Sim City (PC)

 

Publié le Mardi 29 janvier 2013 à 12:00:00 par Alexandre Combralier

 

Sim City

Back in Block

imageUne décennie après, Sim City 4 reste toujours la référence des city-builders. Sa suite officieuse, Sim City Societes, sortie en 2007, et qui proposait un gameplay simplifié pour le grand public, a bien rapidement été reléguée au rang de l’anecdotique. Dix ans après donc, Maxis veut annoncer le retour en force de sa série avec un nouvel épisode non pas nommé Sim City 5, mais plus simplement Sim City. Tout court. Un reboot pour une révolution ? On ne va pas mentir entre nous, ce Sim City aurait très pu s’appeler Sim City 5. Car Maxis n’a pas fait table du passé ; au contraire même, on peut affirmer avec certitude que le joueur rompu aux affres municipales de Sim City 4 ne sera guère dépaysé au moment de découvrir ce que réserve ce nouvel opus.

Cependant il y a une chose qui peut surprendre d’emblée : le style graphique, en cartoon, là où Sim City 4 se voulait le plus réaliste possible, y compris sur le plan technique. L’étonnement passé, on constate que ce style sied lui aussi parfaitement bien à l’univers et à l’ambiance de la série : non seulement il permettra au jeu de tourner sur des configurations plus modestes, mais il apporte encore une touche plus légère à un jeu qui reste toutefois le plus sérieux du monde.

Aucun doute là-dessus : Sim City reprend une très grande partie des fondamentaux de la série, tout en les renouvelant quelque peu bien entendu. Le joueur incarne toujours un maire qui doit gérer sa ville, à travers une foule d’options qui font de Sim City un city-builder au moins aussi riche que ses plus généreux prédécesseurs. On retrouve ainsi de nombreux paramètres à notre disposition. Le plus important est peut-être la répartition des zones : divisées en trois (résidentielles, commerciales et industrielles), elles sont placées par le joueur et autorisent la construction de logements, de magasins ou d’usines. Un impératif à cela : que ces zones soient rattachées au réseau routier de la ville. Les routes sont plus importantes que jamais dans cet opus, et on peut donc se féliciter qu’il soit si facile de les construire (y compris en courbe)… et de les détruire. Selon la densité du trafic, il est également possible de choisir divers types de routes (du petit chemin terreux à l’autoroute). Certains aspects du jeu ont été simplifiés : pour certains (le placement manuel des canalisations disparaît !) on s’en félicite, pour d’autres on se désole (le terraforming a disparu !). Qu'on se rassure :  pas d'épisode "casualisé" dans ses mécanismes, Sim City reste bien Sim City.

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screenOn y joue comme on y a toujours joué : pour attirer les Sims autant que pour les contenter, il faut ajouter autant de services que possible.Chaque élément est en interaction étroite avec tous les autres, ce qui fait de Sim City un jeu de gestion merveilleusement complexe. Ainsi, aucun commerce ne peut fonctionner sans eau ou électricité : charge au maire des les installer. Mais il faut encore gérer la criminalité, les risques naturels et humains (du plus banal incendie jusqu’à la loufoque invasion alien), organiser le réseau éducatif de la ville (pour la première fois dans la série, l’école a une zone d’effet illimitée si le joueur installe correctement son réseau de bus), veiller à la qualité de l’air, au traitement des déchets… et plein d’autres choses encore dont il serait trop long ici d’en dresser la liste.

screenNouvelle génération oblige, Sim City est aussi, et de très loin, le plus connecté des épisodes de la série. Chaque ville peut éventuellement vivre dans une certaine autarcie, mais c’est là se priver du versant multijoueur et participatif du jeu. L’expérience online a ses désagréments (ainsi il faut être en permanence connecté à Internet pour jouer, même si l’on ne veut jouer qu’en solo), mais elle a aussi ses avantages : le système global d’échanges entre les villes de joueurs du monde entier encourage chaque maire à spécialiser sa cité dans un domaine précis (la production d’électricité ? les casinos ? l’industrie ? la ville-dortoir ?). Un classement mondial (des villes qui produisent le plus d’électricité, celles où il y a le moins de chômage…) a été installé par Maxis pour encourager l’émulation entre joueurs. L’intégration régionale de votre ville est donc un facteur à l’importance autant cruciale que nouvelle.

L’objectif central du jeu est toujours d’avoir le maximum d’habitants heureux, et tout en gardant les finances de la ville saine. Evidemment, ce sont les moyens qui différent énormément. Pour vous guider dans cette kyrielle d’options et d’interdépendances, outre un tutoriel très bon, Maxis a pensé à truffer l’interface de nombreux mini-didacticiels et conseils qui viennent éclaircir chaque aspect le plus précis. De manière plus ludique, ces astuces sont souvent doublées de petites quêtes apportées par les habitants eux-mêmes, histoire également de dynamiser l’expérience de jeu.

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screenEt force est de constater que la recette fonctionne toujours autant : on se plaît à diriger la montée en puissance de sa ville. Fatigué de tant de labeur ? Vous pourrez alors suivre chaque Sims dans ses tribulations quotidiennes ; chaque habitant a une vie très bien réglée par le nouveau moteur du jeu, impressionnant à cet égard de détail, voire de réalisme. Il reste que l’on progresse encore trop facilement. La difficulté du jeu semble avoir été revue à la baisse : nous n’avons jamais connu de problèmes de trésorerie, si contrariants dans Sim City 4. C’est d’autant plus dommage, qu’une telle profusion d’options et de profondeur de gameplay méritent vraiment un challenge à leur hauteur. Cependant il ne s’agissait ici encore que d’une bêta, limitée du reste dans ses options (une heure de jeu pour une ville seulement). Il n’empêche que ce serait empêcher le potentiel du jeu de se déployer pleinement.

screenAutre limitation, cette fois-ci bien plus inquiétante et qui ne devrait pas changer jusqu’à la sortie du jeu : la taille des cartes. Après une heure de jeu, on commence déjà à se sentir à l’étroit dans des espaces deux à trois fois moins grands qu’une carte moyenne de Sim City 4. Maxis a-t-il voulu par là encourager la spécialisation des villes, qui ne pourraient pas faire tout à la fois chacune de leur côté ? Quoi qu’il en soit, on ne peut regretter que le nouveau moteur ne soit pas capable d’afficher des cartes bien plus grandes.

La difficulté trop faible du jeu, jointe à la taille trop restreinte des cartes, sont donc deux doutes majeurs que l’on posera après avoir posé nos papattes municipales sur la bêta de Sim City. Ce seraient là deux détails faciles à régler pour Maxis, puisque la base du jeu, qui du reste est loin d’avoir été profondément bouleversée en dix ans, reste toujours aussi efficace et excellente. Dans le pire des cas, l’expérience pourra être customisable avec le support de nombreux mods. On peut donc dire sans avoir trop crainte de se tromper, que Sim City est bien le retour du messie des city-builders, avec un fond qui ne change pas et quelques améliorations et nouveautés en prime. Un jeu à suivre évidemment de très près par tous les fans de gestion. Le retour du roi en somme… mais il reste encore à savoir s’il aura un trône à sa mesure.

 

 
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