Publié le Jeudi 10 janvier 2013 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Raiden, deux doigts coupe-fin
Annoncé, annulé, repris, donné à un autre studio… l’histoire de Metal Gear Rising : Revengeance est un peu singulière. Un projet de jeu d’action développé par les équipes de Kojima qui, finalement, ont abandonné l’idée car le système ne fonctionnait pas, et qui finalement a été repris par PlatinumGames… On doit à ces derniers des jeux tels que Vanquish, Mad World ou… Bayonetta. Autant de jeu survitaminés à l’action omniprésente et qui ne font pas dans la dentelle.
Restait à savoir ce que pouvait bien valoir ce MGRR (prononcez m’grrrrreuuu comme un homme des cavernes) : un futur bon jeu, ou un ersatz de spin-off moisi ?
Premiers éléments de réponse avec cette (longue) prise en mains.
Metal Gear Rising Revengeance débute en Afrique. Nous sommes en 2018. Raiden est chargé de la sécurité du Premier ministre de la République d’Abkhazia. Mieux encore, avec son équipe de mercenaires, via une société de sécurité militaire privée appelée « Maverick Security Consulting », il entraine l’armée locale pour faire face aux diverses rebellions. Son efficacité a permis d’étouffer rapidement un conflit naissant et mieux protéger les populations. Bref, Raiden est un type bien.
Petit souci : le convoi ministériel est attaqué par des cyborgs, la garde décimée, le premier ministre éventré, et Raiden découpé en morceaux. Sauvé et rafistolé par sa société, boosté aux nano-technologies et armé de sa vibrolame, Raiden va se lancer sur les traces des meurtriers et découvrir qu’ils travaillent pour une organisation bien décidée à mettre l’Afrique, voire le monde, à feu et à sang. Youpiii.
Après une longue introduction à base de cinématiques et durant laquelle vous allez jouer quelques brefs passages, le jeu commence vraiment et vous entraîne dans un système très « old-school » : une progression selon un chemin très balisé, quelques ennemis à combattre, et un boss de fin à dézinguer. Ajoutez quelques boss intermédiaires et le tour est joué. Tous les niveaux sont montés de cette manière, comme l’étaient les jeux des années 90. Et ce n’est pas spécialement une critique négative. Juste un constat : vous allez sévèrement morfler, du début à la fin. Surtout à la fin.
Metal Gear Rising : Revengeance est un jeu qui ne fait pas dans la dentelle. Athlétique, Raiden saute, virevolte, tournicote, glisse, court… c’est une vraie anguille doublé d’un parfait singe croisé avec Natacha Comaneci. Il se bat à coups de tatanes mortelles, pouvant même (clin d’œil ?) décocher des frappes de pied multiples à la Chun Li de Street Fighter. Mais c’est avec son sabre qu’il fera le plus de dégâts. Son katana aiguisé comme un rasoir, pourfend ses ennemis avec grâ… euh… en fait, non, pas avec grâce du tout, mais avec une violence peu commune. A tel point qu’un ennemi faible ou dont la barre de vie a été considérablement réduite, pourra être découpé en tranches via un mode focus, baptisé le « blade mode ». Activé, il ralentit le temps et vous permet de décocher d’innombrables coups horizontaux ou verticaux, qui sont autant de tranches d’ennemis découpés. Ces derniers s’affaissent alors dans un amas dégoulinant de sang et membres. Une vraie boucherie.
Ce mode vous permettra également, si votre jauge de vie et votre jauge d’activation du mode Blade le nécessitent, et si vous le souhaitez, d’arracher la pile d’énergie de vos adversaires et de vous l’approprier en la broyant (ce qui augmente donc vos jauges d’autant).
Ajoutez la parade, primordiale face à certains ennemis, et la balayette glissée, et vous aurez donc un certain panel de coups qui peuvent être combinés pour des combos mortels.
Vous allez affronter des ennemis divers. Soldats de différente puissance et résistance, et robots de tous poils. Il y a ces espèces de « vaches » à deux pattes, sortes de AT-ST de Star Wars, qui poussent des meuglements et tentent de vous décrocher des coups de pieds puissants. Il y a ces petites boules dotées de multiples pattes qui s’accrochent à votre dos et vous harcèlent. Des hélicos, aussi. Et il y a les chiens cyborgs, avec leur tronçonneuse au bout de la queue, ultrarésistants et bien compliqués à tuer… L’un d’entre eux est d’ailleurs l’un des boss intermédiaires, et sans doute l’adversaire le plus coriace du premier niveau…
On suit donc Raiden dans une ville en ruine, puis dans un complexe industriel, et enfin dans une usine (ce qui représente les deux premiers niveaux du jeu). Le tout pour environ 3h de jeu, sans avoir fini ce fameux second niveau : voilà qui laisse donc augurer une douzaine d’heures, et sans doute plus, pour ce Metal Gear Rising : Revengeance et ses 8 niveaux (nombre à confirmer). Sans doute plus ? Oui, le jeu est très difficile – mais pas insurmontable – même en mode facile. De quoi offrir un challenge corsé aux fans. Il faudra attendre une version finale pour confirmer cela.
En attendant, cette longue prise en mains nous aura également permis de découvrir que l’on pourra acheter des améliorations : armes, armure, combos, santé, puissance…
Globalement, même si quelques points restent à améliorer, comme par exemple une caméra qui a tendance à un peu foutre le camp et bafouiller, quelques bugs (un blocage rencontré), notamment de nombreux bugs de collision, l’ensemble reste plus qu’acceptable (notez que la version prise en mains avait déjà un mois d’ancienneté).
On citera également un scenario annoncé comme « plus complexe qu’il n’y paraît », et on peut faire confiance à la saga Metal Gear pour nous pondre un truc à ramifications et détails incompréhensibles pour le commun des mortels. Scenario qui, pourtant, m’a pour le moment paru tout de même léger, voire légèrement débile. Un peu comme l’humour, que les fans de MGS retrouveront, par petites touches – qui là aussi, personnellement, me laisse de marbre – à base de Raiden habillé en mexicain, de petites vannes et de clins d’œil.
Reste que Metal Gear Rising : Revengeance, ça le fait quand même. Le début du jeu est extrêmement prometteur. L’action est omniprésente, pas si brouillonne qu’il n’y parait. On retrouve ce plaisir de devoir trouver des tactiques payantes contre les boss, au lieu d’y aller en bourrin, retrouvant en cela les plaisirs des jeux d’antan. La jouabilité est très intuitive, le graphisme plutôt fin et réussi et surtout, l’action est totalement fluide. Les niveaux s’enchaînent avec plaisir, les combats sont haletants et techniques, les effets spéciaux saisissants, bref, l’adrénaline ne retombe pas un seul instant.
Au final, Metal Gear Rising : Revengeance promet d’être un jeu d’action top niveau, même au-dessus, d’un point de vue intérêt, jouabilité et réalisation technique, des anciennes productions du même studio. Meilleur, plus fun, mieux foutu que Bayonnetta, ou Vanquish ? On achète direct.
Le résultat final lors de la sortie du jeu, fin février.