Publié le Dimanche 8 décembre 2013 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Des torrents de sperme

Malgré mon appel à la révolution la semaine dernière, force est de constater qu’il n’y a eu ni manifestation sanglante, ni rues en feu, ni bastille prise d’assaut. Rien. Rien du tout.
J’avoue que je suis déçu. Je pensais que vous étiez plus nombreux à nous lire. Je pensais même, dans un élan d’optimisme délirant, être pour vous une sorte de guide. Une sorte de porte-parole.
Au lieu de ça, si guide je suis, ce n’est que d’une bande de couilles-molles qui pouffent à la lecture de mes bons mots devant leur écran en mangeant des chips goût poulet.

Et c’est dégueu, les chips goût poulet.

Bref. Pas un petit élan de violence. Aucune contestation. Et ne partez pas dans les excuses minables à base de « et toi, alors ? Pourquoi t’es pas dans la rue ? ». Je vous rappelle que pour tout mouvement, toute révolution, il faut un cerveau, un leader. Et on n’a jamais vu Robespierre sur une barricade à agiter sa batte de baseball, je vous signale. Et oui, j’ose me comparer à Robespierre. Surtout parce que si je débarquais au pouvoir, j’en ferais tomber, des têtes. J’en guillotinerais, du couillon. Des rivières de sang, je ferais couler dans les caniveaux. A en faire cailler les égouts. A côté, la Terreur, ce serait L’île aux enfants. Avec Danton dans le rôle de Casimir. Ah ça, j’en ferais fusiller du mongolien aux idéologies nauséabondes. De l’étron humanoïde persuadé que le prochain n’est qu’un défouloir pour satisfaire son petit égo puant. J’en écartèlerais sur la place publique, du débile intolérant. Et je ferais avancer la science, par la même occasion, avec la nouvelle loi de GamAlive que l’on devrait enseigner dans tous les manuels scolaires : « Un objet oblong, quelle que soit sa taille, peut être inséré dans n’importe quel orifice, pourvu qu’il soit bien lubrifié ».

Ouais, bon, j’avoue, j’ai une vision toute personnelle de la démocratie, de la tolérance et de la manière d’assainir un air qui devient de plus en plus irrespirable. Et qui risque de l’être encore plus aux prochaines municipales. J’dis ça, j’dis rien. Moi, de toute manière, je ne risque rien, j’ai un nom de famille qui fleure bon les chemises noires. Mais perso j’ai toujours préféré les tee-shirts. Avec des inscriptions à la con dessus. Du genre « Lord of the Drinks », « L’acool ne mène à rien, ça tombe bien, je ne vais nulle part », ou encore mon préféré avec le logo interdit aux moins de 18 ans et légendé « ce tee-shirt peut contenir un être violent qui risque de choquer les personnes sensibles ».
Bon, c’est sûr, pour défiler dans la rue, c’est limite pour inspirer la terreur. Mais c’est vachement plus confortable et fun.

Enfin bref. Je vous laisse chialer bien au chaud la mort de Mandela, ce héros entré dans l’Histoire. Que tout le monde reconnait aujourd’hui comme une légende et sans doute l’un des plus grands hommes que ce siècle ait porté.
Au passage, hein, je vous rappelle juste qu’il était Noir, Mandela. Et qu’il a inscrit le mariage gay et le droit à l’avortement dans la Constitution sud-Africaine, et ce dès 2006.
A défaut de vous faire réfléchir, peut-être que ces précisions en rendront certains moins cons. La mort de Mandela aidera peut-être certains à se rendre compte qu’il incarnait la liberté et l’ouverture, quand certaines idéologies en nette progression dans notre propre pays mènent à l’obscurantisme, la violence et le repli sur soi-même. Ouvrez les yeux, bordel.

Bon. Allez, changeons de sujet. Je voudrais avoir une petite pensée pour le docteur qui s’est occupé de l’examen de la prostate de notre cher président. Et ça n’a strictement rien à voir avec le personnage, ça n’a rien à voir avec lui en personne, ça n’a rien à voir avec un quelconque parti ou une quelconque affinité idéologique. Gauche ou droite, même combat dans mon cœur, actuellement. Ça a juste à voir avec le fait qu’il s’agit d’un homme politique, dirigeant qui plus est : pour une fois que quelqu’un du peuple la met dans le cul à un membre du gouvernement et pas l’inverse, j’avoue me sentir un peu vengé. Pas vous ?

Je vous rappelle également que, selon les scientifiques, pour lutter contre le cancer de la prostate, la masturbation est un exercice salutaire. Bon, ça n’a pas été totalement prouvé, critiqué et démenti par certains, réaffirmé par d’autres. Mais dans le doute, masturbons-nous tous en cœur. Ne faites pas cette tête dégoûtée, j’ai dit « en cœur », pas « ensemble ». Masturbons-nous. Frénétiquement. Puissamment. Et de nombreuses fois. Noyons la Terre et sa connerie sous des flots incessants de sperme que nous dédierons, dans notre plus grande sincérité orgasmique, à mon amie Stéphanie (je vous ai déjà parlé d’elle ?). Je suis certain qu’elle sera ravie que vous lui dédiiez votre précieuse et abondante semence.

Et c’est sur cette image que ne renierait pas Lisa Sparxxx (je vous laisse googler son nom, bande d’ignares), que je vous laisse finir votre dimanche pluvieux, froid, et solitaire. Envoyez vos kleenex à la rédaction qui fera suivre.