Publié le Jeudi 9 février 2012 à 12:00:00 par Alexandre Combralier
(Test) King Arthur II : The Role Playing Wargame
Merlinpinpin
En novembre 2009, sortait un peu de nulle part King Arthur : The Role Playing Wargame. Le jeu, développé par Neocore Games, qui avait même du se résoudre à l'auto-éditer, s’était finalement imposé comme l’une des bonnes surprises de l’année, au point de devenir un concurrent relativement sérieux à The Creative Assembly et ses Total War. Fort de ce succès, Neocore Games s’est trouvé un éditeur spécialisé dans les jeux de stratégie, les Suédois de Paradox Interactive, et s’est relancé dans le développement d’un King Arthur II. Quelle direction alors donner à ce nouvel opus ? Faire le choix de la continuité, au risque de rater un public potentiellement plus important, ou ouvrir le jeu à un large public ? C’est cette seconde option qu’a choisie Neocore. Reste à savoir si c’était vraiment la bonne.
Commençons donc par les combats. Ceux-ci laissent s’enjouailler sur de vastes terrains un nombre assez impressionnant de soldats (presque un millier, en fait). Ces vastes terrains, d’ailleurs, parlons-en. Ils permettent (voire imposent) la mise en place de stratégies stimulantes, prenant appui sur leur topographie (pour vos guet-apens, on vous suggère les gorges ou les forêts). Une amélioration significative par rapport à un premier volet plus timide sur ce point. Ce n’est pas le seul ajout, loin de là, que l’on peut noter du côté des combats. On trouvera ainsi des combats plus équilibrés, plus tactiques aux vues des paramètres à gérer (notamment dans la gestion des sorts de vos héros, personnages qui peuvent presque renverser l’issue de la bataille s’ils sont bien utilisés), et qui voient également l’apparition des créatures volantes, ancêtres de nos beaux Rafale. Dommage que ces foutus problèmes de pathfinding deviennent frustrants à force d’être si fréquents. Il n’est certes pas nécessaire de se nommer Hannibal ou Napoléon pour gagner une bataille, mais, aux vues de la difficulté de certains affrontements, on se dit que ce ne serait pas non plus du luxe. On émettra cependant quelques doutes sur la répétitivité de l’ensemble sur la longueur. Bref, au niveau des combats, KA II, sans bouleverser la formule de son prédécesseur, lui apporte néanmoins de sérieux ajouts qui le portent à un niveau très satisfaisant.
Si les batailles restent tactiques voire assez complexes, on ne peut pas dire que ce soit le cas dans le reste du jeu. L’aspect gestion a subi des purges assez incompréhensibles. Les développeurs ont sans doute voulu rendre plus accessible et plus fun leur jeu ; le problème, c’est que la partie gestion perd beaucoup de son intérêt. Rien que la fonction automatique de résolution des batailles, par exemple, est très efficace, si bien que l’on se demande parfois l’utilité de disputer des combats (d’autant plus que ces derniers ont, on le verra, une fâcheuse tendance à ramer). Simplification rime ici avec régression. On ne fera pas la liste de tout ce qui manque dans ce second opus, mais en voilà quelques aperçus : l’intérêt des bâtiments est quasiment réduit à néant ; les revenus du Royaume arthurien ne proviennent plus des impôts, mais seulement des butins et des quêtes (ce qui ne sera pas sans poser des problèmes d’équilibre au fur et à mesure du jeu). C’est sans doute l’aspect le plus décevant du jeu et qui fait déjà rager la plupart des fanatiques du premier opus.
Niveau jeu de rôle, on tend encore à la simplification. Non pas en raison de l’aspect RPG en lui-même : celui-ci reste vraiment une valeur ajoutée par rapport aux wargames classiques. Les quêtes sont finement écrites et l’on a envie d’en voir le dénouement. Le problème vient des conséquences de cet aspect RPG et du dirigisme franchement frustrant qu’il impose : on ne peut pas attaquer la ville de son choix, mais seulement celle que le scénario a prévu. Neocore vient tout simplement d’inventer le wargame linéaire. Le scénario est au cœur du jeu (et ce d’autant plus que le mode multijoueur est aux abonnés absents). Notez que celui n’a rien de transcendant (le joueur, qui incarne le fils du roi, doit reconquérir la Bretagne des mains d’affreux démons qui se sentaient un peu trop à l’étroit aux Enfers), et que l’intérêt de l’aspect RPG réside plutôt dans la résolution des quêtes (à choix multiples), et surtout dans la narration et l’ambiance générale (vraiment réussies). Les musiques, souvent épiques, elles aussi de très bonne facture, participent d’ailleurs à la qualité de l’ambiance dégagée. Que les amateurs de légendes arthuriennes soient cependant prévenus : pour l’heure, aucune localisation française du jeu n’est disponible, du moins sur Steam.
Le pire à ce niveau est cependant à venir : KA II souffre de très sérieux problèmes d’optimisation, et ce même sur les plus grosses machines, incapables souvent de dépasser les 15-20 FPS, ce qui est par ailleurs un comble quand on a claqué son SMIC dans une tour neuve. Conséquence logique et regrettable, pour faire tourner le jeu convenablement, on baisse d’autant ses graphismes. Il faudra sans doute attendre une série de patchs salvateurs avant de profiter du jeu tel qu’il aurait dû être à sa sortie (un premier patch, qui est loin de tout régler, a d’ailleurs déjà été développé en catastrophe). Il n’empêche qu’en l’état, KA II sera même injouable pour beaucoup. De notre côté, il a fallu consentir à de nombreux sacrifices (comprenez : en rendant les graphismes moches) pour obtenir un titre jouable, et encore, sans dépasser la petite quinzaine d’images par secondes, avec une configuration faisant par exemple tourner Napoleon : Total War à fond. Ce qui rend, à force, les batailles assez horripilantes. KA II est un prématuré. On comprend son report en toute hâte de début à fin janvier, mais il aurait fallu encore prolonger les délais au vu de la finition du jeu. Insistons encore : c’est intolérable, tout simplement. On se demande même comment Neocore ait pu avoir envie de se tirer à ce point une balle dans le pied ; et que dis-je une balle, c’est un pic, c’est un cap, c’est un énorme boulet.
Alors, que penser de ce King Arthur II : The Role Playing Wargame ? On ne va pas se le cacher, un certain sentiment de gâchis se dégage d’abord. Les développeurs de Neocore Games ont voulu rendre leur jeu plus accessible, plus action, plus fun, plus mainstream, en misant presque tout sur les combats. Le problème, c’est que la série des Total War fait finalement beaucoup mieux en ce domaine (rien que sur le plan des graphismes et de l’immersion) – et elle, au moins, a une partie gestion qui n’est pas dénuée d’intérêt. Le jeu pourra surtout séduire ceux qui seront tentés par la plongée dans un univers mythologique prenant au background réussi – à moins qu’ils ne soient découragés par les gros soucis d’optimisation encore présents.
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