Publié le Mercredi 1 février 2012 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test SoulCalibur V (Xbox 360/PS3)

Laisse pas trainer tes molaires sur la moquette, ça fait désordre

Les gens s’attendent souvent à ce qu’après plus de 15 ans de métier, mes anciens confrères (dans le sens confrères anciens, ou ancêtres, si vous préférez) et moi, soyons des sortes de « Dieux » des jeux vidéo. Du genre à en maîtriser tous les rouages et à humilier le commun des mortels. Ils oublient plusieurs composantes : nous voyons défiler plus d’une centaine de jeux par an, quand eux se cantonnent la plupart du temps à un seul genre, un seul titre. D’autre part, leur loisir étant notre métier, nous essayons d’avoir des passe-temps différents. Du coup, si nous arrivons à faire illusion sur la plupart des genres et des jeux, nous sommes toutefois loin d’en maîtriser parfaitement toutes les subtilités. Et le poids des années ne change rien à l’affaire.

Personnellement, s’il y a bien un genre sur lequel je suis une macro-quiche, c’est le jeu de combat. Oh, ce n’est pas pour cela que je ne connais pas, que je n’apprécie pas, ou que je ne persévère pas. Bien au contraire. J’aime les jeux de combats et ai usé des manettes sur Street Fighter et autres Dead or Alive. Mais il faut bien se rendre à l’évidence : je suis d’une nullité absolue.
En fait, j’ai ce calme et cet esprit d’analyse, pour un jeu, qui ne se marie pas avec le genre. Je suis arrivé à la conclusion que les jeux de combats restent l’apanage des nerveux hystériques, des Parkinsoniens en devenir, bref, de ceux qui sont capable de presser six touches d’affilée et douze quart de cercles inversés main droite et gauche, pour vous sortir le combo imparable de la mort tandis que vous, vous cherchez toujours à comprendre où se trouve la touche pour sauter.

Quoi qu’il en soit, même malgré un niveau proche des températures polaires qui s’abattent sur la France cette semaine, j’ai été ravi de recevoir SoulCalibur V en test. Déjà parce que ladite version est arrivée avec un pad MadCatz aux couleurs du jeu. Vous savez, ces énormes pads de type stick arcade.
Du coup, je me suis rendu compte que certains automatisme ancestraux de salles d’arcade (la salle d’arcade, un concept que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître) m’étaient revenus. Du coup, j’étais toujours aussi ridicule, mais au moins, ridicule avec panache.
Si bien entendu, l’accessoire reste, justement, accessoire et réservé aux fans les plus durs, surtout vu son prix (env. 150 €), il faut bien avouer qu’il est vraiment agréable, bien plus pratique et, finalement, offre un réel avantage, pourvu que vous sachiez en profiter.



Après cette longue parenthèse d’introduction, passons au jeu lui-même, testé, donc, avec mes maigres capacités de combattant virtuel.
SoulCalibur V est dans la pure lignée des précédents opus. A savoir tout un tas de protagonistes qui se mettent sur la tête sur plusieurs rounds, dans des décors divers et variés. L’originalité de la série est de donner des armes à ses combattants. Qu’il s’agisse d’une épée classique, à la taille démesurée, d’une hache, d’une lance ou je ne sais quoi d’autre, tous sont armés.

Le jeu propose un mode Histoire assez classique mais pas forcément folichon : vous allez voir défiler tout un tas d’adversaires, vous contentant de combattre avec Patroklos et, éventuellement, Pyrrha et Z.W.E.I. Soit trois personnages. Les faits se déroulent 17 ans après les évènements de SoulCalibur IV, en 1607 après J.C. pour être précis. Patroklos est le fils de Sophitia et le frère de Pyrrha. Heureusement, tout un tas d’autres modes sont disponibles.

Le jeu hors ligne propose de faire des combats rapides, arcade, versus et entraînement. Un mode, excellent au demeurant, appelé Âmes Légendaires, permet d’affronter une IA boostée au max et inspirée du comportement de joueurs expérimentés.
Le jeu en ligne permet, lui, de faire des combats selon classement, avec ami, ou via le Colosseo, sorte de gigantesque forum sur lequel on vient discuter et trouver des adversaires. Notez que vous pourrez également voir les rediffusions des matches.

Enfin, un mode création assez complet permet de créer son propre combattant. On choisit un type de personnage, classique ou original, une base selon les héros proposés dans le jeu, et dès lors, tout peut se modifier : taille, corpulence, visage, couleurs, corps, cheveux, accessoires, armes… on obtient alors des résultats soit classieux, soit complètement ridicules. Attendez-vous à affronter en ligne tout et n’importe quoi.



Vous pourrez alors puiser dans la trentaine de personnages disponibles. Des anciens, comme Dampierre, Ivy, Cervantas, Voldo, Tira, Raphael, Mitsurugi, Kilik, Astaroth, Alogol ou même Nightmare. Des nouveaux tels que Alpha Patroklos, Leixia, Omega Pyrrha, Viola, ou, donc, Patroklos, Purrha et Z.WEI. Comme la série aime agrémenter sa liste de personnages avec des « invités » surprise, c’est Ezio Auditore, de la série Assassin’s Creed, qui en a les honneurs sur cet opus. Entre nous, c’est une idée toujours sympathique, même si Ezio a moins de prestige et de classe, il faut l’avouer, que Yoda ou Dark Vador présents dans SoulCalibur IV. Bref, on retrouve toujours son lot de pétasses aux gros seins et de mongoliens en surplus de testostérone, avec quelques androgynes et monstres ici et là.

Chaque personnage a ses propres forces et faiblesses. Certains plus lents, d’autres plus rapides. Certains plus résistants, d’autres plus fragiles. Certains plus puissants, d’autres qui frappent moins fort… Il faut réussir à choisir celui qui convient le mieux à son style, celui avec lequel on se sent le mieux. C'est un peu une des règles du jeu de combat : il faut réussir à trouver le meilleur combattant qui s’adaptera à votre manière de jouer pour en utiliser toutes les forces et travailler à estomper ses faiblesses.

Enfin, 27 arènes, assez variés, sont disponibles.

A part ça, le jeu reste ce qu’il a toujours été : de la baston avec des coups impressionnants, des décors superbes, des mouvements de caméra sur ce ring (oui, je ne l’ai pas précisé mais le jeu est en 3D et les personnages peuvent donc « tourner » autour de leur adversaire), des éclairs, des effets de lumière, des coups spéciaux…


Chaque personnage a son lot de coups spéciaux à sortir grâce à un combo particulier (à base de quarts ou demi-cercles effectués avec le stick tout en pressant une ou plusieurs touches). La nouveauté de cet épisode est que le gameplay a été un poil simplifié. Le combo spécial, le coup ultime, le « Critical Edge », demande désormais les mêmes mouvements de manette pour tous les personnages. Vous n’aurez plus à retenir quelle suite de touches va avec quel combattant. Les puristes s’en tailladeront les veines, sans doute, mais du coup le jeu se veut tout de même plus accessible et, avouons-le, n’en souffre pas le moins du monde. Plus simples à sortir, ces coups offrent de plus un meilleur rythme au jeu et la possibilité de retournements de situations bienvenus.
Les parades ont également été modifiées. Les coups sont plus simples à contrer et le «
Guard Impact » qui parlera aux habitués de la série nécessite désormais de presser trois touches en même temps à relâcher au bon moment.

Que dire de plus ?

SoulCalibur V est une nouvelle fois une réussite. Plutôt joli, avec des décors fouillés et réussis, très rythmé, il s’impose comme un choix judicieux à tout amateur du genre. C’est bien foutu, agréable, et idéal pour passer de longues soirées entre amis.
Accessible, fun, doté d’une excellente animation, parfois très impressionnant dans ses coups et ses effets, il s’impose tout simplement comme l’un des meilleurs titres du genre. Une nouvelle fois.

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