Publié le Vendredi 21 septembre 2012 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Test Borderlands 2 (PC, Xbox 360, PS3)
Borderlove ou Borderlourd ?
Forcément, avant d'aborder ce test de Borderlands 2, il convient de revenir sur ce passif lourd et pesant entre la série et votre humble serviteur.Borderlands premier du nom. La rumeur est très exagérée. Je n'ai pas "détesté" le jeu. Je ne lui ai simplement pas trouvé un grand intérêt. Surtout pour l'avoir suivi longtemps durant son développement chaotique, j'ai été le témoin de ses espoirs, ses déboires, ses promesses avortées... au final je n'ai rien retrouvé de bien excitant dans ce jeu. Graphismes sommaires et textures médiocres transformées à la va-vite en un cell-shadding peu convaincant, respawn incessant ad nauseam des monstres et ennemis, et une déception face au soi-disant point fort du jeu, à savoir la promesse de milliers d'armes qui n'étaient en fait que quatre ou cinq modèles déclinés à l'infini avec des caractéristiques différentes. Le tout ajouté à des zones souvent bien vides...
Bref, sans pour autant le qualifier de mauvais jeu, Borderlands a été très loin de me convaincre.
Après, le fait qu'il ait eu un succès monstre et que mon désamour soit devenu une source d'amusement et de moquerie avec vous, chers lecteurs, appartient à la légende.
Tout cela pour dire que s'il y avait bien quelqu'un de parfaitement prédisposé à ne pas aimer Borderlands 2, c'est bien moi.
Borderlands 2 débarque donc. Reste à savoir s'il doit sceller définitivement notre incompatibilité ou s'il est la promesse d'une belle et douce réconciliation.
Planète Pandore. 5 ans après les évènements de Borderlands premier du nom. Voici venir 4 nouveaux personnages. 4 nouveaux chasseurs talentueux et surarmés. Le premier d’entre eux est Salvador, une sorte de nain bodybuildé aux cheveux et à la barbe bleus capable de tenir deux armes en même temps… Le second, c’est Axton, un soldat équipé d’une tourelle offensive qu’il déploie à loisir. Le troisième, c’est Zer0, un assassin style ninja capable de disparaître 5 secondes pour fuir ou contourner l’ennemi. Enfin, le dernier personnage est une femme. Ma préférée : Maya, classe Sirène, qui peut emprisonner ses adversaires dans une bulle et les faire léviter, ou soigner ses alliés.
Cette fois-ci, il s’agit de s’opposer à Beau Jack, le grand boss d’Hyperion Corporation qui a fait main-basse sur le pouvoir et dirige Pandore avec une main de fer. Pour ce faire, il va falloir réussir à intégrer la résistance avec, à sa tête, Roland, l’un des quatre héros du premier opus.
Sous couvert de ce scénario très bateau, vous allez parcourir la planète pour affronter tout un tas de super méchants, et ainsi mettre à mal la domination de Beau Jack. Durant votre périple, vous rencontrerez des tas d’ennemis, des tas de monstres, et allez voir du pays. Bref, préparez-vous à la Grande Aventure de votre vie.
En premier lieu, il convient de signaler que le scénario, bien que tout à fait banal, est ici parfaitement maîtrisé. Il est aussi bien plus consistant que dans le premier épisode, bien mieux amené, bien mieux maîtrisé et, donc, arrive à capter l’attention de joueur. Du coup, on se plonge bien plus volontiers dans l’aventure. D’autant plus que Pandore est un monde totalement déjanté.
Cet univers post-apocalyptique est sans foi ni loi, peuplé de personnages plus trash et plus malades les uns que les autres. Un peu comme si l’on plongeait dans un hôpital psychiatrique avec sa dose de psychopathes. Le tout mâtiné d’un humour cru, violent, parfois bien noir.
Borderlands 2 est un jeu résolument adulte, très premier degré, mais qui a son lot de petites subtilités qui vous arracheront, du moins un rire, au moins un large sourire.
Le jeu va vous entrainer dans de très nombreux lieux, aux décors cette fois plutôt variés. Prairies, bases ennemies, cavernes, villages, paysages enneigés… d’ailleurs les aires de jeu sont vastes. Bien plus grandes que précédemment. Bonne nouvelle également face aux décors vides du premier opus : ici, les graphismes ont été nettement améliorés. Les textures sont bien plus fines, les villes, bases et même les extérieurs sont plus détaillés, bref on se retrouve devant – enfin – un beau jeu. Toujours en cell-shading qui n’est pas tout à fait mal tasse de thé, mais avouons que le jeu en jette tout de même.
Si quelques anciennes connaissances y seront recontrées, comme les fameux skags, sorte de chiens mutants, ou toute sorte de bandits, de nouveaux monstres et ennemis font leur apparition, tout comme de nouveaux « Big Boss ». Il y a tout un énorme bestiaire à affronter, passant de zones de combats à zones de combats en traversant des passerelles et bâtiments. Certains monstres énormes s’enfouissent dans le sol et rejaillissent devant vous, d’autres deviennent invisibles pour un temps, d’autres encore vous attaquent à distance, d’autres vont au contact… certains volent, d’autres rampent, d’autres courent… Ajoutez à tout cela des soldats et des robots qui infestent les bâtiments et vous aurez fait le tour.
Ces ennemis ont bénéficié d’une nette amélioration de leur intelligence artificielle. Ils se mettent à couvert, voire se couvrent les uns les autres, fuient lorsqu’ils sentent le vent tourner, attaquent de concert, viennent vous débusquer… chacun ayant sa propre tactique selon son espèce… sans oublier que bêtes sauvages et humains ne sont pas les meilleurs amis du monde et qu’ils pourront donc se retourner les uns contre les autres à l’occasion. A vous d’en tirer parti.
Au final, le jeu offre des combats dynamiques, bien mieux rythmés, et bien plus tactiques. Plus question de tourner en rond autour d’un adversaire en lui balançant le contenu de votre chargeur. Il va falloir ruser, même si le jeu garde bien évidemment son gros côté bourrin à souhait. D’autant plus que les ennemis sont souvent très nombreux.
Bref, les combats gagnent énormément en intensité et l’on prend un malin plaisir à se jeter dans ce joyeux bordel-land.
Plus qu’un simple FPS post-apocalyptique, Borderlands, et ce second opus plus que le premier, est un véritable jeu de rôle. Ici, vous allez pouvoir choisir vos pouvoirs au fur et à mesure de votre expérience glanée sur le terrain. D’innombrables bonus de défense ou d’attaque sont disponibles, chacun différent. Dégâts accrus, vie, résistance, armure, rapidité de recharge, vitesse de déplacement et j’en passe. Des points « Bad Ass » qui récompensent vos exploits tels que faire un certain nombre de headshots, ou tuer un certain type d’ennemis, voire écraser en véhicule un nombre défini d’adversaires… Ces points « bad ass » vous offrent un large éventail de bonus associés à votre compte : même si vous changez de personnages, ils resteront. Bonus de dégâts, de rapidité, et autres, vous devriez pouvoir là encore améliorer vos personnages selon votre bon vouloir.
Chaque personnage peut jongler entre cinq ou six armes directement accessibles et porter tout un tas d’objets (une trentaine), dont des armes supplémentaires qu’il suffira d’interchanger avec celles que vous utilisez.
Là encore, un vrai effort a été fait pour proposer bien plus de modèles et designs. Elles seront issues de 8 constructeurs (Tediore et ses armes basiques, peu chères et jetables, Vladof et ses armes à plusieurs canons, Dhal et ses armes au design militaire… etc.). Chacun ayant plusieurs modèles, cela nous donnera l’occasion de varier les plaisirs. Les développeurs nous promettent d’ailleurs 870 trilliards d’armes différentes… ou si vous préférez 870x10 puissance 21 en jouant sur leurs caractéristiques.
Ces armes se trouvent un peu partout : sur les corps des monstres, robots ou soldats, dans des caisses, dans des armoires, chez des PNJ ou des revendeurs… Et toutes ont leurs propres caractéristiques, leur propre efficacité, changeante également selon la classe de personnage joué…
Alors forcément, il y a des critiques à faire sur ce Borderlands 2. Des critiques au niveau du "loot". A savoir tous ces objets, armes et munitions que l'on récupère. Le reproche que l'on peut faire aux développeurs est d'avoir trop donné dans la surenchère à ce niveau. Du coup, on est face à des dizaines, pardon des centaines, des milliers d'objets et on passe son temps à récupérer des trucs et à les comparer à son équipement. C'est autant de coups de sabre dans le rythme du jeu et, quelque part, une manière de gonfler très virtuellement la durée de vie, déjà importante du jeu.
Ensuite, les menus sont toujours bordéliques à souhait. Là encore, la surenchère de stats, caractéristiques, options, bonus et j'en passe, fait que pour bien appréhender le jeu, il faut passer des heures à étudier chaque option chaque objet...
Parce qu'il serait suicidaire de croire qu'une arme qui fait plus de dégâts est forcément plus efficace. Alors que tout dépend de sa cadence de tir, de son magasin, de ses munitions, de sa portée, de sa dispersion et j'en passe. Sans oublier que certains types d'armes sont plus efficaces face à certains types d'adversaires...
Bref Borderlands 2 est un jeu très border-lique.
Au menu des reproches, on pourra également parler de quelques bugs rencontrés çà et là et qui font un peu tâche, quelques missions moins intéressantes que les autres, voire carrément rébarbatives, ou enfin la conduite des véhicules qui est toujours aussi moisie.
Reste que... ce Borderlands 2-là est un cran au-dessus, que dis-je, une montagne au-delà de son prédécesseur.
Doté d'un scénario bien plus consistant, bien mieux amené, bien plus soigné que le premier opus, il arrive à captiver sur la durée, malgré un début un poil poussif. Idem pour les décors, nettement plus travaillés. Nettement plus détaillés. Nettement plus réussis. Et nettement plus variés.
Les types d'armes sont également bien plus nombreux. Les objets et bonus des personnages bien plus intéressants.
Le tout porté par une ambiance encore plus réussie, un humour qui va encore plus loin, une IA qui n'a plus rien à voir, une durée de vie importante et, pour conclure, une difficulté bien mieux dosée. Plus de respawn incessant et stupide.
Bref Borderlands 2 est ce que Borderlands premier du nom aurait dû être. C'est-à-dire un bon jeu.
Mieux encore. Sympa en solo, il devient juteux à souhait en multi, à 4 max en ligne ou à 2 en écran splitté. Parce que c’est le genre de jeu qui se joue vraiment entre potes.
Bien stupide est celui qui ne change pas d'avis. je peux désormais affirmer haut et fort : J'ai aimé Borderlands 2. Qu'on se le tienne pour dit.
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Borderlands 2 (PC, Xbox 360, PS3)
Plateformes : PC - Xbox 360 - PS3
Editeur : 2K Games
Développeur : Gearbox Software
PEGI : 18+
Prix : 50 €
Images du jeu Borderlands 2 (PC, Xbox 360, PS3) :
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