Publié le Mardi 29 octobre 2013 à 09:00:00 par Cedric Gasperini
Test de Assassin's Creed IV Black Flag (PC, Xbox 360, PS3, Wii U)
A l'abordage !
Assassin’s Creed IV Black Flag est en réalité le sixième épisode et marque un vrai tournant dans la série. Sixième puisque deux épisodes baptisés « Brotherhood » et « Revelations » ont été insérés entre l’épisode 3 et l’épisode 4. Et vrai tournant à plus d’un titre.Tout d’abord, exit le protagoniste principal, Desmond. Pour faire court, toutes les histoires racontées dans les jeux Assassin’s Creed sont les souvenirs ADN d’une personne, étudiées au moyen de l’Animus, une machine spéciale qui permet de retrouver ce qu’ont vécu vos ancêtres. Tous les épisodes précédents étaient tirés des souvenirs ADN d’un seul et même homme : Desmond.
Or à la fin d’ Assassin’s Creed 3, Desmond est tout mouru et du coup, il a fallu trouver autre chose.
Assassin’s Creed IV Black Flag est donc un tournant dans la série parce qu’il remplace le personnage « contemporain » qui va donc prêter ses souvenirs. On ne vous en dira pas plus, puisque les passages où vous le jouerez se déroulent en « FPS » (vue subjective) pour ne pas vous dévoiler de suite qui c’est. Ce qu’on peut vous révéler, toutefois, c’est qu’il est de la même famille que Desmond. Une évidence puisque vous allez vivre l’histoire d’Edward Kenway, pirate de son état, et qui est le grand-père de Connor Kenway, le héros d’ Assassin’s Creed 3… Ce qui signifie donc que Desmond et ce nouveau-venu ont une même ascendance.
Autre changement dans série : Assassin’s Creed IV Black Flag est le premier épisode qui s’offre un retour en arrière. Tous les autres se déroulaient dans un ordre chronologique. Pas celui-ci. Il se déroule plusieurs années avant le précédent opus. L’histoire débute en 1715, pour être précis, et va suivre les plus glorieuses mais aussi les plus sombres années de la Piraterie.
Mais bref. Assassin’s Creed IV Black Flag raconte l’histoire d’Edward Kenway, donc. Paysan alcoolique qui délaissa son épouse pour faire fortune sur un bateau pirate voguant sur les mers des Caraïbes. Le destin a mis sur sa route un assassin, Duncan, traitre à son ordre, qui allait offrir des renseignements cruciaux à ses ennemis jurés, les Templiers. Prenant sa défroque et espérant une forte récompense, Edward se retrouve mêlé à une histoire qui le dépasse, une guerre de plusieurs siècles, et va devenir malgré lui l’un des outils primordiaux dans cet affrontement ancestral.
Le premier constat du jeu est sans appel et s’apparente à un échec. Antipathique, avec un visage désagréable et une attitude peu avenante, Edward Kenway est un héros auquel on ne s’attache pas du tout. Ubisoft livre un personnage en demi-teinte, loin du héros au grand cœur mais également loin du pirate sanguinaire sans foi ni loi. C’est juste un crétin cupide.
Heureusement, même si c’est vraiment dommage, cet état de fait n’aura pas forcément une grosse influence sur l’impression générale. Parce que les personnages secondaires sont passionnants, d’une, et de deux parce que le vrai héros du jeu, c’est en vérité le Jackdaw, le bateau pirate.
C’est grâce à ce bateau que vous allez voguer d’un lieu à un autre, d’une mission à l’autre. Si la plupart de ces missions se dérouleront à Terre, dans les villes de Nassau ou de Kingston, par exemple, ou encore à la recherche de temples mayas dans la jungle, voire sur quelques iles abandonnées, vous passerez la plupart du temps en mer. Certes, vous pouvez activer le « déplacement rapide » qui vous propulse automatiquement vers votre destination. Mais ce serait vous priver de quelques abordages et autres joyeusetés. Car il sera primordial d’attaquer d’autres navires pour leur voler leur cargaison de rhum ou de sucre, afin de les revendre, ou de tissu, de bois ou de métal pour améliorer votre bateau.
En effet, de très nombreuses améliorations seront disponibles : canons de bordée plus puissants, canons sur pivot, canons de poursuite, figure de proue, mortier, voiles, cale, équipage, harpons, chaloupes, protection de coque, boulets explosifs, boulets enchaînés, barils explosifs, barre, voiles… il y a un grand nombre de points à modifier sur votre navire pour le rendre plus performant, plus menaçant, plus résistant, plus meurtrier.
Et ce sera nécessaire : si vous allez vous frotter à quelques petits navires au début de l’aventure, rapidement, vous croiserez des Man-O-War ou frégates puissantes, voire même tenterez de battre des navires de légendes, ultra-puissants et quasiment invincibles.
En mer, vous pourrez également chasser baleines et requins, ou aller à la chasse au trésor sous les fonds marins. Tout se débloquera au fur et à mesure, parfois un peu tard à mon goût – pouvoir aller fouiller les épaves n’a été rendu possible qu’après une dizaine d’heures de jeu. Mais dans tous les cas, c’est sur mer que vous devrez principalement faire vos preuves.
Et la bonne nouvelle, c’est que diriger son navire est grisant. Entre les tempêtes, les chants des marins, ou les combats parfois très périlleux – attaquer un navire et en voir deux débarquer pour le secourir, ça calme – les moments passés sur l’eau sont totalement géniaux.
Et finalement, être à la barre est relativement facile. La jouabilité est plutôt intuitive et on arrive très rapidement – plus rapidement que sur Assassin’s Creed 3 dans mon souvenir – à diriger son esquif. Plusieurs vitesses sont disponibles, et bien entendu, virer de bord est plus rapide et plus précis à faible vitesse. La gâchette de gauche permet de sélectionner les canons, celle de droite de tirer, sans oublier le mortier et la longue-vue… bref c’est accessible à un enfant de 5 ans.
Au risque de me répéter, et je tiens à le faire parce que c’était un aspect qui avait été loin de me séduire dans Assassin’s Creed 3 et du coup m’inquiétait pour cet épisode, la navigation en mer est l’un des gros points forts du jeu. Et sans nul doute le plus réussi.
Outre les grandes cités, vous aurez beaucoup d’îles à visiter. Il y aura quelques animaux à chasser (mais pas les tortues, c’est dommage), quelques trésors à trouver, quelques points de synchronisation à activer, des entrepôts à piller…
Sinon, ma foi, les villes se suivent et se ressemblent un peu. Certes, ici, elles sont plus pouilleuses, moins vastes. Mais c’est toujours la même rengaine : grimper sur les toits, éviter les soldats ennemis, récupérer des bonus – fragments d’Animus – ou des chants de marin (et ça, c’est chouette), régler des contrats d’assassinat, capturer des messagers… des missions annexes peut-être un peu moins nombreuses sur terre, mais cela n’est pas plus mal au final.
Quant aux missions du scénario principal, elles sont dans la lignée de ce que l’on connait déjà : certaines demandent de suivre ou d’espionner des individus, d’autres de pénétrer furtivement dans des lieux… ces dernières sont d’ailleurs un peu plus nombreuses, vous poussant à jouer de manière plus subtile et moins bourrine.
On découvrira des personnages secondaires passionnants, des pirates de légende, des bribes d’Histoire que l’on connait tous et qu’on pourra vivre de l’intérieur…
Le multijoueur est de son côté toujours aussi réussi. 8 cartes sont disponibles : St Pierre, Ile de Saba, Tempa Bay, La Havane, Prison, Palenque, Portobello, et Ste Lucie. Ainsi que plusieurs modes : Meute (assassinat collectif), ou confrontation. Ce dernier mode regroupe les modes domination (Capture et défense de territoire), Traque (assassinat de cibles), Deathmatch, Assassinat, Chasse à l’homme et Assaut de relique. Enfin, Labo (création publique, sans gain d’xp) est également disponible. On gagne des talents au fil de l’expérience glanée.
Les niveaux sont plutôt réussis, les parties sympathiques, bref, ça reste un vrai point fort du jeu, et ce même si l’aventure solo a de quoi justifier à elle-seule l’investissement. Un simple bonus, donc, mais un bonus de qualité.
Chose extraordinaire, cet Assassin’s Creed IV Black Flag est totalement dénué de bugs. Nous n’en avons rencontré aucun. Pas un seul. Alors que le monde à parcourir est énorme, les développeurs ont réussi l’exploit de… oui, bon, en fait je déconne… comme à son habitude, cet épisode fourmille de bugs qui seront – plus ou moins – résolus au fil des patches à télécharger. Corps qui flottent à un mètre du sol, ou qui flottent à quatre mètre au-dessus de l’eau quand le bateau a été coulé… dialogues en anglais (parmi la foule mais pas lors des discussions du scénario principal, heureusement), soldats fantômes… dont on ne voit que le pistolet et l’épée s’agiter en l’air, hommes de vigie qui tombent et restent allongés dans le vide juste retenus par un morceau de pied…
Ajoutez une faille bien pratique mais dommageable pour l’intérêt du jeu : si les bateaux que vous n’attaquez pas tentent généralement de vous éviter, vous pouvez quand même, en vous y prenant bien, les aborder seul : vous vous jetez à l’eau, chopez le bateau au passage, montez dedans et devez alors tuer tout l’équipage. Dès que vous êtes à bord, le navire ennemi s’arrête. Vous restez donc tout près de votre bateau pirate. Une fois tout le monde exécuté, et même s’il s’agit d’un puissant Man-O-War de niveau élevé et que vous n’auriez jamais réussi à battre, il suffit alors de remonter sur votre navire, et tirer un boulet sur le bateau que vous venez de nettoyer – allez comprendre pourquoi… Il explose alors et vous permet de l’aborder et de le piller sans avoir mis votre propre embarcation en péril ni vos marins. Bon. Le jeu étant ce qu’il est, durant l’abordage, vos marins insultent les ennemis, tirent dessus, et ce même alors qu’il n’y en a plus un seul de vivant. J’ai même un marin qui a été tué (un gros « équipage -1 » s’affiche à l’écran), je ne sais pas comment, alors qu’il n’y avait plus d’ennemi.
Ces navires ayant une cargaison conséquente, c’est utile, mais avouons que question « réalisme », c’est très moyen. Notez enfin que cette technique ne fonctionnera pas avec les navires de légende, ceux-ci vous shootant au canon.
Enfin, autres bugs, les marins qui hurlent « on l’a coulé ! » ou « envoyons-le par le fond ! » alors que vous attaquez… un port.
Bref, vous l’aurez compris, Assassin’s Creed IV Black Flag est truffé de bugs plus ou moins gênants.
Et pourtant… même avec ces nombreux bugs. Même avec un héros aussi charismatique qu’un lavement au vinaigre. Même avec quelques griefs personnels (revenant de Jamaïque, j’ai pu voir à quel point les développeurs n’ont pas respecté la géographie des lieux et auraient pu faire un effort en rajoutant un ou deux lieux ou plages mythiques). Même avec un scénario pas aussi fort que les précédents opus. Assassin’s Creed IV Black Flag reste malgré tout cela un grand jeu. Parce que l’ambiance est captivante. Parce qu’on y apprend malgré tout quelques bribes d’histoire. Parce que la durée de vie est énorme. Parce que les phases en bateau sont formidables. Parce que c’est Assassin’s Creed, tout simplement. On court, on combat, on grimpe, on saute de toit en toit, on monte sur des clochers, on monte sur des mâts, on se faufile… le tout avec une jouabilité hors pair.
Bref. Même ses défauts, pourtant bien présents et qui en gêneront peut-être plus d’un, et peut-être bien plus que nous, Assassin’s Creed IV Black Flag est à nos yeux un nouvel épisode réussi, passionnant, et que vous n’arriverez pas à lâcher. Vivement Assassin’s Creed V.
Nous avons pu jouer quelques heures sur PS4 à Assassin's Creed IV Black Flag. L'occasion de vous dire que oui, le passage à la next-gen est bien visible. Si les personnages ont toujours cette chevelure crasseuse et raide, les décors sont plus fins, l'horizon plus net, et surtout, les vagues sont bien plus impressionnantes de réalisme. Le jeu n'en est pas changé pour autant, puisque c'est exactement le même, mais graphiquement, quand bien même on sent que le moteur n'est pas du pur next-gen, c'est un vrai pas de franchi.
Test précédent - Home - Test suivant
Assassin's Creed IV Black Flag (PC, Xbox 360, PS3, Wii U)
Plateformes : PC - Xbox 360 - PS3 - PS2 - Wii U
Editeur : Ubisoft
Développeur : Ubisoft
PEGI : 18+
Prix : 60 €
LA NOTE
LA NOTE DES LECTEURS
Aucune note des lecteurs.
Soyez le premier à voter
Images du jeu Assassin's Creed IV Black Flag (PC, Xbox 360, PS3, Wii U) :
Derniers Commentaires
- New Order : un nouvel album remasterisé par Cedric Gasperini
- L'Edito du Dimanche par clayman00
- L'Edito du Dimanche par clayman00
- L'Edito du Dimanche par Azu
- L'Edito du Dimanche par streum13
- Top des ventes de jeux vidéo sur Steam par iactus
- Flashback 2 est sorti ! par clayman00
Articles préférés
- (TEST) Worms Armageddon – Anniversary Edition (PS5, Nintendo Switch)
- Car Mechanic Shop Simulator, dirigez une boutique de pièces auto
- (TEST) Flint : Treasure of Oblivion (PC, PS5, Xbox Series)
- Star Trek: Legends disponible sur PlayStation, Xbox et Nintendo Switch
- Assetto Corsa EVO dévoile un making-of
- (TEST) Creative Sound Blaster X5, un DAC polyvalent d'excellente qualité
Dernières Vidéos
- Bokura: planet, le jeu de coop en 2D s'offre une démo
- Age of Darkness: Final Stand est sorti en version finale
- Until Dawn : La mort sans fin, découvrez la bande-annonce du film
- Cryptical Path, un rogue-lite builder
- Exoborne en playtest le mois prochain
Derniers Concours
- Une manette Deadpool & Wolverine plutôt généreuse
- Amazon Prime Gaming : les jeux gratuits de juillet deuxième partie
- Enemy of the State : un shoot coop au pays d'Al Capone
- Concours Calendrier de l'Avent Jour 23 : Battlefield 2042 Edition Ultimate (PS4, PS5)
- Concours Calendrier de l'Avent Jour 22 : Spiderman intégrale 8 films (DVD)