Publié le Dimanche 26 mai 2013 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Une bonne baffe dans la gueule, remède imparable contre la connerie

Cette semaine, je suis allé au cinéma. J'adore le cinéma. J'ai toujours aimé l'ambiance d'une salle obscure, les baffles qui crachent un son trop fort à vous en étourdir, le grand écran, les fauteuils...
Je suis un inconditionnel du cinéma. Malgré son prix. Malgré une programmation pas toujours excitante. J'ai toujours adoré ça. Au point, dans mes vertes années, de sécher certains cours à la Fac pour me faire des toiles peinard à des heures où l'on peut prendre ses aises dans les rangées. Et par « prendre ses aises », j’entends poser son sac et son manteau sur le siège d’à-côté, et non pas enlever ses chaussures et virer son pantalon.

Quoique… ça a sans doute dû m’arriver une ou deux fois. Me souviens plus bien…

Malheureusement, de nos jours, il existe un fléau terrible qui vient vous ruiner une séance. Une peste existentielle, une insulte à l'intelligence, un parasite des salles obscures : le jeune con.
De sexe masculin ou féminin, seul ou en bande, il vient au ciné pour une raison indéterminée et qu'aucun chercheur, aventurier ou scientifique n'a encore réussi à découvrir.
Le jeune con ne le sait sans doute pas non plus. Vu qu’il est con. Ben oui, hein. En tout cas, il n'est pas vraiment là pour regarder un film, puisqu'il passe toute la séance à pianoter sur son smartphone pour envoyer des SMS.

Putain, je déteste cette sale engeance qui pollue mes salles adorées avec son portable de merde. Pardonnez-moi ma vulgarité soudaine, mais avec ceux qui portent des tongs à la ville et surtout dans le métro, c'est peut-être là parmi les pires saloperies que l'humanité ait engendré. De vrais plaidoyers pour la peine de mort par torture en place de Grève. Avec la roue, le chevalet, et tout. Limite, pour pas un rond, j’veux bien enfiler la cagoule rouge.

Tandis que vous tentez de passer un bon moment, et qui vous a tout de même coûté un bras, le jeune con vous éblouit toutes les cinq minutes avec son portable qu'il lève surtout bien haut afin que les rangs derrière lui en profitent.

En attendant que les salles réagissent enfin et s'équipent de brouilleurs, voire diffusent un message de bienséance au début de la séance, j'ai décidé de ne plus supporter en silence ces odieux parasites.
Du coup, ne vous étonnez pas si vous voyez voler des smartphones dans les salles, suivi du bruit d'une grosse baffe dans la gueule. Vous aurez simplement choisi la même séance que moi. Et je viendrais simplement d’expliquer à un jeune con ou une jeune conne que lorsque je lui demande une première fois d'éteindre son portable, il ou elle a tout intérêt à obéir. Vu qu’en plus, à la base, j’étais dans un bon jour : j’ai demandé poliment une première fois…

Et ce sera le même tarif pour le petit crétin qui vient avec ses potes pour parler fort, téléphoner ou mettre le bazar. Je vais devenir le distributeur automatique de baffe dans la gueule. Ouvert 24h/24, 7j/7, et jamais en panne. Même pas besoin de glisser une pièce dans la fente (essayez un peu pour voir...). C’est cadeau, c’est gratuit, poussez-pas, y’en aura pour tout le monde.

Je vous rassure, il y a aussi au cinéma l’inverse : les vieux cons qui confondent le cinéma avec leur salon. Ils vous tapent alors direct un scandale au moindre bruit. Au moindre éternuement. Au moindre échange avec votre voisin.

Ce sont les deux extrêmes. A combattre d’égale manière. Ben oui, on ne va pas mégoter. Vous commencez à me connaître, je ne suis pas avare. Ce sera le même forfait mandale pour eux. Main droite ou main gauche, c'est au choix.

Faut pas essayer de gâcher mes petits plaisirs.

Mais sinon je suis un gentil garçon, hein. Affectueux et tout... Même mon amie Stéphanie (je vous ai déjà parlé d'elle ?) peut en témoigner.

Tenez, j’ai même fait un gâteau pour ma nièce. Un vrai, je veux dire. Pas fourré avec des clous comme je pourrais éventuellement le faire si j'étais dans un bon jour. Non, un vrai gâteau au yaourt, fourré au Nutella, et avec un joli décor en pâte à sucre pour sa communion.
J’touche un peu ma bille en cuisine, toutes proportions gardées. Donc vous voyez bien, hein. Un type qui sait cuisiner une blanquette de veau ou faire un tiramisu ne peut pas être tout à fait mauvais. Enfin je pense. Enfin j’espère.

C’est juste qu’faut pas essayer de gâcher mes petits plaisirs, quoi.

En parlant de petits plaisirs, c’est aujourd’hui la fête des mères. Alors je pourrais me la jouer « politiquement correct » en souhaitant une bonne fête des mères à toutes les mamans. Certes. Mais là encore, vous commencez à me connaître, je ne suis pas du style faux-cul. Du coup, hein, désolé, mais vos mères, je m’en balance un peu… Je ne les connais pas (à part peut-être une ou deux mais sincèrement, je ne m’en souviens pas, je les ai surtout vues de dos). Donc elles pourraient se choper une gangrène suite à la blessure qu’elles se seront faites avec ces saletés d’épines de roses du bouquet que vous leur avez offert que ça ne m’empêcherait pas de reprendre deux fois des moules ce soir.

En tout cas, je profiterai donc de cet édito pour en souhaiter une bonne, de fête, à la mienne, de mère.

J’en profiterai aussi pour remercier ma tendre et chère épouse, avec qui je fête aujourd’hui mes 12 années de mariage. Elle a supporté mes colères. J’ai supporté les siennes. Elle a supporté mes humeurs. J’ai supporté les siennes. Elle a supporté mes errances. J’ai aimé le fait qu’elle n’en ait pas. Elle a supporté mes erreurs. J’ai aimé le fait qu’elle ne m’en tienne pas plus rigueur que ça. Elle a supporté mes écarts. J’ai aimé le fait qu’elle ne songe pas même en avoir. Elle a supporté ma connerie. J’ai aimé qu’elle y plonge parfois. Elle a porté mes enfants. Je l’ai supporté pendant. Elle a supporté GamAlive quand même moi j’avais du mal à y croire. Vous pouvez tous la remercier pour ça. Qu’elle soit bénie entre toutes les femmes. Elle mériterait qu’on la canonise. Juste retour des choses, notez bien, sachant qu’elle a quand même épousé un Dieu.

C’est sur cette note d’humilité totale que je vous abandonne à votre existence pour la fin de la journée.

Alléluia mes frères. Go in Pisse.