The Conduit 2 débute exactement là où le premier épisode prenait fin. Michael Ford, l’agent qui s’est opposé à lui seul à une invasion extra-terrestre, remet le couvert. Il poursuit le méchant, John Adams, à travers une sorte de porte spatiale récupérée tout droit d’un épisode de StarGate SG-1, et ici appelée « The Conduit ». Et… ben c’est tout. Comme dans le premier épisode, le scénario du jeu tient sur une demi-feuille de papier toilette déjà utilisé aux ¾ par un type qui a chopé la gastro. Une histoire mou du genou, ou si vous préférez la liaison, molle de l’alvéole. Voire tout simplement sans intérêt. Voilà qui n’aide pas à se plonger dans cet univers…
Pourtant, les développeurs de High Voltage ont tenté la parodie, via des passages et cinématiques portées sur l’humour. Notons au passage que la voix pleine de testostérone du héros est la même que celle de Duke Nukem. Heureusement, ces accalmies humoristiques permettent de mettre un peu de baume au cœur et de relancer la machine, en offrant un rythme et une ambiance moins pesante, et un poil plus intéressante.
Car le jeu en lui-même est tout ce qu’il y a de plus classique. Une progression en couloirs, un level design d’un classicisme navrant… il faut aller du point A au point B en dézinguant tout ce qui se trouve sur votre passage. Youpie.
On retrouve l’œil, cet artefact alien qui vous permet de voir des choses cachées, et d’ouvrir certains passages. Moins utilisé que dans le premier opus, il reste néanmoins l’un des éléments clefs de cette aventure.
Pour vous graver un nom dans le corps de vos ennemis, vous aurez tout un arsenal à votre disposition. Les traditionnelles armes humaines, pour commencer. Pas de quoi pavoiser, pas toujours super efficaces contre les aliens, et assez classiques. Heureusement, des armes extra-terrestre viendront égayer tout ça, et s’avèreront bien plus performantes pour les envoyer
ad patres. Notamment les boss de fin de niveau qui sont parfois bien lourdingues et bien balaises à défourailler. Ils ont d’ailleurs un petit côté
old-school assez jouissif, à tenter de trouver leur faille pour les finir à point.
Malheureusement, si les armes sont un atout pour le jeu, l’IA est un gros point noir. Les ennemis ont tendance à rester sous le feu, voire à laisser dépasser une large portion de leur anatomie dépasser de leur couverture, si d’aventure ils ont décidé que se planquer pouvait être une bonne chose.
Ajoutez à cela quelques bugs (assez nombreux), entre collisions foireuses, impacts de balles qui se collent bizarrement sur les murs, ennemis qui freezent… pas de quoi crier au meurtre, certes, mais suffisamment pour se demander si le jeu est bel et bien fini ou si l’on nous a refourgué une version bêta.
D’un point de vue graphique, il est difficile de juger le jeu. Déjà, parce que c’est de la Wii. Et que le jeu se veut « globalement réaliste » dans ses décors, ses personnages, son ambiance. Du coup, c’est moche. Parce que la Wii est très bonne en ce qui concerne les univers colorés, simples, à la Nintendo, mais peine, voire suffoque, dès qu’un jeu veut taper dans le réalisme. Et c’est encore le cas ici. Quand on a l’habitude, désormais, de jouer sur Xbox 360ou PS3, avouons que ça pique les yeux.
Toutefois, il convient de relativiser les choses. Pour de la Wii, c’est plutôt pas mal. Voire bien foutu. Grosso modo, donc, les développeurs ont assuré ce qu’il fallait, avec les moyens du bord et le support décidé. On s’en satisfera donc.
Ajouter une ambiance sonore très réussie (musique et effets), et le jeu s’en sort donc, visuellement et auditivement, honorablement.
Reste que mis bout à bout, toutes ces choses n’offrent en fin de compte qu’un solo assez moyen. Et comme dans le premier Conduit, tout est sauvé par un multi classieux, bien foutu, et sans reproche.
14 modes de jeux, certains jouables jusqu’à 12 joueurs, compatibilité avec le micro-casque Wii, options à gogo, jeu à 4 sur la même console en écran splitté… il y a largement de quoi se faire bien plaisir. Deathmatch, Capture the flag, Basket Ball (avec l’œil), le tout paramétrable à l’envi… Ajoutez une boutique virtuelle, pour permettre d’améliorer son équipement au fil de l’expérience glanée et quelques options de personnalisation.
Ce mode multi est vraiment l’atout phare du jeu. D’autant plus que le genre est mal exploité et cette capacité en ligne assez rare sur Wii pour être ici la bienvenue.
Finalement, The Conduit 2 souffre des mêmes maux et peut s’enorgueillir des mêmes avantages que son prédécesseur. Exactement. Un solo un peu moisi, court et sans génie, classique, au level design suranné, IA pourrie, bugs, mais qui a au moins le mérite d’exister, de permettre de se familiariser avec le genre sur Wii, et de proposer quelques heures divertissantes. Et un multi parmi ce qui se fait de mieux dans le genre, et vient sauver l’ensemble. A vous de voir, donc, si le jeu en vaut la chandelle. A notre avis, il vaut au moins le coup d’œil.