Publié le Lundi 10 janvier 2011 à 12:00:00 par Tristan Bories

 

Comment j'ai succombé à mon tour à Minecraft

Gros plan sur Minecraft, la success story de l’année 2010

J’avoue que la première fois que je me suis penché sur Minecraft, j’ai eu comme une sensation de picotement au niveau de l’iris. Rien de trop désagréable, mais suffisamment frappant pour que ça me renvoie à mes premières parties de Wolfenstein 3D, il y a quinze ans de ça. Mon démon intérieur m’a d’ailleurs tout de suite conseillé de fermer le programme sans chercher à comprendre. Chose que j’aurais sûrement fait si mon grand-oncle Angelo ne m’avait pas fusillé de son regard noir qui sentait bon la Sicile et le crime déguisé en suicide. « Tu essaies. Tu joues. Tu te tais ». Va donc pour une partie. Mais juste une alors.

Le principe du jeu est a priori très simple. Vous débarquez sur une île déserte avec pour seul but de vous protéger des hordes de zombies et autres créatures malfaisantes qui surgissent à la tombée de la nuit. Jusque-là c’est plutôt classique, il n’y a pas de quoi crier au génie. Par contre ce qui vient après je ne dis pas. Car pour rester en vie, vous allez devoir vous protéger en érigeant des barricades et des pièges de plus en plus complexes. Pour cela il vous faudra une bonne dose d’ingéniosité associée à un sens de la survie sans égal.


Ce qu’il faut savoir dans un premier temps, c’est que vous pouvez entièrement façonner le paysage. Tout est destructible. Et quand je dis tout, c’est vraiment tout. Le décor étant fait de gros cubes tapissés de pixels, libre à vous de creuser, d’empiler, mais surtout d’associer. Et c’est véritablement à ce stade que le jeu prend toute son ampleur. En effet, il va falloir vous armer de patience afin de découvrir les innombrables possibilités de « craft ».
Par exemple, si vous voulez fabriquer une pioche. Il vous faudra creuser afin de trouver du minerai de fer, puis couper des arbres pour en extirper le bois puis les assembler dans un ordre bien précis. Et avis aux amateurs de challenge, puisque le jeu ne propose aucun didacticiel. A vous de trouver les différentes combinaisons par vous-même pour bâtir au final le bunker de vos rêves.
L’excitation atteint son paroxysme à la tombée de la nuit. Le moment pour vous de tester les barricades que vous avez érigées à la sueur de votre clavier. Les émotions se bousculent. Les minutes s’allongent. Vient d’abord un sentiment de fierté lorsque vous contemplez cette horde démoniaque s’écraser sur les murs de votre forteresse. Puis vient l’angoisse. Une sorte de silence intérieur qui monte lentement et qui vous prend à la gorge sans crier gare. Et soudain, la peur. Les murs que vous imaginiez si solides ne le sont plus. Alors vous courez. Le sourire qui parcourait votre visage n’est plus qu’une grimace difforme et vous priez désespérément pour un retour théâtral du soleil. C’est brillant.


Le jeu vous donne également la possibilité de jouer à plusieurs, et là autant vous dire que la solidarité sera votre rempart le plus solide. Plusieurs modes sont disponibles, dont un qui vous permet de construire librement votre cité à partir de rien, avec une durée de vie illimitée.

Vous l’aurez compris Minecraft peut vite devenir un jeu addictif, si l’on écarte bien sûr les graphismes old school qu’il utilise. Et avec plus de 900 000 copies vendues en 2010, le jeu semble avoir trouvé son public. On ne peut que saluer cette réussite, surtout lorsque l’on connaît les difficultés qu’ont les jeux indépendants pour sortir de l’ombre. Il n’aura fallu que du talent d’un seul homme, Markus Persson, pour réaliser cet ovni jubilatoire.
Comme quoi les gros moyens ne font pas forcement les bons titres.

Tonton Angelo avait raison. J’ai moi aussi succombé à la passion Minecraft. Et c’est un premier pas pour entrer dans la Famiglia.

Amen.

Minecraft est un jeu qui tourne sous Java, vendu 14,95 €.