elle donne le vertige. Si vous en aviez le temps, vous pourriez lire le nom de la plupart des 400 milliards de système. Votre ordinateur vous situe dans un hologramme en 3 dimensions, et peut chercher un point d’arrivée si vous en connaissez le nom, mais c’est tout. A vous de vous faire votre trajet et c’est loin d’être évident. Si vous avez 180 al à parcourir, il vous faudra faire entre 17 et 22 bonds selon vos réserves de carburant. Tout en corrigeant votre hauteur dans l’épaisseur de la Voie Lactée. Un module intégré au jeu n’aurait pas été de trop et il faut pour l’instant se contenter des données fournies par l’ingénieuse communauté de fans.
Rapidement un point sur les customisations possible, elles sont nombreuses. 3 catégories d’armes que vous pouvez équiper en même temps : les lasers, les missiles et les projectiles. En canon manuel ou tourelles automatiques, elles puiseront dans des munitions ou dans vos réserves d’énergie. Les générateurs d’énergie et de boucliers seront bien sûr améliorables. Selon que vous soyez chasseur de primes, marchand ou pirate, vous pourrez opter pour la puissance de feu, la capacité de stockage ou la solidité de votre vaisseau. Des modules vous aidant à détecter des ressources, forer ou ramasser du carburant seront aussi proposer. Les possibilités sont nombreuses et il n’y a pas vraiment de vaisseau parfait. Les stats sont cruelles et il faudra faire attention à tout. Vraiment, c’est à donner mal au crane.
Car en combat, chaque aménagement compte. Selon que votre stratégie soit l’esquive et la fuite ou l’affrontement, il faudra faire attention à votre masse ou la consommation de vos installations par exemple. En permanence, vous serez amenés à répartir votre énergie entre les moteurs, les boucliers ou les armes. C’est plutôt simple pour une fois, mais les vrais pilotes savent changer de configuration en très peu de temps pour effectuer des manœuvres impressionnantes avant d’ouvrir le feu à plein régime. Faites donc attention au niveau de réputation du pilote que vous avez en face. Humain ou mob, vous perdrez à coup sûr si vous ne faites pas le poids. Et la défaite se solde toujours par la destruction de votre vaisseau. Heureusement vous avez une assurance qui vous remettra tout à l’état d’origine, à condition de payer.
Et je peux vous dire que du fric, vous allez en avoir besoin. Le vaisseau le plus impressionnant du jeu se nomme l’Anaconda et coute la bagatelle de 147 millions de crédits. Quand on sait que vous débutez avec 40 000 et que les missions ne vous rapportent qu’entre 2 000 et 40 000 pour commencer, vous comprenez qu’il faudra farmer longtemps. Et si vous perdez ce bijou, son remplacement se comptera en millions aussi. De quoi vous inciter à fuir vite dès que vous sentez le roussi. Et encore, même les réparations sont coûteuses dans ce jeu.
Vous allez donc devoir bosser dur et longtemps. Si vous choisissez de rester dans la légalité, vous pourrez acheter, transporter et vendre des marchandises d’une station à une autre selon les cours de la bourse. Là encore, aucun moyen de savoir qui vous achètera vos machines agricoles au meilleur prix sans noter ces infos vous-même. Ou bien vous appuyer encore sur la formidable communauté de joueurs qui centralisent les informations pour vous à droite et à gauche. C’est une aberration scénaristique assez improbable : en l’an 2000, tout le monde connaissait déjà tous les prix du marché grâce à internet. Ne me dites pas qu’en 3300, ce ne sera plus le cas. Frustrant donc vous vous tournerez peut-être vers la chasse aux primes. La fédération a toujours de quoi récompenser ceux qui détruisent ses ennemis. Mais si vous voulez la jouer plus pacifique, reste toujours la piraterie et le trafic d’objets de contrebande. Attention à éviter les scans inopinés de la police spatiale, sinon vous choperez des amendes.
Et il y a encore beaucoup à dire… Comme le fait que les messages de refus d’appontage sont on ne peux plus vagues, qu’il est difficile de se figurer l’ampleur de son vaisseau ou qu’il faille chercher longtemps quelle station abrite un marché noir ou autres services. Mais le jeu continuera d’évoluer de toute façon, alors certaines règles changeront aussi à coup sûr.
En somme, Elite : Dangerous est le premier représentant d’une lignée de jeu d’exploration spatiale de dernière génération. Simple dans son principe, son univers est complexe et vous remer à votre place de simple marchand ou truand. Si bien que vous aurez parfois l’impression de jouer à une simulation de chauffeur routier de l’espace. S’adressant aux passionnés extrêmes, beaucoup lui reprocheront son manque d’accessibilité. Mais tout fan de science-fiction sera grisé par l’expérience immersive et jubilera à chaque saut dans l’hyper-navigation. Sobre mais beau, son univers parvient à rapidement vous plonger dans l’ambiance comme si vous étiez nez en 3276. Le jeu vous donne accès au strict minimum aujourd’hui. Les leçons de pilotage sont expéditives et on ne vous prendra pas par la main de la première à la dernière minute. De plus, beaucoup d’améliorations sont faites par les fans comme une commande vocale ou simplement le choix de couleur du HUB, mais les développeurs l’ont promis, plusieurs outils seront intégrés nativement au soft. Brut de décoffrage, Elite : Dangerous s’adresse aux pilotes dans l’âme qui sauront s’accrocher assez longtemps pour se prendre pour un vrai pirate de l’espace. Un jeu pour ceux qui exigent de l’exigence.
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Elite : Dangerous (PC)
Plateformes : PC
Editeur : Frontier Developments
Développeur : Frontier Developments
PEGI : 16+
Prix : 49,99 €
Images du jeu Elite : Dangerous (PC) :
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