Beyond Two Souls, la preview

 

Publié le Mardi 10 septembre 2013 à 17:00:00 par Cedric Gasperini

 

Beyond Two Souls, la preview

L'Aïden de l'amer

imageAprès un excellent Heavy Rain qui, depuis notre point de vue, a redéfini les contours du jeu vidéo en offrant une expérience à mi-chemin entre le cinéma et l’art vidéoludique, David Cage et son studio de développement Quantic Dream s’attaque à une autre expérience, une autre aventure, une autre plongée dans les prémices de ce que l’on pourrait finalement appeler le jeu vidéo cinématographique.

Beyond Two Souls rabote un peu plus cette déjà mince frontière entre les deux médias. Déjà, en faisant jouer deux acteurs hollywoodiens de premier ordre. Ellen Page est Jodie Holmes. Une jeune fille dotée de pouvoirs surnaturels. Willem Dafaoe est Nathan Dawkins, un scientifique qui va tenter de la comprendre, de la canaliser et, bien entendu, de l’utiliser.

Vous allez découvrir – et vivre- quelques moments clefs de la vie de Jodie. Ces moments sont déstructurés dans le temps. Comprenez par-là que vous allez incarner la jeune adolescente, l’enfant, la femme, sans ordre précis, allant de l’une à l’autre période. Peu à peu, pourtant, les pièces du puzzle se mettront en place et l’histoire prendra corps.
Jodie n’est pas une jeune femme comme les autres. Depuis sa tendre enfance, elle est habitée par un « démon » qui répond au nom d’Aïden. Une sorte d’esprit qu’elle est capable de projeter hors d’elle et qui pourra alors agir sur l’extérieur. Ses pouvoirs sont limités, mais redoutables : envoyer valser des objets, étouffer des personnes ou même en prendre possession pour un temps. Seul petit souci (ou pas selon les faits), Aïden a une attitude extrêmement protectrice envers Jodie. Il n’hésitera donc pas à se manifester. Utile quand les scientifiques ouvrent une brèche vers le monde des démons et qu’il faut donc en combattre certains. Problématique quand c’est un simple jeu d’enfants et que l’un d’eux bouscule gentiment – et sans grand danger – la petite Jodie…

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screenChez ses parents adoptifs, face à un père qui la rejette totalement et une mère dépassée par les évènements ; dans le centre d’études de ses pouvoirs psychiques ; en fuite poursuivie par le SWAT ; dans un complexe scientifique pour fermer la brèche vers le monde des démons ; adolescente face à l’incompréhension de ses semblables ; à la CIA lors de son entraînement ; en mission d’espionnage dans une ambassade… la preview nous a permis de découvrir Jodie à plusieurs étapes de sa vie, et de toucher du doigt un début d’histoire, un début de problématique. Le tout pendant quelques 2 à 4 heures bien tassées. 2 heures à 2 heures 30 effectives, 4 réelles à refaire les missions pour essayer d’autres possibilités.

screenCar Beyond Two Souls est un jeu intuitif. Pour bien comprendre cet aspect, parlons du gameplay. Pour faire appel à Aïden, il suffit d’appuyer sur le triangle de la manette. Vous dirigez alors l’esprit et pouvez passer à travers le sol, le plafond, les murs… tout en sachant qu’il ne faut pas vous éloigner trop de Jodie pour ne pas rompre le lien.
Un point bleu s’affiche sur chaque objet ou personnage avec lequel vous pouvez interagir. Faire bouger un objet pour distraire un garde, appuyer sur un bouton pour ouvrir une porte… les possibilités sont multiples. Et pratiques aussi quand il s’agit d’aller jeter un œil dans la salle suivante si un danger vous guette. Pour interagir, on presse la touche L1 de la manette et on bouge alors les deux sticks selon l’action voulue : de bas en haut pour propulser un objet, en les écartant pour prendre possession d’un corps, ou en les rapprochant pour étouffer un ennemi.
Le déplacement de Jodie est plus simple : le stick gauche pour bouger, le stick droit pour interagir. Il suffit de faire bouger le stick droit vers le point blanc qui marque une action possible. A vous de le faire ou non ! Par exemple, lorsque enfant, Jodie va voir le Docteur Dawkins pour une nouvelle scéance à étudier son pouvoir, elle peut, sur le chemin, jouer à la poupée, jouer de la guitare, allumer la télévision, ramasser un jouet… ou pas ! C’est à vous de décider.
Cette façon de faire, très proche du QTE il est vrai, reste assez intuitive et devient rapidement naturelle. On se sent vraiment libre de faire ou non les choses. Et avec 23 fins différentes annoncées pour le jeu, on se dit que chaque choix aura une incidence…

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screenIl y aura toutefois des parties plus « musclées ». Combat au corps à corps ou fuite à moto ou à cheval, par exemple. Dans la preview, Jodie pilotait un deux-roues. Une scène complètement ratée, au final, et qui tranche avec la simplicité et l’intuitivité du reste du jeu. Un point noir qui, heureusement, ne dure que 5 minutes maximum (vu le rendu, c’est déjà trop quand même).
Les combats au corps à corps, eux, sont nettement plus intuitifs et vous demandent de réagir « au bon moment ». Tout en sachant qu’une erreur ou un ratage ne signifie pas forcément un échec. On peut se prendre des coups mais gagner un combat à la fin. On peut rater un saut au-dessus d’un tronc lors d’une fuite dans la forêt en pleine nuit, sans pour autant se faire rattraper…

Si les parties jouées avec Jodie sont très scénarisées et ressemblent à Heavy Rain dans ce mélange de jeu vidéo et de cinéma, les parties jouées avec Aïden se rapprochent plus du vrai jeu vidéo. Ça reste assez basique également, mais le scénario attendra que vous réalisiez une action pour avancer, ce qui vous renvoie plus vers le ludique que le contemplatif.

screenAu final, cette preview nous laisse entrevoir plusieurs choses : moins réaliste, plus ancré dans le surnaturel, le scénario de Beyond Two Souls sera assurément moins puissant, moins assourdissant, vous prendra moins aux tripes que celui de Heavy Rain. En sera-t-il moins bon ? Après quelques déceptions (certaines scènes d’action mal maîtrisées) et le fait qu’il m’aura fallu un peu de temps pour me détacher du souvenir que j’avais de Heavy Rain, du temps pour me dire que « c’est un nouveau jeu, oublie l’ancien et profite du nouveau », j’ai finalement été happé une nouvelle fois. Déjà parce que la maîtrise scénaristique est bel et bien là. Que l’on se rend compte que diriger Jodie enfant, avec donc des centres d’intérêt moins percutants, n’est finalement pas moins passionnant que de la diriger adulte. Que l’on découvre à chaque chapitre un élément important qui fait avancer l’histoire. Que vous avez rapidement envie de refaire certaines missions en les jouant différemment (et pour l’avoir essayé, ça change vraiment beaucoup le cheminement, même si le but final reste le même !). Que le personnage de Jodie est merveilleusement charismatique. Que l’histoire devient rapidement passionnante.

Bref, Beyond Two Souls ne sera pas Heavy Rain. Il n’en aura peut-être pas l’intensité dramatique. Et se rapprochera peut-être plus d’un jeu vidéo que d’une œuvre cinématographique interactive. Mais il ne devrait pas en être moins bon, moins passionnant, moins captivant. Et ça, c’est une bonne nouvelle. Vivement le test.

 

 
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