Publié le Mercredi 2 avril 2014 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Goat Simulator (PC)

On va en faire tout un fromage

Nous avons tous été traités de chèvres à un moment ou à un autre. La chèvre. Symbole du manque de réussite, de la médiocrité, du ridicule et de l’échec. Personnellement, je n’ai jamais pu avouer au monde entier ma fascinante envie, mon fantasme secret de devenir une chèvre. Non pas que l’idée de me faire tirer sur les pis par un bouseux pour faire du fromage, ou me faire tirer tout court par un quelconque légionnaire soient parmi mes désirs secrets les plus profonds, mais l’idée même d’incarner une chèvre n’est-elle pas simple, belle, envoûtante et surtout, enivrantes de ces subtiles senteurs animales ?

Et puis, si nous étions tous un peu chèvres, n’y aurait-il pas un peu d’espoir dans cette misère affective que traversent bon nombre d’entre vous, chers lecteurs qui sentez parfois un peu trop le bouc ?

Heureusement, Coffee Stain Studios a décidé de sortir Goat Simulator. A l’origine petite blagounette pour se moquer de tous les « Train Simulator », « Moissonneuse Simulator », et autres « Trottinette Simulator » que certaines boites (allemandes pour la plupart) nous sortent à tire-larigot, l’idée a eu un tel engouement sur le net que les développeurs ont décidé de créer un véritable jeu.

Alors parler de « jeu », c’est un bien grand mot… Vous incarnez donc une chèvre. Lâchée dans un (tout) petit terrain de jeu composé de quelques maisons, un chantier et un minuscule circuit de drift, notre amie chèvre a pour mission de… s’envoyer en l’air et de tout péter. C’est bien simple, le but est de foncer dans tout ce qui bouge ou ne bouge pas, d’envoyer valdinguer personnes, véhicules, bonbonnes de gaz, serres, barricades, sans oublier l’intérieur de certaines bicoques. Qu’il s’agisse d’exploser les locaux de Coffee Stain Studios, mettre le souk dans une manifestation, ravager un instant barbecue entre voisins, ou défoncer une station-service, vous allez vous en donner à cœur joie. Mais vous pouvez aussi jouer sur les nombreux trampolines, à essayer de sauter le plus haut possible.

Il n’y a pas de véritable but dans le jeu, autre que de tout exploser, tout ravager, tout péter. Quelques défis sont proposés : se prendre une voiture, faire un gros score, faire une figure acrobatique sur un trampoline, atteindra la lune… Une vingtaine au total, franchement pas facile pour certains.
En bonus, notre amie chèvre pourra agripper des objets grâce à sa langue, ou utiliser le « slow motion » pour ralentir le temps…

Avec des bugs énormes, des collisions affreuses, le jeu mise avant tout sur le ridicule et le grand n’importe quoi. Ces bugs sont d’ailleurs partie intégrante du jeu. On pourra même attribuer des bonus à notre capriné : jetpacks et autres joyeusetés, appelés « mutators ».


Excessivement court, toutefois, Goat Simulator est destiné à recevoir de nouveaux terrains de jeux dans les mois prochains. On l’espère sincèrement. En tout cas, voilà un jeu complètement impossible à noter. Certains détesteront : c’est ridicule, n’importe quoi, cher (10 €), sans objectif, buggé, stupide, bref, une vraie arnaque. D’autres trouveront que cela relève du pur génie : de nombreux clins d’œil cachés, des trouvailles énormes, une ambiance complètement conne et une vraie déclaration d’amour aux chèvres. Que nous sommes tous. Nous faisons partie de cette dernière catégorie. Un jeu exceptionnel, donc, de notre point de vue, que nous ne vous recommanderons pas forcément pour autant, vu son prix, mais qui reste un défouloir fabuleux et un grand moment de n’importe quoi et de ridicule comme on aimerait vraiment en voir plus souvent dans un milieu du jeu vidéo qui a tendance à péter plus haut que son cul et oublier qu’avant tout, l’unique et principal but de son existence, c’est s’amuser.

Un tel jeu de merde, aussi fabuleux, ne pouvait donc que recevoir la note maximale, non ?