Assassin's Creed IV : Black Flag (PC, PS4, PS3, 360, One)

 

Publié le Mercredi 2 octobre 2013 à 12:00:00 par Alexandre Combralier

 

Preview Assassin's Creed IV : Black Flag (PC, PS4, PS3, 360, One)

What shall we do with the drunken Edward ?

imageAu cours d’une grise après-midi dans les locaux d’Ubisoft à Montreuil, nous avons par chance pu nous évader loin, très loin d’ici, et partir pour un autre lieu : l’océan Pacifique et pour un autre temps : les années 1720. Assassin’s Creed IV : Black Flag prend donc le large et se déroulera, pour la première fois dans la série, dans un environnement ouvert mais maritime, sur fond, bien entendu, d’âge d’or des pirates et des corsaires. Pour autant, comme on le verra, ni ce nouvel environnement, ni d’ailleurs un moteur graphique amélioré pour la next-gen, ne changent fondamentalement une mécanique déjà archi-huilée. Mais ce qui nous fait tout de même attendre, et pas qu’un peu, ce nouvel opus, est son ambiance construite de main de maître par les gars d’Ubisoft Montréal.

Exit le Connor d’Assassin’s Creed III et sa révolution américaine, et place désormais à son grand-père, Edward Kenway. Le petit Ed’, parti chercher fortune au grand large, trouvera bien vite sur sa route des pirates, mais des pirates utopistes, qui ont pour ambition de construire une « république » libre, libertaire plutôt, afin que le pavillon noir serve en quelque sorte d’étendard au genre humain. Nous avons pris l’histoire principale en route (à travers deux séquences jouables, la 3 et la 6), et il est donc difficile de dire si elle vaudra son pesant de perroquets. La séance de jeu était plutôt consacrée à la découverte de quelques nouveaux éléments de gameplay, et surtout à l’exploration libre. Souquez les artémuses, on y va.

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screenDans les précédents Assassin’s Creed, il y avait le mec à pied et le mec à cheval. Le mec à cheval va plus vite que le mec à pied, et on l’utilise donc quand il s’agit de parcourir de longues distances. Mais ici, le mec à cheval ferait moins le malin. Le monde d’Assassin’s Creed IV : Black Flag est un peu comme notre planète, fait pour une petite partie de bouts de terre, et pour une grosse partie de flotte azurée. Donc le mec à cheval y a l’air un peu con. En revanche, le mec à bateau a beaucoup plus la classe, et ça tombe bien, puisque le mec à bateau s’appelle Edward. Votre navire vous servira donc à aller d’île en île et de mission en mission, hissez ho, mais pas seulement…

Car ce fameux rafiot introduit avec lui une série de nouveaux mécanismes de gameplay. Vous pouvez d’abord le customiser, en améliorant tout un tas de trucs, de l’esthétique qui sert à rien, mais aussi des trucs utiles comme des canons frontaux, latéraux, en passant par la proue (pour charger les autres navires) et jusqu’à la résistance de la coque, et j’en passe et j’en oublie tant les possibilités sont nombreuses. Stratégiques aussi : car le prix des améliorations est bougrement élevé (surtout que l’on doit booster Edward parallèlement). Pour récolter du pognon, il va falloir galérer un peu.

screenIl y a deux manières principales de remplir les coffres : sur mer et sur terre. Sur mer, vous pouvez couler ou partir à l’abordage (dans ce cas vous sauvez une moitié de la cargaison) d’autres navires, et vendre le butin obtenu (ou recruter d’autres membres d’équipage au passage). Mais attention bien sûr, puisqu’on n’attaque pas de la même manière un paisible bateau marchand qu’un galion de la Royal Navy escorté de ses trois frégates. Du coup, quand vous croiserez trop gros poisson, le plus sage sera d’attendre d’être assez puissant. Démarre alors une lente montée en puissance, addictive comme dans un vrai MMO.

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screenUn mot tout de même sur les batailles navales : elles empruntent un gameplay différent bien entendu, où il faut jouer de la vitesse du bateau et de ses propres armes pour vaincre avant l’abordage final (le gameplay revient alors comme dans une phase à terre). Reste à savoir si on ne finira pas par trouver le tout répétitif, surtout contre des navires plus faibles que le nôtre (on pense notamment au tir frontal à visée automatique, trop lourd et finalement trop peu intéressant puisqu’il suffit d’appuyer longtemps sur « triangle » pour déclencher un tir ravageur »).

Deuxième moyen de devenir un riche moussaillon : l’exploration des îles. Plus ou moins grandes, et parfois très petites, elles fonctionnent à peu près toutes sur le même modèle : vous savez distinctement ce que l’on peut y trouver (points d’observation, coffres, fragments d’animus, tavernes où l’on peut bastonner à mains nus, animaux sauvages mais aussi cartes au trésor). Charge à vous de tout explorer de fond en comble. Certaines îles, bien entendu, sont remplies de missions secondaires.

screenA ce stade, on voit mal comment Assassin’s Creed IV : Black Flag révolutionne la série. C’est qu’il ne cherche pas à le faire. Le même gameplay revient quand Edward est à pied, avec toujours ce système de combat trop simple pour être vraiment stimulant sur la longueur. En revanche, les phases de parkour ont gagné quelques nouvelles animations, ce qui ne fera qu’améliorer la fluidité de l’ensemble. Même topo du reste graphiquement : même si nous avons pu tester le jeu avec des graphismes next-gen (une version PC qui sera sans doute similaire à la version PS4), nous n’avons pas eu l’impression d’un formidable bond si l’on parle pure technique.

Pourtant, si l’on devient plus subjectif, Assassin’s Creed IV : Black Flag nous aura paru bien plus réussi esthétiquement que ses prédécesseurs. L’environnement y aide un peu, mais la réussite de la direction artistique n’y est pas pour rien non plus : le jeu fait plaisir aux rétines, tant il est coloré. On pense bien sûr à la végétation, mais les designs des villes et villages aussi, qui regorgent tous de petits détails où l’on sent l’attention des développeurs à leur endroit, ne sont pas en reste.

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screenD’un point de vue personnel, et bien qu’il ait été à jamais incompris, c’est le premier Assassin’s Creed que je préfère de tous ceux de la série. Non pas pour ce qu’il apporte au niveau du gameplay, évidemment, mais en raison de son ambiance, terriblement prenante – surtout si l’on balade du côté de Damas sans HUD… Eh bien, Assassin’s Creed IV : Black Flag est en passe de faire mieux. L’univers pirate est bien la grande force de cet opus, et on a vraiment l’impression d’y être plongé comme on était plongé à Damas ou à Acre (on a même ressenti le vent du grand large, la fenêtre ouverte derrière nous aidant un peu il est vrai). Un tas de petits trucs captive : les couleurs chatoyantes, des thèmes entraînants et jamais hors-sujet, une évolution addictive, des missions assez variées (notamment des phases de plongée sous-marine), les chants authentiques des marins quand l’on est au large, les voiles déployées au vent, la musique qui change quand l’on se balance à la corde de notre navire avant de partir à l’abordage et quand l’on voit la bataille qui a déjà commencé…

screenLes esprits ronchons auront sans doute raison quand ils proclameront qu’une fois de plus, Ubisoft Montréal n’a guère bouleversé sa série. Oui, les mêmes bases sont là, et finalement, si l’on pousse cette logique jusqu’au bout, le bateau n’est rien de plus qu’un super-cheval. C’est évidemment passer à côté de tout ce qui fera le sel de ce nouvel opus : un jeu prenant, tout simplement, et qui fait le pari que d’autres n’osent plus, celui de l’ambiance. Quatre heures de jeu ont suffi (quoique ! Vite, quand est-ce qu’il sort ?) pour que cet Assassin’s Creed IV : Black Flag ne soit plus un « Assassin’s Creed de plus », mais bien - et c’est là le tour de force pour une série à parution annuelle - l’un des jeux à attendre le plus pour qui est en quête de… fraîcheur et de dépaysement dans le monde du jeu vidéo. Pour l’esprit vagabond qui sait voir dans sa lunette plus loin que le bout du gameplay, Assassin’s Creed IV : Black Flag est donc à placer d’office dans la liste des indispensables (sortie prévue le 31 octobre sur PS3 et 360, le 19 novembre sur PC, et aux lancements de la PS4 et de la Xbox One).

 

 
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