Publié le Mardi 22 octobre 2013 à 12:00:00 par Alexandre Combralier
Gravity, la critique du film
Un aller et un retour

Tous sauf deux, si vous avez bien tout suivi. Sandra et George sont dans la place, ils sont toujours vivants malgré des débris de satellite russe qui ont fracassé un peu tout le monde, y compris les quelques canots de sauvetage disposés ici dans une station spatiale internationale, là dans une station chinoise. Pour couronner le tout, les réservoirs d’oxygène se vident, George n’a pas bu de vodka depuis un bail et Sandra est totalement inexpérimentée en tant que débutante en sorties sidérales.
Le film n’a pas de grand scénario à proprement parler. Il y a deux personnages principaux, et quand tout le monde ou presque meurt dans les premières vingt minutes, il n’y aura plus qu’eux jusqu’à la fin. Gravity est plutôt un road-trip désespéré et subi dans l’orbite terrestre (le film ne s’aventure pas bien loin dans l’espace, et non, il n’y aura pas de trou noir intersidéral dans lequel Sandra sera aspirée pour retrouver une civilisation perdue qui lui permettra de revenir sur Terre et de contrer une invasion extraterrestre alors que tout semblait perdu, ça aurait fait un peu trop cliché quand même).

Mais le sentiment le plus marquant dans Gravity, c’est la solitude. Forcément, dans l’espace, personne ne viendra prendre un café avec vous. Solitude des deux personnages bien sûr, mais solitude qui s’accroît quand ils seront inévitablement séparés. Du coup, on peut dire que le dialoguiste de Gravity n’a pas été surchargé de travail. Ce qui n’empêche pas, notons-le au passage, quelques répliques bien senties, et même parfois drôles, histoire de décompresser un peu.


Quand il cherche à vous émouvoir vraiment, notamment quand Sandra se croit sur le point de mourir et nous sort un monologue navrant et éculé du genre « Je vais te rejoindre là-haut » (en parlant de celle-que-j’aimais-trop), on se dit qu’on a déjà vu cette scène 3000 fois au cinéma, et que ça ne marche plus exactement comme au premier jour. Gravity est plus réussi quand, au lieu de se complaire dans des moules rebattus, joue avec le spectateur lui-même (ce que je vois à l’écran, n’est-ce pas une hallucination du personnage en mal d’oxygène et qui commence à délirer ?).


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