Publié le Dimanche 20 décembre 2009 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Je déteste l’hiver

Je déteste l’hiver.
Oh, je sais, la neige c’est chouette, on fait des bonshommes, des batailles de boules de neige, la nature est belle, on sent les flocons se déposer doucement sur nos langues…
Oui, mais non.
L’hiver, c’est nul.
Il fait super froid. On tente en vain d’emmitoufler ses mômes dans 10 couches de fringues et ils trouvent encore le moyen d’avoir le ventre à l’air, les mollets ou le cou dénudés. Ils se roulent dans la poudreuse et reviennent trempés. Ils choppent la grippe, du coup, vous aussi. Et puis il y a toujours un petit crétin dans la classe qui trouve que c’est plus amusant de mettre des cailloux dans les boules de neige. Et la loi interdit toujours de frapper les enfants des autres. Ou du moins, il ne faut pas se faire prendre.
Les automobilistes sont terrorisés. C’est normal, les autorités, quelles qu’elles soient, ont mis trois jours avant de comprendre qu’il fallait saler les routes et, finalement, expliquent que « on avait pris nos précautions, on était prévenus mais, finalement, euh, y’en avait trop, de neige, alors on n’a pas pu tout faire correctement ». En d’autres termes, ça veut dire que les types de la voirie ont préféré siroter un vin chaud toute la matinée et que, ben tant pis, ça glisse, démerdez-vous. Et même sur les routes les plus empruntées, et donc sans neige, il y a toujours un ou une tanche pour rouler à 20km/h sur une route limitée à 90. Comme s’il avait peur que la neige des bas-côtés saute d’un seul coup sous les roues de sa voiture. Et la loi interdit toujours de pousser les bagnoles des autres dans le fossé. Ou du moins, il ne faut pas se faire prendre.
Je déteste l’hiver.
Les trottoirs sont des pistes de patin à glace. Et j’ai horreur du patin à glace. En plus, justement, quand on a une maison, il faut déneiger son trottoir. Parfaitement. Si quelqu’un se vautre devant chez vous, vous pouvez être mis en cause pour ne pas avoir déneigé votre trottoir.
Sans compter qu’il me faut tous les soirs aller fermer la porte du jardin parce que madame, qui est rentrée la dernière, a « oublié de le faire ». Alors que je suis en caleçon après avoir pris mon bain. Et que tous les matins, ou du moins 3 ou 4 fois par semaine, je dois sortir pour aller ouvrir au facteur. Alors que l’été, j’y vais pieds nus, en short. On se gèle les mains pour dégivrer la voiture. J’ai une vieille bagnole qui gèle même à l’intérieur. C’est dire.
Nan. L’hiver c’est définitivement nul.

Attention, hein, j’adore Noël. L’esprit de Noël. Le sapin. J’adore le matin, en prenant mon petit dej’, sentir son odeur qui embaume la maison. J’adore, le soir, le voir clignoter et ses guirlandes se refléter sur les carreaux de la maison. J’adore l’espièglerie et l’impatience de ma fille aînée à l’approche du jour fatidique. J’adore les rues décorées. Même les gens semblent plus heureux. J’adore Noël. Mais pas l’hiver, c’est tout.

Bon, faut dire, j’ai toutes les raisons d’être de super mauvaise humeur. Si vous aviez également une inflammation de la gencive qui vous met la tronche de travers, vous seriez vous aussi de mauvais poil. Une sale histoire de dents de sagesse. Parce que oui, je suis tellement la voix de la sagesse que j’ai les 4. Sauf que pour le coup, la voix de la sagesse a du mal à s’exprimer : je peux à peine ouvrir la bouche. Et pas la peine de dire que ça doit faire des vacances à ma femme et mes filles si je ne l’ouvre plus. Parce que je ne parle, de toute manière, pas beaucoup. Comment voulez-vous que j’arrive à en placer une avec trois nénettes à la maison ?
Heureusement, mon meilleur pote est dentiste. Et comme je sais où il habite et où ses filles vont à l’école, il n’a d’autre choix que de me prendre sans rendez-vous, en urgence. Même le dimanche. Et me soigner rapidement.
C’est un vrai pote.

Noël approche, donc. Dans moins d’une semaine, nous allons nous empiffrer comme des fous. Nous allons farcir des milliers de dindes et de chapons. Certains d’entre vous vont vomir parce qu’ils auront trop bu ou trop mangé. Ou trop des deux. D’autres, encore, vont passer un sale réveillon parce qu’ils seront malades. D’autres, ce jour-là, apprendront que leur femme les quitte. Enfin, d’autres encore apprendront que leurs parents divorcent parce que leur mère est amoureuse de leur meilleur copain qui a 25 ans de moins qu’elle et que leur père va se mettre en couple avec le jardinier.

De notre côté, pendant que Vincent attrape des maladies honteuses au Maroc dans les bras d’un jeune éphèbe local, Geoffroy et moi tenteront désespérément de trouver des news intéressantes à traiter. Parce que la période est assez creuse en matière d’info.
Nous vous apprendrons également que The Saboteur, c’est un jeu très moyen, ou que Mad Tracks, sur Wii, c’est bien sympa. Et surtout, oh oui, surtout, nous essaierons de vous préparer une petite surprise pour le jour de Noël. Histoire que vous passiez quand même, grâce à nous, des fêtes « au poil ».

Sur ce...