Publié le Mercredi 29 janvier 2014 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Thief : nous y avons joué sur PS4
La patte Garrett
Série culte de la fin des années 90, Thief a la réputation de ces jeux exigeants qui ne laissent aucune part à l’improvisation et à la chance. Vous y incarnez Garrett, un Maître-voleur, dont les diverses missions l’amènent à se fondre dans l’ombre et à fuir le combat. Et pour cause : si c’est un cador de la dissimulation et un Prince de la furtivité, Garrett est un piètre combattant et a tôt fait de succomber sous les coups des gardes et de la milice s’il en vient à se faire remarquer.Malgré son statut de série importante, Thief n’a pour autant jamais atteint des sommets en termes de ventes, ce qui a poussé Eidos Interactive à l’abandonner il y a tout juste 10 ans. Pourquoi donc cette renaissance, donc ? La question, qui mérite d’être posée, n’a pas vraiment de réponse. Mais les fans espèrent retrouver les sensations d’antan et la même exigence au niveau du gameplay.
Nous avons pris le jeu en mains. Nous sommes donc en mesure de leur apporter un semblant de réponse.
L’histoire débute avec une petite mission en forme de tutorial. Après avoir vidé une habitation de tous ses objets de valeur, sans réveiller l’ivrogne avachi sur le lit, vous vous rendez sur les toits à votre rendez-vous. C’est votre ancienne complice, la sulfureuse Erin, qui vous accompagnera pour aller voler une relique sacrée. Vous allez donc réapprendre tous les gestes propres au voleur et à la discrétion. Et c’est l’occasion de placer le personnage principal : car si Erin est une grosse bourrine qui n’hésite pas à tuer pour arriver à ses fins, Garrett est présenté comme plus subtil, ayant malgré tout un sens de la morale et une certaine éthique quant à son activité.
Manque de chance, la mission se soldera par un échec retentissant. Et du coup, pourquoi donc vous réveillez-vous un an plus tard dans un chariot tiré par deux bouseux ?
Vous arrivez à la Capitale. La cité est dirigée par un tyran, répondant au nom du Baron. L’homme a, pour asseoir son autorité déployé d’importantes forces de l’ordre dans la rue, forces de l’ordre qui ne ratent pas une occasion d’opprimer la population. Manque de chance, le Mal Gris, une sorte de Peste, s’est abattu sur la ville. C’est au milieu de cette ambiance oppressante et malsaine que Garrett va tenter d’atteindre le Baron et surtout, tenter de s’enrichir aux dépens de ses victimes.
Voilà donc le tableau. Garrett va passer pas mal de temps sur les toits. Et quelque fois sur la terre ferme aussi. Le jeu est divisé, malheureusement, en zones. Votre contact va vous proposer plusieurs missions. A vous de les accepter ou non, une à une ou toutes d’un coup. Dès lors, les objectifs s’afficheront sur votre carte. Les différentes missions auxquelles nous avons jouées étaient toutes identiques : aller à un point A (voire un point B par la suite) pour dérober un truc. Qu’il s’agisse d’une boutique ou d’une maison, vous devez tenter d’entrer silencieusement, faire votre boulot sans être repéré et repartir aussitôt.
Garrett ouvre des fenêtres, crochète des serrures, regarde par le trou pour voir si des gardes sont postés dans la pièce d’à-côté… il éteint des lumières, mouche des bougies, assomme des gardes ou des habitants, se cache dans des placards… puis repart sur les toits où, dans les rues, les gardes patrouilles pour faire respecter le couvre-feu.
Globalement, l’ambiance est plutôt plaisante. Oppressante. Les rues dégoulinent de pauvreté et de saleté. On a l’impression d’évoluer dans un bidonville dangereux et un certain sentiment de vulnérabilité se fait rapidement sentir.
Diriger Garrett est plutôt plaisant. Pas forcément toujours intuitif, mais agréable et on se met rapidement dans la peau du célèbre voleur. Bref, la première impression est plutôt bonne.
La seconde, malheureusement, a de quoi dérouter et faire se poser pas mal de questions. Graphiquement, tout d’abord. Jouée sur PS4, cette version –non terminée, c’est à souligner – alterne les textures réussies avec les décors franchement dégueulasses. Les fenêtres en sont un bon exemple : on les croirait sorties du dernier épisode sorti il y a dix ans. D’autres textures sont tout aussi affreuses, notamment sur certains personnages. Et les animations ne sont pas non plus des meilleures. Eidos arriveront-ils à corriger le tir avant la sortie du jeu ? Le doute m’habite, pour le coup…
Autres inquiétudes : les zones du jeu sont très marquées. Et un ou deux passages seulement permet de naviguer de l’une à l’autre. Pour une ville, c’est ultra-réducteur et tout sauf réaliste.
L’IA est également problématique. Le couvre-feu, certes. Donc si on vous surprend la nuit, on vous donne la chasse. Mais du coup, les quelques badauds que l’on croise, qu’il s’agisse de mendiants ou de vendeurs, on leur fait quoi ? On les pend haut et court ? Ah non… eux, on les laisse tranquilles… Sans parler des errances de cet IA qui, au choix, vous donnera la chasse mais, vous voyant vous enfuir dans une pièce, ne vous trouvera pas alors que vous êtes enfermé dans le placard, seule cachette possible, du moment qu’on ne vous aura pas vu y entrer. Ou qui, entendant la porte s’ouvrir, ne vous verra pas plonger derrière un meuble pour vous cacher et ne s’en inquiétera pas pour autant…
Bref, il y a de quoi se poser quelques questions quand même…
Heureusement, pour les plus exigeants, la difficulté pourra être dosée et on pourra retirer toutes les aides, comme la vision spéciale qui permet de repérer ennemis ou objets à proximité.
Au fil de votre progression, vous pourrez faire évoluer vos dons et votre équipement. Tout un tas d’objets seront à votre disposition, comme différentes flèches par exemple (à eau pour éteindre les feux, assommantes ou létales…).
Pour autant, malgré ses nombreux défauts qui ne manqueront pas de faire réagir les fans s’ils ne sont pas corrigés dans la version finale, le jeu a un petit charme pas désagréable et donne envie d’aller encore plus loin. Nous y avons joué environ 3 heures et globalement, nous avons rapidement eu envie d’explorer un peu plus les possibilités du jeu, les lieux… Bref, Thief semble loin d’être parfait, mais ne devrait pas être désagréable pour autant.
Le test devrait confirmer ou infirmer tout ça.
Images du jeu Thief : nous y avons joué sur PS4 :
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