Publié le Jeudi 29 mars 2012 à 12:00:00 par Alexandre Combralier

 

Interview : Nicolas Dupont-Aignan, candidat à la présidentielle parle d'Hadopi et des jeux vidéo

4 questions, 4 réponses

Nous avons contacté tous les candidats à la présidentielle et leur avons posé les mêmes questions :

- Quelle est votre position concernant la Hadopi ?
- Que proposez-vous concrètement pour lutter contre le téléchargement illégal ?
- Certains candidats (comme Jacques Cheminade) se sont prononcés pour l’interdiction des jeux vidéo violents et une surtaxe des jeux vidéo qui ne sont pas « éducatifs ». Quelle est votre position à ce sujet ?
- Avez-vous des mesures particulières à proposer pour ou contre le jeu vidéo, voire pour l’industrie du jeu vidéo ?

Après Philippe Poutou, candidat anticapitaliste du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), c'est désormais Nicolas Dupont-Aignan, candidat de "Debout la République", qui se prête au jeu. Voici ses réponses, sans modification aucune :

- Quelle est votre position concernant la Hadopi ?

Je suis pour l'abrogation de la loi HADOPI et la libéralisation des échanges d'œuvres de pair à pair sans but lucratif. Rendre illégaux ces échanges comme c'est le cas aujourd'hui conduit à mettre un arsenal répressif qui portera tôt ou tard préjudice aux principes de liberté et de neutralité d'Internet auxquels je suis profondément attaché. Je suis persuadé que si nous avions encouragé le développement d'offres payantes innovantes plutôt que de faire la chasse aux "pirates", la France serait aujourd'hui un leader de l'économie numérique et cela contribuerait à son rayonnement culturel. Le défi de la rétribution des artistes dans un cadre de libre échange des œuvres n'est pas à sous-estimer mais je suis convaincu - et des services comme Spotify, Grooveshark où le français Deezer en apportent la preuve - qu'il est possible d'inventer des nouveaux moyens de diffusion des œuvres, avec une valeur ajoutée par rapport au P2P. Et les Français sont prêts à payer pour ces services. La contrepartie de cela est qu'il faudra lutter efficacement contre les activités qui, à l'image de Megaupload, s'enrichissent sur le dos des artistes. Mais nul besoin d'une surveillance généralisée du net pour cela, il suffit de tracer et stopper les flux financiers induits par ces activités.

- Que proposez-vous concrètement pour lutter contre le téléchargement illégal ?

La notion de téléchargement "illégal" n'a pas sa place dans mon projet. Je lutterai en revanche contre les vrais "pirates": ceux qui s'approprient les biens culturels pour en faire commerce sans verser les droits d'auteurs y afférant.

- Certains candidats (comme Jacques Cheminade) se sont prononcés pour l’interdiction des jeux vidéo violents et une surtaxe des jeux vidéo qui ne sont pas « éducatifs ». Quelle est votre position à ce sujet ?

Oui il y a des jeux vidéo violents. Oui cela peut conduire à déstabiliser les enfants qui y jouent. Mais je considère que cela relève de la responsabilité des parents et il existe déjà une signalétique permettant de classer les jeux vidéos selon leur caractère violent ou amoral. Je considère absurdes les discours d'extrapolation autour de la violence des jeux vidéo. Si un enfant en arrive à se comporter en société comme un personnage de jeu vidéo, le problème provient de son éducation, pas des jeux vidéo auxquels il peut jouer, pratique qui est dès lors davantage la conséquence que la cause. Bien heureusement, tous les enfants qui ont joué avec un pistolet en plastique ne sont pas devenus des amateurs d'armes à l'âge adulte.

- Avez-vous des mesures particulières à proposer pour ou contre le jeu vidéo, voire pour l’industrie du jeu vidéo ?

Le jeu vidéo est un secteur dynamique sur lequel la France est bien positionnée, notamment grâce à des formations d'excellence, et je souhaite promouvoir ce secteur dans une politique large et ambitieuse d'émergence d'une vraie économie numérique.
Cela passera entre autres par le renforcement du dispositif de Jeune Entreprise Innovante et le développement de nouveaux pôles de compétitivités. Indéniablement, l'industrie française du jeu vidéo devra être de la partie !

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