L’un des jeux les plus vendus sur Wii et sur DS débarque dans une nouvelle version, cette fois-ci destinée à la 3DS. Alors, véritable carton qui pourra lancer une fois pour toute la nouvelle console de Nintendo, ou simple resucée sans réelle intérêt ?
Mario Kart 7 est donc le nouvel épisode de la série. Une série que tout le monde connait : les personnages de la série Mario, à savoir le plombier moustachu lui-même, son frère Luigi, Peach, Bowser, Yoshi, Donkey Kong, Toad et Koopa, sont aux commandes de kart et vont s’affronter dans des courses folles faites à partir de dérapages, de sauts, de bonus et de malus. A vous de débloquer d’autres personnages au fil de votre progression dans le jeu.
Premier constat. Les développeurs sont allés à l’essentiel en termes de modes. Exit, par exemple, la course simple. Le jeu propose un mode solo et un mode multi. Dans le mode solo, vous aurez droit au Grand-Prix, au contre-la-montre, à la bataille de ballons ou la bataille de pièces.
Pour le multi, ce sera en local ou en ligne.
Un mode Street Pass permet, entre autres, d’échanger des fantômes pour défier les joueurs que vous croisez.
Le mode principal du jeu reste, toutefois, le mode Grand-Prix. C’est là que vous allez enchaîner les 8 coupes, faites de 4 courses chacune. A vous de choisir également de les faire en 50cc, 100cc ou 150cc. Cela définira la puissance des karts, donc la vitesse du jeu, mais aussi la difficulté.
Au début du jeu, seules deux coupes sont disponibles. Une normale, et une « Old School ». Au fur et à mesure de vos victoires, vous en débloquerez de nouvelles.
Au total, 4 coupes proposent des nouveaux circuits et 4 autres reprennent d’anciens tracés tirés notamment des versions SNES, Wii, DS, GBA ou N64.
Vous devrez choisir aussi, avant chaque course, un modèle de kart défini selon cinq critères : vitesse, accélération, poids, maniabilité et hors-piste. Vous devrez y ajouter un type de pneu qui modifiera ces critères, mais également un type de deltaplane.
A noter, également, quelques petites surprises agréables, à découvrir en débloquant le jeu : des coupes cachées comme la Coupe Spéciale, la Coupe Eclair ou le Mode Miroir.
Avouons-le tout de go, l’une des principales réussites de ce Mario Kart 7 réside dans ses nouveaux circuits. Bien pensés, bien réalisés, ils multiplient les pièges, les obstacles, mais aussi les passages secrets ou les endroits plus techniques. Surtout, ils utilisent parfaitement les deux nouveautés principales du jeu, à savoir le deltaplane et les fonds sous-marins. En effet, lors de certains sauts, un deltaplane se déclenchera et vous permettra de planer sur quelques dizaines de mètres. D’autres fois, encore, le kart ira sous l’eau, rouler parmi les crabes et les poissons.
Si les tous premiers tracés restent classiques, mais efficaces, les suivants se veulent plus retords, plus techniques, vraiment intéressants à parcourir, à base de virages serrés, de passages étroits…
Et c’est la toute la force de la série Mario Kart. La jouabilité a été légèrement revue pour limiter le snaking, trop présent par exemple dans la version DS. Le snaking, c’est cette habileté à enchaîner les sauts et légers dérapages pour gagner du boost et, finalement, être plus rapide en ligne droite. C’est ici plus fidèle à la version Wii et demande donc plus de connaître les circuits pour se souvenir des passages adéquats pour gagner de la vitesse.
Résultat, la conduite est plus technique, plus agréable, et on a moins l’impression de participer à des courses où la truande est le maître-mot pour terminer en tête.
L’arrivée des deltaplanes, sans être révolutionnaire, ajoute un petit plus non négligeable, soit dit en passant, notamment lors des anciens tracés, remaniés pour l’occasion : en planant, on évite ainsi parfois toute une section de virages sinueux et pénibles, gagnant de précieuses secondes.
Bien entendu, l’autre grande force de Mario Kart, ce sont ses bonus. Sur les parcours, vous trouverez des paquets cadeaux qui vous offriront de manière aléatoire des bonus : peau de banane pour faire glisser l’adversaire, carapace de tortue (verte ou rouge pour la téléguidée) qui renverseront les autres concurrents, taches d’encre pour limiter la vue (qui semble plus handicapante car plus répandue), bombe, champignon turbo pour aller plus vite, champignon doré (autant d’accélérations que l’on veut sur un temps limité), roquette (vous fait foncer de manière automatique), Fantômes (gêne la vue), éclair (faire perdre le contrôle du véhicule) ou encore Super étoile, qui rend invincible quelques instants.
De nouveaux bonus font également leur apparition : la carapace à épines, bleues, qui poursuit le premier de la course et renverse tous ceux qui sont sur son passage, la fleur de feu, qui permet d’envoyer une rafale de boules de feu, la super feuille qui donne une queue à votre véhicule pour frapper les adversaires, et enfin l’Atout 7 qui permet d’équiper 7 objets simultanément !
On notera également le retour des pièces. A récolter sur le circuit, vous en récupèrerez 10 maxi par course, tout en sachant qu’un accident (ou prendre un coup, carapace, éclair…etc. par un adversaire vous en fera perdre certaines). Elles vous permettront d’aller plus vite et de débloquer de nouvelles pièces de kart. Sachez que même après plusieurs centaines de pièces récupérées, de nouvelles pièces seront disponibles. Jusqu’à débloquer pour les plus doués, un kart en or, des roues en or et un planeur en or ! C’est autant pour la rejouabilité du jeu et le plaisir d’en découvrir toujours plus en faisant et refaisant les courses et coupes.
Le jeu est techniquement parfait. Vraiment. Il est totalement fluide, quel que soit l’action qui se déroule à l’écran, le nombre de personnages ou le fait d’activer ou non la 3D, aucune baisse de fluidité n’est à signaler.
Les développeurs ont utilisé la 3D pour proposer quelques petits effets supplémentaires : feuilles qui volent, éboulements, algues et poissons qui vous passent sur le côté…
On pourra, enfin, citer quelques autres petites choses. La possibilité de jouer en vue subjective, avec virages contrôlés par le gyroscope. Amusant 5 minutes.
Et on ré-insistera sur le multi, atout fort du jeu. Mario Kart se joue entre amis, avant tout. La bonne nouvelle, c’est qu’il pourra se jouer en téléchargement jusqu’à 8 (pas besoin de 8 cartouches, donc). Et même si l’on n’aura alors pas accès à toutes les options, c’est tout de même une bonne nouvelle.
Au final, donc, ce Mario Kart 7 assure ce qu’on attendait de lui. C’est un excellent jeu, dans la lignée des précédents. Quelques petits reproches, tout de même, ne manqueront pas d’être faits. En premier lieu, la vraie frilosité des développeurs à faire progresser leur licence. Les nouveautés sont faiblardes. Le deltaplane, c’est sympa, mais sans doute un poil sous-exploité. Pas de vraie innovation, donc, même si les nouveaux circuits sont très réussis.
Un manque de pêche, également. La vitesse semble avoir été un poil réduite et, au final, on s’ennuiera un brin sur 50cc et 100cc, pour peu que vous ayez déjà joué à un épisode précédent.
Bref, on aurait aimé plus de nouveautés de vraies nouveautés, dans les bonus notamment, dans la jouabilité également, dans le délire peut-être aussi. Mario Kart 7 est donc un jeu bien trop sage pour tout à fait séduire.
Malgré tout, la série a fait ses preuves. Et le jeu, parfait techniquement, est un petit bonheur à prendre en mains. On retrouve ses sensations, le plaisir de jouer, autant seul qu’à plusieurs, le bonheur de se faire des sales coups, à envoyer des malus bien handicapants au premier de la course juste avant qu’il ne passe la ligne d’arrivée, histoire de le griller sur les derniers mètres… bref, les crises et les plaisirs d’un Mario Kart.
Une bonne cuvée, donc, qui devrait ravir les fans du jeu.