Publié le Vendredi 19 octobre 2012 à 14:00:00 par Laurent Benoit
Test de Gunblade saga
Le piège
Gunblade Saga se déroule dans un Chinatown américain fictif, époque moderne. De l’autre côté de l’océan, Hua est un adolescent chinois qui voit son monde s’écrouler quand les triades assassinent ses parents pour une obscure histoire dont tout le monde se fout puisque ce n’est pas votre personnage.En revanche, comme Hua est un mec très con, il émigre aux Etats-Unis pour fuir les méchants, mais va se cacher dans Chinatown. Il va alors décider de se venger, même s’il se retrouve au milieu de pleins de méchants chinois potentiellement tortionnaires de ses parents.
J’ignore si généralement dans les MMO on s’intéresse beaucoup au scénario, mais voilà pour les plus curieux et les plus intellectuels.
Pour le reste, le jeu est adapté d’un manwha (BD coréenne) des années 80 titré, Chinese Hero : Tales of the Blood Sword. A vous de lancer votre propre histoire en débarquant à votre tour dans ce monde bridé merveilleux. Trois clans se partagent Chinatown : les Arts martiaux chinois, le Portail de l’enfer ou les Dragons noirs. Chacun de ces clans a ses domaines de prédilection : kung-fu, armes blanches, magie, poison, flingues ou sabres, il y en a pour tout le monde. Concrètement, Gunblade Saga vous propose de latter du streum et du joueur humain dans un monde décidemment très… ben très générique, et pas très beau.
Okay, je suis mauvaise langue, mais il faut reconnaitre qu’un jeu online, ça a pour vocation de pas trop ramer ni lagger, donc de réduire la dépense sur l’affichage et favoriser la bande passante. Mais là où le bât blesse, c’est que Chinese Gamer a vendu son jeu d’abord sur l’utilisation du désormais standard Unreal Engine 3. Et même en sortant d’un Dishonored qui peut sembler légèrement faiblard en termes de modélisation face aux ténors du genre, Gunblade Saga fait carrément dix paliers en dessous.
Okay bis, c’est un open-world, tolérons ça. Le résultat ? S’ensuite une galerie de personnages ressemblant à des Sims et des décors variés, exotiques et fournis en détails. Mais qui choquent malgré tout. C’est d’abord affreusement cubique et mal taillé, et les textures ne suivent pas toujours, mention aux routes, particulièrement dégueulasses. On se croirait sur PS2, et même pour un jeu online, c’est inexcusable. Quelques paysages vous paraitront néanmoins forts jolis, à condition d’accepter les mélanges de couleurs façon « je joue avec une plaquette de mescaline coincée dans la gencive ».
L’avantage, c’est que question config, ça tourne relativement bien, j’ai même réussi à le lancer sur le portable de ma copine, un Asus de 2008 en Core2Duo et Radeon, portable qui trouvait le moyen de toussoter quand Fallout 3 était poussé à fond à sa sortie. Notez que vous vous taperez un aliasing du feu de dieu malgré tout. Quant aux personnages, s’ils restent soignés, leurs animations me rappellent les grandes heures de Final Fantasy et le design asiat-fluo-coolos-fashion ne plaira pas à tout le monde. D’aucuns le trouveront original, ceux qui ont écumé les RPG asiatiques de ces dernières années devraient trouver ça quelconque.
Mais quid du gameplay ? Car les graphismes finalement, on s’en fout, quand on voit un World of Warcraft tenir fièrement la tête de la troupe online depuis bientôt dix ans. Le gameplay donc, est extrêmement primaire : 3 classes de personnages, une personnalisation faiblarde, et c’est parti pour des quêtes fedex qui s’accumulent, et on farme du creep/fait du level up/dégomme des monstres pour gagner or et équipement (pour les profanes du langage djeunz). Des monstres variés, genre des bandes de tronçonneurs fous qui se baladent à 6, des lions, des aigles, des plantes carnivores, des oiseaux mal emplumés… qui ne se privent pas pour venir vous bouffer le mollet quand vous causez avec un PNJ.
Quand on a assez d’or et d’expérience, on achète un équipement Roxxor +25 de grosbill, on se lance dans un donjon, éventuellement accompagné d’un anglais un peu teubé et du seul français croisé dans l’aventure, qui a l’air de sévèrement se demander comment il a atterri dans le jeu, et on explose des autres joueurs en instances PvP (Player vs Player).
C’est du classique, c’est du 100% business : pourquoi changer une recette qui fonctionne ? Un petit ajout rigolo, des évènements horaires organisés par les développeurs, genre mahjong en tournoi, baston en arènes, etc… rigolo et social, ça change quand on s’ennuie.
Cela dit, si tout ça constitue votre unique passion dans la vie, je ne saurais que vous conseiller d’y jeter un clic de souris, puisque j’y ai joué une bonne vingtaine d’heures, mais l’éditeur garantit 600 quêtes (oui mais 600 quêtes fedex) pour grimper 200 niveaux. Chaque compétence possède 50 niveaux que vous devrez monter à l'aide de points de techniques.
Évidemment, le coût en PT augmente à chaque niveau, mais ce n'est pas là le problème. Le principal souci vient du fait que toutes les techniques s'apprennent auprès de maîtres différents. Répartis sur toute la carte. Oui.
Et encore, du contenu est prévu, et les plus courageux monteront jusqu’au niveau 800 ! Oui ! 800 ! De quoi rire bruyamment et avec mépris des joueurs de Diablo 3 en faisant tournoyer sa gunb… son sabre. Se la péter face aux copains ou adversaires, logique, c’est un jeu MMO. Et de ce côté, l’aspect social du titre marche plutôt bien. On a vite fait de taper la discute, tenter des trucs, etc.
Sauf que comme partout, il faut s’accrocher au début, vu que les spawning points sont remplis d’attardés (spéciale dédicace au stalker de 14 ans qui m’a suivi pendant une heure pour savoir si je kiffais 4chan et Game of Thrones. Si je te croise en vrai, prie pour tes dents). Alors qu’en passant, la ville de départ, gigantesque avec ses rues de 300 mètres de large, ne propose aucun PNJ pour l’animer…
Les combats ne sont pas en reste : temps réel, mais mou, avec des ennemis qui respawnent à tour de bras et sont bien trop agressifs pour ne pas agacer … à part du 1 vs 1 en ciblant l’ennemi avec votre attaque de base, vous ne ferez pas grand-chose. D’ailleurs en parlant de linéarité, une fonction totalement déplacée : le trajet automatique, mais en temps réel : fixez une destination, et regardez votre perso courir tout seul. Ou aller vous chercher un kebab si vous avez faim, j’imagine que c’est prévu pour. Le seul point positif, c’est que le personnage semble utiliser un pathfinding sans bugs (tu m’étonnes, on ne sort jamais vraiment des tracés, la touche saut n’existe pas).
L’aspect sonore est lui aussi un peu en reste. Si les musiques ne sont pas mémorables mais pas agaçantes non plus (une grande crainte de ma part dans ce domaine), les bruitages sont souvent très comiques, car énormément exagérés. Niveau textes, une traduction est là mais bourrée de fautes et d’oublis, qui ferait passer les trads de FF7 et MGS 2 pour des chefs d’œuvres du jeu localisé. L’interface est effroyable, affichant des fenêtres partout, sous lesquelles ont se retrouve vite paumé, et même si on peut personnaliser le tout, c’est une horreur, vraiment.
Terminons par ce qui représente les plus gros ratages du jeu, et qui m’ont finalement fait abandonner (outre le fait que le jeu ne m’a pas plus passionné que ça) :
- d’abord le système de gain d’XP : les compétences de votre personnage dont nous avons déjà parlé précédemment.
- Ensuite, le « fatality » du jeu : aucune des touches du clavier ne peut être redéfinie. Le gameplay est simple mais les contrôles ahurissants de débilité (les déplacements ZQSD sont buggés, et appuyer sur deux touches affole le jeu, remettez-en vous au GPS démoniaque !)
Cette barrière imposera finalement directement la sélection, entre ceux qui veulent découvrir un jeu basique mais sans éclats, et ceux qui retourneront sur X-Com, Borderlands, Dishonored et tout ce qu’il reste à finir avant de se taper le rush de fin d’année. Ou qui retourneront sur un MMO-RPG payant mais mieux fourni. Enfin ailleurs quoi.
Non vraiment, vous aurez compris, le jeu n'est pas bien fun pour un habitué des MMO autres que les collégiens fans de manga à la Bleach. Alors imaginez pour un joueur néophye. Finalement, je peux conclure ce test sur une note sévère : je me suis fait quand même beaucoup chier.
Au-delà de l’aspect cyclique et répétitif du titre (on fait bien toujours la même chose dans Diablo ou Borderlands), le jeu est indigne de n’importe quel concurrent actuel payant. Gratuit et stable mais moche, pas amusant, pas trépidant, bourré d’asatiques qui ne te calculent même pas, quand ce n’est pas un ado américain ayant oublié son cerveau, bénéficiant d’une direction artistique commune, voire même un peu trop kitch pour les anti-JRPG, et avec un gameplay poussiéreux et aussi remuant qu’une grand-mère shootée au xanax à un concert de Nouvelle Vague. Les décors sont parfois très beaux malgré les faibles graphismes, mais cela ne suffit pas à combler les vides.
Un jeu que je ne conseillerai pas, même si je me bornerais à ne pas le mettre au pilori, car il a le mérite quand même, et avant tout, d’être gratuit, enfin F2P (avec hôtel des ventes, tout ça...). L’histoire dira si le niveau 800 sera livré ou pas, tout dépendra de l’engouement des joueurs pour ce premier épisode de la « saga » Gunblade.
Rajoutez un point à la note si vous êtes super sociable et que les guildes (qui peuvent ici s’allier) c’est votre dada, car à plusieurs, c’est meilleur.
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Gunblade Saga (PC)
Plateformes : PC
Editeur : Mail.Ru Games
Développeur : Chinese Gamer International Corp
PEGI : 12+
Prix : Gratuit
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