Publié le Vendredi 19 octobre 2012 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Test de Resident Evil 6 (PC, Xbox 360, PS3)
Un renouveau poussif ?
Sans être un mauvais jeu, Resident Evil 5 était loin de s’inscrire parmi les meilleurs jeux de l’année 2009. De bonnes idées, mais une ambiance qui tombait à plat, une jouabilité calamiteuse et quelques soucis techniques l’empêchaient de franchir le pas vers la catégorie des jeux incontournables. Sympa, donc, mais pas inoubliable.On attendait donc beaucoup de cette suite. Resident Evil 6 a, en plus, la volonté de se tourner vers les super productions hollywoodiennes, à grands renforts de cascades, de scènes d’action et de gunfights.
Passée la déception de devoir suivre plusieurs protagonistes habituels de la série, et non pas Bruce Willis qu’ils auraient quand même pu embaucher pour l’occasion, le joueur est directement plongé dans le bain : hélico qui explose, course poursuite….
L’histoire est simple : 15 ans après, les évènements de Raccoon City, détruite par une bombe nucléaire, sont toujours classés top-secret. Quand le président des Etats-Unis, Adam Benford, décide de rendre public le dossier, il est victime d’une attaque bioterroriste. Devenu un monstre, il est abattu par les gardes du corps chargés de sa protection, Leon S. Kennedy et Helena Harper. Ces derniers, accusés d’avoir tué le président, doivent donc prouver leur innocence.
De leur côté, en Chine, deux autres membres du BSAA (Bioterrorism Security Assessment Alliance) , Chris Redfield et Piers Nivans, doivent faire face à des attaques bioterroristes massives…
Et c’est parti pour de longues virées à exploser du zombie et tout un tas d’autres bestioles, et à parcourir le monde pour le nettoyer.
Vous allez jouer Chris Redfield et Piers Nivans, Jake Muller et Sherry Birkin, et Leon S. Kennedy et Helena Harper. Chacun évolue en couple, permettant du coup de jouer en coop, en écran splitté ou online, tout au long de la campagne. Si d’un côté, on gagne en fun et on peut partager ses instants avec un pote, avouons tout de même une certaine lassitude de votre testeur préféré (oui, moi forcément) pour ces jeux qui vous collent un partenaire. C’est la grande mode et du coup, le mythe du héros seul face à l’adversité en prend pour son grade. D’autant plus qu’ici comme ailleurs, si vous jouez seul, l’autre personnage est géré par une IA qui n’est quasiment jamais au niveau. Lenteur, réactions bizarres… on se retrouve régulièrement à avoir la désagréable impression de traîner son petit frère ou sa petite sœur handicapée mentale dans les pattes.
Notez enfin que vous jouerez également Ada Wong, débloquée à la fin du jeu, et qui évoluera en solo, elle, dans une dernière partie.
Trois couples dont les aventures se rejoignent à la fin, bien entendu. Trois campagnes assez différentes les unes des autres. Trois ambiances. Car Capcom a tapé très large et propose au final un mélange de tout ce qui a fait le succès de la série, agrémenté de plusieurs nouveautés et nouvelles directions… Resident Evil 6 se retrouve donc être le jeu le plus long, le plus varié, et les plus complet de la saga. Une sorte de best-of.
Leon et Helena, eux, auront droit au côté old-school qui devrait plaire aux nostalgiques : cimetière, temple, cathédrale, bâtiments remplis de zombies, caves obscures, métro…
Chris et Piers, eux, sont en Europe, en pleine guerre civile. Et le jeu est plus centré sur une action moderne à base de soldats, de monstres parachutés, de tanks, et d’armées ennemies qui déboulent de partout. Ils poursuivront leur périple en Chine, pour une longue et sympathique virée.
Quant à Sherry et Jake, on les retrouvera en Europe de l’Est, dans la fantasque république d’Edonie.
Globalement, ce Resident Evil 6 côtoie le bon comme le moins bon. Et là encore, comme le précédent opus, la mayonnaise a du mal à prendre. Oh, le jeu n’est globalement pas désagréable. Mais seuls les fans aveugles et hystériques le porteront aux nues. Ce sixième opus, même animé par les meilleures intentions du monde, n’est franchement pas au niveau.
Le gameplay est poussif. Le jeu manque cruellement de rythme. Outre les problèmes de caméra ou d’IA, on se prend à pester contre des bugs innombrables et souvent gênants, contre un manque de vivacité des personnages, contre des passages bateaux et manquant clairement d’envergure, contre des missions franchement lourdingues (celles, nombreuses, en véhicule). Contre tout un tas de passages ratés qui foutent l’histoire et l’ambiance en l’air. Contre un système de couverture pourri (il faut viser pour se coller contre un mur).
Sans oublier que, graphiquement, le jeu côtoie le meilleur comme le pire. Et que malheureusement, on retient surtout le pire.
Reste qu’au final, la mayonnaise ne prend pas tout à fait. Capcom reprend des ficelles tellement énormes et archi-vues qu’elles n’en sont plus du tout efficaces. On sait quand un zombie va débouler. On sait quand on pénètre dans une arène pour affronter un boss, on sait quand la tempête va se déchaîner après un passage calme… ce n’est certes pas désagréable. Mais c’est sans surprise.
En fait, on a un peu l’impression que Capcom a pris toutes les idées possibles et imaginables, a mélangé son type de jeu habituel à la série, avec des jeux d’actions européens de type Gears of War, a rajouté ici et là quelques passages à la Call of Duty, quelques petites choses old-school, des QTE à foison – et rarement très inspirés, surtout quand on doit s’en taper 4 ou 5 de suite -, puis a décidé d’appeler ça Resident Evil 6.
Bref la sauce ne prend pas. Trop de lourdeurs, trop d’imprécisions, trop d’essais infructueux pour que le jeu soit tout à fait plaisant.
Tout de même, il réserve quelques bons moments et a quelques atouts en manches. Oui, tout n’est pas mauvais dans ce Resident Evil 6, fort heureusement. D’abord, le jeu est long. Vraiment. Comptez une trentaine d’heures pour en venir à bout. Ensuite il est vraiment varié. On est baladé d’un pays à l’autre, d’un couple à l’autre, et au final, d’une ambiance à l’autre. Pas le temps de s’ennuyer. Et certains passages – comme le métro – sont plutôt réussis et funs. Le final, lui, est assez monstrueux et laisse le joueur sur une excellente note. C’est assez rare – les fins des jeux vidéo sont trop souvent pourries – pour être souligné.
De la même sorte, si l’IA de son coéquipier est parfois calamiteuse, globalement, celle des ennemis tient la route.
Le jeu des lumières est une réussite. L’animation également. D’autant plus que nos personnages ne sont plus autant limités que dans les précédents opus. On peut enfin tirer en bougeant. On peut glisser, se battre au corps à corps…
Le mode multi, assez léger, reste original et bien senti : le mode « chasse à l’homme » (désactivable si l’on veut rester peinard) permet d’arriver en plein partie d’un ami et de jouer un monstre qui va tenter de l’abattre, tandis que lui poursuit son bonhomme de chemin sur la campagne…
Enfin, notez que vous pourrez gagner des points d’habiletés qui vous permettront d’acheter des bonus : amélioration d’armes, de la visée, résistance, rapidité…
Bref, entre plaisir et déception, ce nouveau Resident Evil 6 n’est certes pas un mauvais jeu, mais il n’arrive pas à convaincre. On notera l’effort de Capcom pour présenter un jeu original, doté d’une excellente durée de vie, mais qui privilégie finalement l’action à l’horreur, n’arrive pas au niveau des cadors du genre, la faute en partie à une réalisation technique faiblarde.
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Images du jeu Resident Evil 6 (PC, Xbox 360, PS3) :
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