Publié le Jeudi 5 mai 2011 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Plein la tronche
Après m’être fait traîner devant le dernier Harry Potter ou encore Largo Winch 2, j’ai décidé de ne plus laisser ma femme choisir les films que nous allions voir au cinéma.
Oh, je vous rassure, je n’y vais pas pour me taper le dernier film polonais sous-titré scandinave qui raconte les douleurs métaphysique d’un pingouin courant sur une plage de sable fin, le tout filmé au ralenti avec une bande-son signée Björk. Si jamais je veux me suicider, je choisirai une méthode plus rapide, plus sale, plus violente.
Non, je vais principalement au ciné pour en prendre plein les yeux, plein le melon, quitte à assister à une énième représentation écervelée d’un blockbuster ricain. Peu importe le flacon, pourvu qu’il y ait l’ivresse. Ou, pour faire plus simple, peu importe le scénario, pourvu que ça pète de partout et qu’on en prenne plein la tronche.
Ce ne fut pas vraiment le cas avec les deux films bien chiants cités précédemment. Et heureusement que ma chère et tendre a des tarifs préférentiels sur les place de ciné parce que si j’avais dû payer plein pot pour voir ces deux navets, je pense que pour me sentir quitte avec le marché du grand écran, j’aurais uriné copieusement sur les sièges et peut-être mordu une ouvreuse.
Bref, pour remonter la pente de mes dernières expériences cinématographiques douloureuses, je choisissais hier d’aller voir… Fast & Furious 5…
Oui, bon, je sais. Je prenais un gros risque. Parce que pour le coup, à quoi s’attendre d’autre qu’un « Taxi » à l’américaine, sans génie ni grâce, mais au moins, sans Sami Nacery et rien que pour ça, ça vaut peut-être la peine… ?
Je m’attendais donc à voir un nouveau gros navet. Oui, peut-être, mais au moins, ce serait MON navet. Moi qui l’ai choisi. Non mais.
L’histoire débute alors que Dominic « Dom » Toretto (Vin Diesel) est emmené dans un fourgon pénitentiaire pour purger une peine de 25 ans de prison. Mia, sa sœur, et son petit ami Brian O’Conner (Paul Walker), l’ancien flic, sont bien décidés à le faire s’évader. Ils utilisent donc les grands moyens, et vont jusqu’à quasiment détruire le bus de transport dans un accident spectaculaire.
Dès les 5 premières minutes du film, le ton est donné : ce sera violent, impressionnant. Et la suite ne va pas démentir cette affirmation.
Plusieurs mois ont passé. En fuite, Brian et Mia s’échouent à Rio où Vince, un ancien complice de Dom, vit en compagnie de sa femme et son fils. Parce qu’ils sont à bout de souffle, il leur propose un coup facile qui rapportera gros : récupérer des voitures de luxe véhiculées dans un train. Et c’est sur ces entrefaits que Dom arrive et se joint à l’équipe.
Et c’est reparti pour un tour. Nouvelle scène de cascades époustouflantes dans laquelle les héros tentent de chiper des voitures dans un train en marche… Sauf que le coup ne se passe pas aussi bien que prévu. Ils sont trahis par leur commanditaire dont les hommes de main tuent trois agents fédéraux américains et leur collent tout ça sur le dos.
Manque de bol, ce commanditaire n’est autre que Hernan Reyes, un puissant baron de la drogue qui tient la ville entre ses mains. Et quand on dit « la ville », on veut dire « toute la ville ». Flics compris.
Dom et Brian sont pourtant bien décidés à se venger. Ils décident de réunir une équipe pour faire tomber Reyes.
Et c’est ainsi que l’on voit débarquer tous les anciens protagonistes de la série. Roman Pearce, l’acolyte de Fast & Furious 2, Han, le héros de Fast & Furious 3 : Tokyo Drift, et d’autres encore.
Le petit groupe hétéroclite va devoir se serrer les coudes et chacun va devoir faire montre de ses talents pour mener leur vendetta à bien. D’autant plus que pour venger la mort de leurs agents spéciaux, les USA ont envoyé l’agent Luke Hobbs et ses sbires, unité d’élite qui a la réputation d’être un groupe de teigneux ne laissant jamais aucun répit à leurs proies.
Plusieurs petites choses sont à préciser. Je ne suis pas spécialement fan de la série Fast & Furious, tout d’abord. Oh, à part peut-être le 2 et surtout le 3, les films ne me déplaisent pas, hein. C’est le genre de film qu’on va regarder le dimanche soir à la télé pour clore la semaine avec le cerveau en position « repos ». Il y a de l’humour, un scénario pas difficile à comprendre, de la belle mécanique, du rythme, des cascades… donc ça fait son office. On n’en demande pas plus.
Bref, je n’attendais rien de particulier de cet énième épisode. Le chiffre « 5 » et mes souvenirs vraiment très éloignés du 4, preuve qu’il n’était pas très marquant, me laissaient même imaginer un gros navet sans intérêt.
Je me trompais. Fast & Furious 5 est sans nul doute le meilleur film de la série.
Bon, le scénario est ce qu’il est. Mais il a au moins l’avantage d’être à peu-près cohérent et, surtout, d’étendre la paire de héros à un petit groupe avec chacun son caractère et ses particularités. Les vannes fusent, c’est à celui qui aura la plus grosse, il y a de la testostérone à chaque plan et les nanas qui gravitent au milieu de ces mâles en manque de reconnaissance ne se laissent pas le moins du monde impressionner et vont même jusqu’à leur tenir la dragée haute. Bref, on sourit souvent, on rit parfois, et on regarde tout ce beau monde papillonner avec plaisir.
L’histoire est assez convenue. Mais vous pourrez peut-être vous attendre à quelques surprises (certains choix scénaristiques m’ont, personnellement, étonné).
Mais surtout, oh oui surtout, le film va à 200 à l’heure. Les cascades, qu’elles soient à pied, avec la poursuite sur les toits des favelas, ou en voitures, sont complètement folles. Totalement hallucinantes. Le budget destruction a dû être monstrueux. Ça pète de partout, les bagnoles explosent, giclent dans tous les sens…
Sincèrement, à ce niveau-là, c’est sans doute le film le plus impressionnant et le plus époustouflant jamais vu.
Au final, donc, très bonne surprise que ce Fast & Furious 5. Et à conseiller vivement si vous voulez voir un film qui arrache, pour vous en coller plein la tête sans vous la prendre.