Publié le Mardi 12 mars 2013 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

The Last of Us, nos premières impressions

Le meilleur jeu de l'année ?

N’en déplaise aux détracteurs de la PS3, l’une des séries les plus excitantes de cette génération de consoles a été, pour nous à GamAlive, la saga Uncharted.
On lui reprochera ce que l’on voudra, mais elle a réussi à apporter dans les jeux vidéo une ambiance et un souffle épique digne des plus grands films hollywoodiens. Preuve que le jeu peut être un art, pour peu qu’on y mette les moyens. Et par « moyens », j’entends un vrai scénariste, de bons graphismes et un rythme parfaitement maîtrisé.

Autant dire que l’annonce d’une toute nouvelle licence par le même studio, Naughty Dog, nous a mis l’eau à la bouche. Et dès les premières images, nous sommes tombés sous le charme de « Last of Us ».

« Last of Us », c’est un monde qui a sombré dans le chaos. Les villes sont abandonnées. Les bâtiments tombent en ruines et s’écroulent les uns après les autres. L’Humanité a été décimée par une épidémie et les survivants se battent pour de l’eau, de la nourriture, des armes, des objets…

Joel est un type un peu pataud, environ la cinquantaine, peut-être un peu moins. Il accompagne Ellie, une jeune adolescente un peu spéciale. Ils traversent les Etats-Unis en espérant trouver un monde meilleur, un refuge, un morceau de civilisation qui aurait survécu. Et ils vont faire des rencontres, bonnes ou mauvaises. Belles ou tragiques…

Mais se régaler devant les bandes-annonces est une chose. Jouer au jeu en est une autre. Et au fil des discussions avec nos confrères, nous commencions à être inquiets : héros lourd à déplacer, ambiance moyenne, ennemis mal conçus, voire pénibles à combattre… les premiers retours n’étaient pas forcément folichons.

Quand Sony nous a, à notre tour, proposé de venir prendre le jeu en mains, autant dire que nous étions inquiets. Inquiets mais pleins d’espoir. Parce qu’il ne faut jamais cesser d’espérer…


La preview prend place à Boston. Joel et Ellie sont accompagnés de Tess, une jeune femme assez athlétique et aventurière. Vous jouez Joel. Vous ne jouerez d’ailleurs que lui durant tout le jeu. Ce passage que nous avons pu découvrir se déroule environ deux heures après le début. Nos héros tentent d’atteindre le Capitole. Rapidement, le décor est planté : routes éventrées, carcasses de voitures, bâtiments totalement ou partiellement effondrés, certains n’étant retenus que par les voisins qui l’encadrent. Et partout, la végétation commence à reprendre ses droits.
Un paysage post-apocalyptique saisissant et magnifique. Dans la lignée des Uncharted, en réalité.

Pour progresser, et devant les ponts et chaussées effondrés, Joel, Tess et Ellie se rendent compte qu’ils doivent passer – et descendre – par un bâtiment. Un bâtiment mal en point, avec son lot de niveaux partiellement détruits, ses escaliers ravagés et… ses infectés qui pullulent.
Car c’est un des plus grands dangers de ce nouveau monde : les infectés.
Ces humains touchés par un virus évoluent selon trois stades. Dans le premier, ils sont simplement agressifs. Au dernier stade (nous n’avons pas vu le second), ils ont la tête explosée comme un œuf d’alien ayant déjà servi. Ce dernier stade produit des individus aveugles, qui se repèrent au son, mais qui sont très puissants et très agressifs.
Il vous faudra donc gérer ces ennemis. Les premiers peuvent être tués au corps à corps s’ils vous sautent dessus. Ceux au dernier stade, non. Si vous les laissez trop approcher, vous êtes mort. Il faudra donc les shooter à distance, sachant que les munitions sont limitées et que l’on n’en trouve pas à tous les coins de rue, ou alors les éviter.

Mine de rien, ces différentes créatures demandent réellement de bien gérer votre approche. Quand on se retrouve dans un étage avec quatre infectés niveau un et un infecté niveau trois… que faire ? Tuer d’abord le niveau trois au risque que les quatre autres vous sautent dessus ? Tuer ces quatre niveaux un silencieusement au risque de vous faire repérer quand même par le niveau trois ? Plongé dans l’action, je peux vous dire que c’est un vrai dilemme et que vous aurez très certainement à refaire certains niveaux pour cause de « game over ».

Ah. Et si vous vous retrouvez face à deux niveaux un et trois niveaux trois, comme à la fin de la preview… une seule solution : la fuite !


Vous aurez accès à des armes, des medikits, et la possibilité d’améliorer ces armes (bâton clouté), voire d’en construire comme des cocktails molotov ou des couteaux, selon ce que vous trouverez sur votre chemin. Les armes à distance sont à privilégier face aux ennemis les plus coriaces, bien entendu. Et notez que les armes au corps à corps… s’abiment. Il vous faudra donc les changer régulièrement. Surtout que vos acolytes, même s’ils vous aideront de temps en temps, ne seront pas forcément très efficaces. Vous êtes le mâle, c’est à vous que revient le rôle de protecteur.
Enfin, vous pourrez également jeter des bouteilles ou des briques au loin pour attirer les ennemis et les envoyer hors de votre chemin.

Reste que durant cette heure de preview, nous en avons pris véritablement plein les yeux. Le personnage est pataud ? Certes. Mais c’est totalement réaliste. On n’a pas à faire avec un jeune athlète sorti tout droit d’un film Hollywoodien. Mais d’un type sur le retour, qui fait avec la condition physique qu’il a.

Le jeu est beau, les niveaux semblent bien construits et surtout… Quelle ambiance ! Nous avions également peur de trouver les ennemis barbants ou mal à propos dans le jeu. En fait, Last of Us n’est pas un jeu d’aventure. C’est un survival-horror. Vous progressez en flippant à chaque bruit… venu de l’environnement ou que vous faites vous-même. Et Naughty Dog gère parfaitement cette ambiance sonore. A finalement vous en hérisser le poil quand le héros déplace un meuble pour permettre le passage, provoquant un grincement sonore démesuré qui vous fait irrémédiablement penser que « merde, il est con, ça va attirer des ennemis ». Et si ça ne les attire pas parce que vous avez préalablement nettoyé le niveau, vous ne pouvez quand même avoir peur qu’il en reste un qui traine dans un coin.

Tout le jeu, ou du moins la partie que nous avons vue, est géré de la sorte : le son, les lumières…
Facile à prendre en mains, haletant, avec une ambiance formidable, saisissant… les qualificatifs et superlatifs nous manquent.

Au final, nous sommes ressortis de cette première prise en mains complètement séduits. Naughty Dog s’attaque à un autre genre, certes, mais semble y mettre le même soin, les mêmes moyens et surtout, la même virtuosité.
Une fois la manette reposée, un sentiment de trop peu et de frustration nous a envahi. Ce sentiment que vous procurent les jeux d’exception. Et The Last of Us est bien parti pour être de ceux-là. Qu’on se le dise. Vivement le 14 juin.