Publié le Lundi 28 octobre 2013 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Batman Arkham Origins (PS3, Xbox 360, PC, Wii U)
Les oreilles en pointes
En deux opus seulement, la Warner a réussi à imposer Batman comme personnage fort dans l’univers du jeu vidéo. Après un sympathique Batman Arkham Asylum puis un très réussi Batman Arkham City, il fallait continuer dans cette voie et réussir à séduire une nouvelle fois les amateurs de super-héros capés.Plusieurs questions se posaient donc : Allait-on une nouvelle fois réussir à tomber sous le charme du justicier masqué ? Le changement de studio, Warner Montréal succédant à Rocksteady, allait-il porter préjudice à la série ? Et puis surtout, ces jeux étant fortement influencés par les films de Christopher Nolan et son ambiance noire et oppressante, après trois films plus ou moins réussis et deux jeux vidéo, la routine et la lassitude n’allaient-elles pas s’installer ?
L’histoire nous entraîne en amont des deux précédents opus. 6 ans avant Batman Arkham Asylum, pour être précis. Bruce Wayne n’est pas pour autant un petit puceau boutonneux passant ses journées dans sa chambre à lire OK Magazine et à écouter du Justin Bieber sur son mp3.
Il est déjà Batman. Depuis deux ans, il traque les brigands de Gotham City. La Police ne sait pas encore si elle doit le considérer comme un allié ou un dangereux psychopathe. Et ne s’est pas rendue compte qu’en fait, il est les deux. De la même manière, Batman a beau taper des petits bras, il ne sait rien encore des organisations criminelles qui infestent les lieux et ne s’est pas encore frotté aux grands pontes. Malgré tout, devenant une épine dans le pied des criminels, Batman voit sa tête mise à prix pour 50 millions de dollars par Black Mask, le boss de la mafia.
Pour couronner le tout, le Joker et Bane organisent – encore – une évasion massive du pénitencier de Blakgate.
Notre justicier va donc devoir éviter les 8 chasseurs de prime lancés à sa poursuite, combattre les criminels évadés et éviter les forces de l’ordre qui le recherchent également. Et sinon, vous reprendrez bien un hotdog ?
Bon. On vous l’annonce tout de go : séduisant sur le papier, le scénario de ce Batman Arkham Origins est un peu tout pourri en réalité. Mal ficelé, mal rythmé, assez inintéressant, il ne s’élève jamais vers les sommets qu’on aimerait le voir atteindre – comme les films serais-je tenté de dire – même si, finalement, il assure le strict minimum. Décevant, donc, mais pas rédhibitoire, sachez-le.
En fait, le seul aspect sympathique de cette histoire est de faire passer Batman de travesti justicier à la légende qu’on connaît. C’est la naissance du mythe qu’on découvre ici, avec tout ce que cela implique : des personnages secondaires inédits, une situation différente (les quartiers pouilleux ne sont pas encore devenus l’asile de Gotham) et une ambiance un poil plus pesante. Ce sera l’occasion également de croiser quelques têtes connues des fans, comme un Jim Gordon pas encore devenu l’allié précieux.
Pendant qu’on parle d’ambiance, sachez que Batman Arkham Origins est sublime. Fascinant sur PC, il arrive sur consoles à tirer pleinement des derniers soubresauts de la PS3 et de la Xbox 360. Un sublime travail artistique qui vous dévoile la ville de Gotham sous la neige. Bref, visuellement, c’est du grand art. Et pour le coup, ça fait bien plaisir. Dans ce monde ouvert, où l’on peut se promener à loisir, on se prend souvent à arpenter les rues juste pour la beauté des lieux. Limite plus excitant que le précédent opus, Arkham City, serait-on tenté de dire, et ce même si le recyclage des bâtiments du tout premier épisode, Batman Arkham Asylum, ne passera pas inaperçu et pourrait ressembler à une certaine fainéantise un peu lourdaude puisque le tout est agencé différemment. Une sorte de pompage mal goupillé, en fait. Mais le résultat est là : on en prend plein les mirettes, le tout porté par une bande-son qui assure pleinement son boulot.
Pendant qu’on parle de son, on regrettera la voix du Joker, qui n’est pas la voix officielle française et, sans forcément démériter, n’est toutefois pas à la hauteur. Et ça, c’est bien dommage. Ça donnerait presque envie de taper dessus un peu plus fort.
Pendant qu’on parle de taper, le gameplay du jeu n’a pas vraiment changé. On alterne entre phases d’exploration, pour le plaisir ou pour collecter des bonus, et phases de combats ou d’infiltration. Les combats. Notez que l’action se déroulant de nuit, et à Noël, les gentils citoyens sont tous chez eux et que vous ne croiserez, dans les rues, que des brigands ou des policiers. Les deux cherchant à vous dessouder, pas besoin de tergiverser pendant 107 ans : même les appels à l’aide sont bidons et vous devrez, chaque fois, rentrer dans le tas. A ce propos, de nouveaux ennemis débarquent dans le jeu et ne seront pas aussi faciles à éliminer qu’avant : il faudra esquiver et contrer plus que d’habitude.
Pendant qu’on parle de nouveautés, citons le mode enquête et des gadgets qui viennent étoffer la panoplie de Batman ou en remplacer d’autres. Par exemple les bombes collantes, le gant électrique ou le grappin à double griffe.
Un nouveau et unique mode multijoueur voit également le jour : Prédateurs invisibles. Vous jouez un brigand, armé de grenades et fusils. Deux équipes de trois joueurs s’affrontent pour le contrôle de certaines zones. Et pendant ce temps… deux autres joueurs jouent Batman et Robin et se chargent de chasser les criminels de chaque équipe… Parfois, le Joker et Bane s’invitent dans la danse et peuvent s’opposer de manière bien plus efficace à nos deux justiciers.
Assez bancal, pas spécialement palpitant, ce mode souffre gravement de la comparaison des modes multijoueur de jeux tels qu’Assassin’s Creed qui ont réussi à proposer quelque chose de nouveau et de rythmé pour un jeu en vue extérieure. D’autant plus qu’ici, on n’a le droit qu’à 4 malheureuses cartes…
Au final, que penser de ce Batman Arkham Origins ? Le jeu est séduisant. Réussi. Sympathique. Mais il n’arrive pas à se hisser à la même hauteur que son prédécesseur. La faute à un scénario assez moyen et peu passionnant. La faute à un petit je-ne-sais-quoi qui finit par lasser. La faute à des combats contre les boss loin d’être inoubliables, et plus anecdotiques et pénibles qu’autre chose. La faute à un mode multijoueur totalement dispensable.
Mais qu’on ne se méprenne pas à cause de ces critiques : l’ambiance et la qualité du gameplay, doublé par une aventure solo d’une quinzaine d’heures, en font un jeu à recommander les yeux fermés. C’est bon, bien réalisé, et finalement, le justicier masqué arrive une nouvelle fois à nous séduire et à nous captiver. C’est déjà beaucoup.
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Batman Arkham Origins (PS3, Xbox 360, PC, Wii U)
Plateformes : PC - Xbox 360 - Wii U
Editeur : Warner Bros Games
Développeur : Warner Bros Games
PEGI : 16+
Prix : 60 €
Images du jeu Batman Arkham Origins (PS3, Xbox 360, PC, Wii U) :
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