Publié le Vendredi 8 juillet 2011 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Un Mars et ça repart
Le premier Red Faction était un FPS assez linéaire. Le second, un shoot à la troisième personne, dans un environnement ouvert… et voilà que le troisième, Red Faction Armageddon, rassemble les deux… Pour donner un FPS dans un monde ouvert ? Non, raté… Dommage, les développeurs ont choisi le mauvais assemblage et nous livrent un shoot à la troisième personne dans un décor linéaire…
A ce niveau-là, on peut douter de l’impact et de la solidité des bases d’une série qui semble autant se chercher. Mais Red Faction reste une valeur assez sûre pour son éditeur, THQ. De quoi piquer notre curiosité.
L’histoire se déroule sur Mars en 2170. Vous êtes Darius Mason, petit-fils du héros de Red Faction Guerilla, le second opus. Vous faites partie de la Red Faction mais êtes plutôt du genre « mécano ». Une bande de rebelle menée par un illuminé, Adam Hale, s’est attaquée au Terraformer, la machine qui produit l’atmosphère de la planète, pour qu’elle soit respirable par les humains. Alors que votre équipe se rend sur place pour empêcher sa destruction, vous êtes victime d’un guet-apens. Puis, manipulé par Adam qui s’est déguisé en membre de la Red Faction, vous en venez à détruire le Terraformer.
Dès lors, les humains sont obligés de vivre sous terre, dans des souterrains. Mais bientôt, d’étranges créatures font leur apparition et déciment les populations… Darius, devenu un simple mercenaire, découvre que Adam Hale a ouvert une porte vers un monde alien. Il va tout faire pour corriger ses erreurs et rendre à Mars une atmosphère respirable.
Comme nous le disions donc en début de test, oubliez les vastes étendues, les champs martiens à perte de vue et la liberté d’action et de choix. Red Faction Armageddon est un shoot couloir. Mais du genre bien sévères, bien étroits, les couloirs. Même en extérieur, vous êtes dirigés sur une route bordée de murs ou débris, vous obligeant à d’incessants slaloms sur une carte qui, à bien y réfléchir, semble vraiment petite. Si quelques zones sont un poil plus vastes, elles sont rares et restent suffisamment cloisonnées pour tuer dans l’œuf toute impression de liberté.
Et malgré tout, c’est assez frustrant.
Bourré d’action, le jeu vous plonge dans d’innombrables combats face à tout un tas d’ennemis, petits, gros, humanoïdes, monstres, boss, et j’en passe. On passe son temps à shooter dans le tas, et surtout à viser les très nombreux bidons explosifs qui parsèment le chemin. Parce que c’est bien connu, nos descendants seront tellement cons qu’ils laisseront des barils explosifs près des habitations et autres constructions, à portée de mains des enfants aussi, dans les rues, histoire de s’amuser.
Bon, cela dit, le rythme de ce Red Faction Armageddon est assez soutenu et sympathique. D’autant plus qu’effectivement, tout ou presque peut être détruit. On s’amusera donc parfois à faire péter les bâtiments « juste pour le plaisir », à dévaster des salles, des couloirs, tout ce qui nous passe sous la main. Voire même une rampe d’accès au niveau supérieur, un pont, un escalier, un passage vital pour la continuation de l’aventure… Heureusement, la nanoforge est de retour. Cet outil permet de reconstruire certaines parties du décor. Pas question d’être bloqué, donc, par la faute de votre folie destructrice. Vous pourrez donc reconstruire le morceau de pont qui manque pour atteindre le niveau suivant…
Bref, Red Faction Armageddon est un furieux mélange de combats et de destruction, à faire péter les décors, à s’en servir contre ses ennemis, le tout avec des armes plus dévastatrices les unes que les autres.
Là où l’idée aurait pu être brillante et, somme tout, assez amusante, les développeurs ont assuré le strict minimum et ont, finalement, livré un jeu assez nauséeux.
Graphiquement, déjà, le moteur est sérieusement à la ramasse. Si la physique est bien gérée, notamment en ce qui concerne la destruction de tout ou presque dans les décors, visuellement parlant, le jeu est à la peine. C’est relativement moche, les morceaux de décors sont coupés à la serpe, les textures sont souvent hideuses… Ajoutez à cela le fait que les tunnels sont vraiment, vraiment trop sombres… à tel point que les combats sont parfois brouillons, qu’on peut mal les appréhender ou même que lors d’ascensions, on ne va pas voir un fossé et chuter pour devoir se retaper tout le chemin une nouvelle fois…
Bref, parti d’un bon sentiment, et vraiment bien rythmé, ce Red Faction Armageddon est plombé par un level design complètement raté, oppressant de linéarité, par un graphisme totalement dépassé, par une action brouillonne, par une narration pénible et un scénario assez insipide…
Les deux modes multi (Infestation, dans lequel 4 joueurs doivent faire face à des vagues ennemies, ou Ruines, un mode où l’on doit faire un max de dégâts sur les décors d’une carte) sont sympathiques, bien faits, mais pas assez intéressants et nombreux pour prolonger l’aventure plus avant (et accessibles via code unique). Une aventure qui, en solo, demandera 8-9 heures pour aller au bout, si d’aventure vous avez la patience pour ça. Dommage, donc.