Publié le Dimanche 4 août 2013 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Ceci est un message du CAT : Comité Anti-Tongs

Malgré mes réguliers appels à la décence, à la raison et à la fin du mauvais goût et des champignons infectieux, vous êtes de plus en plus nombreux à porter des tongs en ville.
Alors une fois de plus, ne confondez pas tout, hein. La tong, à la plage, c’est cool. Je ne suis pas encore tombé dans les limbes du mauvais goût et du mépris de la bienséance au point d’en porter moi-même, mais la tong sur la plage, c’est acceptable. Ça évite surtout de se ruiner la plante des pieds en marchant sur le sable brûlant d’un soleil d’été.

Malheureusement, vous continuez à porter des tongs en ville. Et ça, c’est le Mal absolu. Un vibrant appel au meurtre. Un plaidoyer pour une grande baffe dans votre gueule. Une faute de goût évident. Un manque d’hygiène consternant.
Non, moi je ne pourrais pas sortir avec une fille qui porte des tongs en ville. Je lui cracherais dessus, même.

Franchement, vous avez quoi dans la tête ?

Déjà, la tong pose un souci éthique. Un morceau de plastoc coloré avec une ficelle et roule ma poule. Coût de fabrication : entre 2 centimes et 1 euro si vous rajoutez des plumes ou des sortes de fleurs sur la ficelle. Prix de vente : entre 10 et 50 €…
Bon. Ce n’est pas comme si c’était non plus un truc qui me dérangeait. Ni le fait qu’acheter des tongs, c’est soutenir le travail et l’exploitation des enfants. Mais qui sait. Si ça peut toucher quelques personnes, ça ne coûte rien de le dire. Voilà. Toi qui porte des tongs, à chaque fois que tu en achètes, c’est un enfant que tu prostitues.

Ensuite, la tong pose un souci esthétique. Parfaitement. A moins que les chiffres soient totalement sous-estimés et que 95% de la population soit fétichiste du panard, il faut quand même avouer qu’un pied, c’est moche. Oui, même toi qui passe deux heures à lui peinturlurer les ongles de n’importe quelle couleur (la dernière tendance, c’est le bleu pisseux, si, si, regardez bien autour de vous). Des doigts de pieds tous tordus parce que comprimés dans des chaussures trop petites ou inconfortables l’année, désolé, mais moi ça ne me donne pas envie de vous sucer le gros orteil. Au contraire. Un pied, ça n’a rien de glamour, ne cherchez pas. Quitte à choper des maladies, moi j’ai toujours préféré ce qui se trouve 1 mètre au-dessus. Chacun son truc. Femme, mon amie, mon amour, si tu veux absolument te carrer une ficelle quelque part, ce n'est pas aux pieds qu'il faut la mettre.

Enfin, la tong pose un flagrant souci d’hygiène. Mais merde, vous allez réfléchir un peu ? Les gens crachent parterre, pissent parterre et même, dans le métro, on trouve des déjections de rats, qu’elles soient entières ou résiduelles.
Une récente étude sur les wagons du métro parisien montrait que l’on trouvait, sur le sol, des déjections de rongeurs (urine et merde de rats), des squames humains (poils, peau morte), de la salive humaine (crachats) et même parfois… du sperme. Et bien sache, pauvre fou, que chaque fois que tu marches avec des tongs dans le métro, c’est comme si tu marchais pieds nus là-dedans.

Je hais les tongs en ville. C’est comme ça. C’est tout. La tong est une aberration de la mode. Une de plus. La semaine dernière, une touriste américaine m’a demandé son chemin pour aller sur les Champs-Elysées, via le RER. Elle était en tongs. Je l’ai envoyée direction La Courneuve sur le RER B. Fallait pas m’agresser en agitant ses tongs sous mon nez. C’est elle qui a commencé. Et puis mine de rien, j’ai peut-être fait d’une pierre deux coups : elle tombera sur une bande de dégénérés et se fera agresser et enterrer dans une cave. Mais elle aura eu le temps, avec ses maladies de pieds, de contaminer ses agresseurs qui mourront dans d’atroces souffrances.
Faut jamais perdre espoir. Toujours continuer à croire que la bienséance triomphera du mal.

Dites non à la tong.

Il n’est jamais trop tard. Promettez-moi de ne pas mettre de tong en ville. Jamais plus. Jamais.

Je vous hais tous.

Sur ce, je vous laisse. Je vais appeler mon amie Stéphanie (peut-être vous ai-je déjà parlé d’elle, je ne me souviens plus trop) qui, elle au moins, ne met jamais de tongs. C’est une fille bien, je vous dis. Jolie, sympathique, et sans tongs. La femme parfaite, en somme. Et je ne sais pas pourquoi, à chaque fois que je dis ça, son mari se marre, se ressert un verre, et se met à pleurer.

PS : Le tee-shirt est disponible dans la boutique. Si vous osez me l'offrir (adresse), je taille du XXL les amis. Comme la chaîne TV porno. Y'a jamais de hasard...