Publié le Mercredi 4 mai 2011 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
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Quand bien même Virtua Tennis est une série culte, difficile de passer à peine un mois après l’excellent Top Spin 4 de 2K Sports, encensé unanimement par la critique. Et par nous aussi, soit dit en passant. La série des Top Spin a posé là les jalons de la simulation de tennis sur consoles et s’impose comme un incontournable pour tout amateur de balle jaune et joueur chevronné.
Comment Virtua Tennis 4 peut-il aujourd’hui réussir à se faire une place au soleil face à cet imposant grand-frère ?
La réponse est simple : les deux jeux sont radicalement différents et ont une approche réellement opposée. Finalement, vouloir les comparer, ce serait un peu comme vouloir comparer Flight Simulator à Ace Combat, ou Football Manager à Fifa. Certes, les deux jeux traitent d’un même sport. Le tennis. Mais ils s’adressent à deux publics différents et n’ont, finalement, que bien peu de choses en commun.
Car ce que Top Spin sacrifie au nom du réalisme et du professionnalisme de ce sport, Virtua Tennis le récupère au nom du fun et du grand-spectacle. Autrement dit, si Top Spin lorgne du côté de la simulation, Virtua Tennis mise tout sur un jeu de type arcade.
Mais présentons d’abord le bestiau.
Le jeu vous propose plusieurs choix. Tour Mondial, Arcade, Match d’exhibition, Entrainement, Détente, jeu en mouvement, réseau, mon club ou options.
Pour une fois, on va vous parler de ce dernier choix. Les options, indispensables, permettent de choisir ses commandes selon 4 profils prédéfinis. Ils permettent également de modifier la caméra. Mais surtout, ils permettent de virer la musique. Car avouons-le tout de go, l’ambiance à la japonaise, à faire du tennis sous de la musique techno-dance digne d’une musique d’attente d’ascenseur est carrément gonflant. Pensez donc à la virer immédiatement.
Mon club permet de voir son personnage et ses succès ou stats, acheter du matériel, changer de look…
Le réseau, lui, permet de faire des matches contre d’autres joueurs, en ligne, à deux ou quatre, selon que vous faites un match en simple ou en double.
Jeu en mouvement définit le jeu via le PS Move ou Kinect. Dans ce cas-là, la caméra vous place dans les baskets du joueur, un peu façon FPS, avec une vue subjective. Avouons-le en toute honnêteté, cet ajout n’est peut-être qu’un simple gadget, mais il fonctionne parfaitement. Que ce soit sur PS3 ou Xbox 360 (temps de latence quasi-inexistant), on prend un malin plaisir à jouer avec les accessoires de la console. Alors le mode ne permet pas de jouer tout le jeu, tous les tournois, de cette manière, mais juste de se faire une petite rencontre (uniquement en solo, par contre), mais ça le fait plutôt bien, c’est bien foutu, donc on appréciera l’effort. De quoi espérer une sortie d’un Virtua Tennis exclusivement Move ou exclusivement Kinect, avec cette qualité-là.
Détente vous permet de rejouer les mini-jeux que vous débloquerez dans le mode Tour Mondial.
Entrainement vous permet de vous familiariser avec les commandes et le système de jeu.
Match d’exhibition est un match simple, à jouer sur l’un des 28 cours disponibles (dont un certain nombre à débloquer), avec l’un des joueurs prédéfinis ou son propre joueur. Arcade est la même chose, mais vous entraîne dans l’un des tournois majeurs (Paris, Melbourne, New-York, Wimbledon).
Au niveau des joueurs disponibles, on retrouve Federer, Nadal, Djokovic, Murray, Roddick, Del Potro, Monfils, Gonzalez, Haas, Kohlshcreiver, Seppi. D’anciennes gloires, aussi : Becker, Courrier, Rafter et Edberg. Deux autres joueurs sont à débloquer.
Côté femmes, ce sont Sharapova, Wozniacki, Kuznetsova, Venus Williams, Robson, Chakvetadze et Ivanovic qui sont jouables.
Et vous pourrez donc créer votre propre personnage. La création est assez sommaire, mais suffisante pour lui donner l’aspect que vous voulez. Ensuite, libre à vous de vous lancer dans le mode Tour Mondial. Il se présente sous la forme d’un jeu de société. Votre joueur récupère de manière aléatoire (ou en en achetant certaines) des cartes de déplacement. Selon le nombre inscrit sur ces cartes, vous avancez sur le plateau. Les cases sont soit vides, soit avec évènement. Les évènements sont variés. Entrainement, match d’exhibition en simple ou double, repos, gala de bienfaisance, rencontre avec les fans, blessure… il y a de quoi faire. Sans parler des tournois. Le chemin parfois se divise pour vous proposer plusieurs options, avec des entrainements différents par exemple. Le but final est d’arriver à se qualifier pour le grand tournoi, situé en fin de parcours.
Les entrainements se font sous forme de mini-jeux. Casser des assiettes, marcher sur des cases de couleur pour faire monter ou descendre des murs et empêcher votre adversaire de jouer correctement, récupérer des pièces, récupérer des poussins et les ramener au poulailler, envoyer la balle sur des cartes à jouer pour réaliser des mains au poker, faire exploser la balle, transformée pour le coup en bombe, dans le camp adverse… il y a tout un tas de petits jeux qui non seulement vous rapporteront un peu d’argent (pour acheter de l'équipement), mais aussi vous permettront d’augmenter votre forme physique, votre jeu d’attaque, de défense, votre jeu de volée… Bref, c’est totalement indispensable.
Attention toutefois : entrainements, tournois, rencontres avec les fans ou matches d’exhibition vous fatigueront. A vous de faire attention à ce que votre jauge de forme soit bien remplie avant les tournois, ou ne tombe pas trop bas pour éviter la blessure. Il faut donc bien gérer ses déplacements, voire acheter des cartes repos, pour regagner de l’énergie.
Ce mode Tour du Monde s’avère, au final, assez sympathique. Varié, demandant parfois des choix cruciaux, il permet de faire évoluer son propre joueur de manière complètement ludique. On aurait tout de même aimé pouvoir y jouer, pourquoi pas, à deux, tout en s’envoyant parfois des cartes malus. En tout cas, c’est une vraie réussite.
Passons au match lui-même.
Graphiquement, Virtua Tennis 4 n’est pas brillant. Oh, les animations sont plutôt bien faites et fluides. Et puis ça ne pique pas les yeux. C’est acceptable. Mais côté détails, réalisme des visages ou décors, on repassera quand même. On est loin d’un Top Spin 4… oui, oui, encore lui qui repointe le bout de son nez.
Quant au gameplay, c’est assez mitigé. Le jeu est simple. On arrive plutôt bien à alterner les coups croisés et décroisés. Il suffit d’avoir un timing à peu près bon, mais surtout un bon placement par rapport à la balle. Le gros reproche, finalement, est que les échanges manquent un poil de rythme. Les balles sont un peu lentes et le rapport avec le déplacement des joueurs est biaisé. A tel point que les développeurs ont finalement rajouté un côté « nunuche » pour que le joueur rate parfois la balle : il faut vraiment qu’il soit dessus pour la renvoyer, mais ne donne jamais réellement de dernier coup de rein pour la rattraper. Ajoutez un petit temps de latence, après la frappe, pour pouvoir se replacer, et le tour est joué : même rapides dans leurs foulées par rapport à la vitesse de la balle, les joueurs arrivent parfois à se faire déborder. C’est un peu un effet « cheap ». Et ça gênera sans doute les puristes. Mais globalement, ce n’est pas si flagrant, et on passe facilement outre.
Il n’en reste pas moins que Virtua Tennis 4 prône le jeu d’attaque (la montée au filet, notamment). Un jeu agressif indispensable pour remporter les matches.
Le jeu est simple, voire simpliste, et se prend immédiatement en mains. Pas trop de coups tactiques, de style amorti, lift monstrueux ou bonne claque le long de la ligne. C’est un peu du jeu « à la baballe »
Pour corser un peu les choses, les développeurs ont rajouté une jauge de coup spécial. Chaque joueur est défini selon un style (grosse frappe, retour, complet…) et plus il joue dans son style, plus il fait monter la jauge pour, au final, lâcher un gros coup plus rapide et plus difficile (mais loin d’être impossible) à rattraper.
Mais globalement, ça le fait quand même. Loin d’être réaliste ou de lorgner du côté de la simu, ce Virtua Tennis offre de bons moments, de bons matches bien délires, à se maraver la tête entre potes, sa simplicité de jeu le rendant tout à fait accessible pour les non-initiés ou joueurs occasionnels.
Au final, Virtua Tennis est plutôt un bon jeu, contrairement à ce que l’on pourrait vous faire croire. Certes, il souffre de certains défauts, pas loin d’être rédhibitoire. Une certaine lenteur dans l’échange. On aurait aimé des coups plus rapides, des échanges plus rythmés, un jeu encore plus spectaculaire, finalement, qu’il ne l’est. L’ambiance sonore est, également, l’un des gros points noirs du jeu, avec son fond de musique techno insupportable (à virer d’urgence) et ses bruitages de balle assez mous.
Mais avouons-le, Virtua Tennis 4 est accessible. Très accessible. Là où l’exigence d’un Top Spin 4 le destine aux gamers purs et durs et exclut toute partie avec des joueurs occasionnels, voire des jeunes enfants, Virtua Tennis 4 offre une prise en main immédiate. N’importe qui, qu’il ait l’habitude ou non de jouer avec une manette, pourra faire une partie sans paraître – trop – ridicule. Disons qu’il arrivera au moins à renvoyer la balle.
Virtua Tennis 4 est donc un jeu sympathique, tourné vers le « casual » gaming, et très accessible. A vous de voir ce que vous attendez, donc, d’un jeu de tennis. Mais nous ne saurions trop vous le recommander pour des soirées funs entre potes.