Jet Set Radio HD (Xbox 360, PC, PS3)

 

Publié le Lundi 1 octobre 2012 à 15:00:00 par Laurent Benoit

 

Test de Jet Set Radio HD (Xbox 360, PC, PS3)

Tokyo sous les bombes

imageJET. SET. RAAAADIIIIOOOOOO.  Il aura marqué une génération de joueurs, le Professor K et son cri devenu un symbole de rassemblement, celui de ceux qui ont un jour eu une Dreamcast.  

Inventeur d’un graphisme (le cell-shading) et icône de la Faiseuse de Rêves, Jet Set Radio renaît de ses cendres, 12 ans après son lancement. A l’époque, c’était mal barré. Le jeu était truffé de bugs effroyables et de problèmes de son, qui ont vite fait hurler les joueurs japonais. Smilebit, le studio à l’origine du jeu, fut obligé de réviser sa copie pour ressortir, un an plus tard, une version 2.0 du jeu. C’est cette version définitive du soft qui débarquera en Europe et aux Etats-Unis. Le jeu attirera les foudres de la morale bien-pensante car l’on vandalise une ville à coups de chromes et autres bubbles, et Sega sera forcé d’intégrer un avertissement dans le jeu, priant les joueurs de ne pas le faire en vrai... 

J’ignore si JSR a généré des vocations chez les graffeurs d’aujourd’hui, mais à l’époque, il a immédiatement séduit les joueurs par son visuel BD, coloré, son ambiance décalée et sa bande-son qui déménage. Un esprit cool et street à une époque où skate et baggys étaient à la mode chez les jeunes.
Peine perdue, le jeu restera un échec commercial, un second opus prévu sur DC sera avorté avec la mort de la console pour être porté sur Xbox, et Sega passera même un deal avec THQ pour une version Gameboy Advance la même année.

screen12 ans plus tard, Sega va encore plus mal et a désespérément besoin d'argent. Après avoir capitalisé sur leur catalogue Megadrive, c’est la Dreamcast qui voit ses titres phares passés à la moulinette du portage, au grand bonheur des fans nostalgiques. Après SoulCalibur et Crazy Taxi, voilà donc Jet Set Radio, disponible depuis quelques jours sur le XBLA et le PS Store, et sur PC également.

Ready to ride ? Dans JSR, le but est simple. Vous êtes un jeune « rudie », un type branché qui écoute de la zik cool, et aime peinturlurer les murs de graffitis de toutes les formes et couleurs possibles (fruit d’une collaboration des développeurs du jeu avec le graffeur légendaire Haze), dans un Tokyo fictif où toute forme d’expression personnelle est bannie par le pouvoir. 
Perché sur des rollers, il vous faudra évoluer dans les rues de la ville pour la repeindre, en évitant les méchants sbires du pouvoir en place, et en se mesurant aux gangs rivaux qui veulent recouvrir vos fresques par les leurs.
Pour motiver les troupes, le tout sous les encouragements de votre pote Professor K, DJ d’une radio pirate, qui vous martèle le crâne avec une playlist de sa composition, surfant sur un groove jouissif à base de compos d’Hideki Naganuma (qui a bossé depuis sur Sonic Rush sur DS) et Deavid Soul, et incluant aussi des morceaux de Jurassic 5, Guitar Vader (obscur groupe indie japonais) ou Mix Master Mike. 

screenL’histoire n’est qu’un prétexte à dévaler les pentes de Tokyo à la recherche de bombes de peinture (peinture, vie, protections…), pour réaliser des combos de figures acrobatiques et de taggage du décor tout en évitant les flics décidés à vous abattre par tous les moyens. La prise en main de JSR est intuitive et plaisante, à condition bien sûr de jouer sur une manette et d’accepter une gravité relativement lunaire. Cependant, le jeu semble régresser par rapport à la version native : limitation à 30 FPS ?
En tout cas les personnages ne réagissent plus aussi rapidement quand on se retourne, ils ne répondent pas toujours au sprint, il faut désormais être assez précis pour sauter sur une barre de grind, et malgré les annonces de Sega, les problèmes de caméra n’ont toujours pas été corrigés (bien que le second stick permette désormais de la contrôler librement). Ce qui ne va pas arranger un challenge déjà corsé : JSR est un jeu difficile, et maîtriser l’entièreté de l’espace demandait abnégation et humilité.
Difficile dès le début du jeu, le fan de jeux de ride en manque de challenge était ravi, le débutant pestait, et s’accrochait ou se lassait, aussi par le fait que le jeu pourra paraître redondant à certains sur la durée (les meilleurs pourront le boucler en 4 à 5 heures).

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Si Jet Set Radio fonctionne aussi bien, c’est à cause du mix entre son gameplay instinctif, des graphismes de toute beauté alliés à un level-design exemplaire, et un bordel indescriptible pendant vos parties. Il faut y jouer pour comprendre le plaisir que l’on a à refaire toujours la même chose, mais qui à chaque fois diffère, et la foire à l’empoigne que représentent les chassés croisés avec la police.
Les graphismes légèrement lissés n’ont pas pris une ride, même upscalés.

screenMaintenant, il y a des choses qui fâchent. Graphiquement toujours : si l’anti-aliasing est là, les textures demeurent baveuses, la faute à leur résolution d’origine, problème récurrent des portages vendus comme « HD ». Dans les faits, si la version PC se porte un peu mieux que les versions consoles, bien optimisée et fluide, le portage reste hyper fainéant et très mal optimisé sur consoles selon les premiers retours de la communauté française. Sur consoles en effet, le jeu se permet de ramer et de freezer. Un comble quand on sait que ce n’était pas le cas sur DC.
Ayant testé le jeu sur PC, j’ai pris le temps de télécharger et essayer la démo sur Xbox, je n’ai pas eu de problèmes, même si encore une fois, les personnages manques de réactivité par rapport à la version DC. Les retours joueurs font état de soucis plus fréquents sur la version PS3, et d'autres des problèmes de frame-rate sur 360.
Les forums américains font aussi état de pas mal de corruptions de sauvegardes.

Mais  le pire reste le travail de raccord sonore, complètement déglingué (désynchronisations autant labiales que dans les FX), qui feraient presque croire qu’on est revenus sur la version buggée d’origine du jeu. Enfin, concernant le contenu supplémentaire, le joueur n’aura que des classements en ligne, un documentaire de 10 minutes histoire de faire passer la pilule, et les succès/trophées habituels dont la moitié des gamers se moquent. Sans parler du fait qu’on peut créer nos tags mais on ne peut pas les mettre en ligne pour les échanger non plus.

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screenLe portage est assurément light, et ça se sent. Il est d’ailleurs dommage que l’on n’ait pas eu une réédition de Jet Set Radio Future, l’opus Xbox, introuvable même sur le XBLA, et possédant un gameplay plus poussé (mais plus simple) et un contenu plus épais, alors même que la rétrocompatibilité actuelle du jeu est calamiteuse (frame-rate à la ramasse, bugs d’affichage en VGA…). Pas de consolation non plus pour ceux qui avaient gardé leur boîte donc. Carabistouille ultime, JSR-HD propose une dizaine de morceaux de musique de JSR-F… seulement écoutables dans les options. Ouais, comme les « sound test » d’antan sur consoles 16 bits. Quel intérêt ?

screenJet Set Radio « HD » est un jeu à découvrir et à redécouvrir de par son fun inépuisable, et à ce prix-là, il peut être intéressant malgré son aspect dépouillé (aucun mode multijoueur, sur des consoles étudiées pour, et dans un jeu pareil, ça relève de l’incompréhension).  Mais dix pauvres euros n’excusent toutefois pas un portage sans éclats qui n’a pour vocation qu’accumuler de la thune sur le statut culte du jeu. Si le jeu demeure stable sur PC, il est conseillé d’essayer la version console avant de l’acheter (une démo est disponible). Si vous avez encore le jeu sur Dreamcast, gardez votre exemplaire et économisez 10 euros.

 
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Jet Set Radio HD (Xbox 360, PC, PS3)

Plateformes : PC - Xbox 360 - PS3

Editeur : Sega

Développeur : Smilebit

PEGI : {PEGI}

Prix : 10€ (consoles) / 8€ (PC)

Aller sur le site officiel

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