Publié le Mardi 29 octobre 2024 à 12:00:00 par Théo Valet

 

Magic: The Gathering : Mornebrune la Maison de l'horreur

Une petite extension pour Halloween, ça fait plaisir !

Fini les adorables petits écureuils aux joues pleines, les lapins gambadant dans la prairie, Mabel la souris, Gev le lézard et autre Kâlin le blaireau. Place désormais au Suceur de sang fringant, au Balafreur caquetant, au Fanatique de l’Atrocité, au Fouisseur de chair, et bien d’autres créatures effrayantes ! Vous l’avez compris, Mornebrune : la Maison de l'horreur vous plonge dans la face la plus terrifiante de l'univers de Magic: The Gathering. Dans cette extension, vous explorerez Mornebrune, une immense demeure qui s’étend sur tout un plan, peuplée de créatures cauchemardesques qui ne veulent rien de moins que votre peau.


Vous connaissez la chanson : qui dit nouvelle extension dit nouvelles mécaniques. Dans Mornebrune : la Maison de l'Horreur, cinq nouvelles mécaniques viennent enrichir le jeu. Voici un tour d’horizon de leurs spécificités.

Commençons par les “Pièces”, un nouveau sous-type d’enchantement sous la forme de cartes doubles, semblable à certaines cartes de rituel. Chaque Pièce possède deux moitiés, et au moment où vous jouez la carte, vous choisissez laquelle déverrouiller en premier. Une fois l’effet de la première moitié résolu, vous pouvez activer la seconde moitié plus tard, en payant son coût de mana au moment opportun, comme pour un rituel. Cette mécanique est simple et efficace, vous offrant deux effets pour une seule carte (bien qu’il faille payer deux fois). Certaines cartes de l'extension bénéficient d’effets supplémentaires lorsqu’une moitié de Pièce est déverrouillée, créant ainsi de nouvelles synergies intéressantes à exploiter.


Ensuite, place à “Manifester l’effroi”, ma mécanique préférée dans cette extension. Ce mot-clé vous permet de regarder les deux cartes du dessus de votre bibliothèque, d’en manifester une en la plaçant face cachée sur le champ de bataille. Elle devient alors une créature 2/2 incolore, sans nom, sans type de créature, sans capacité et sans coût de mana. L’autre carte va au cimetière. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, tout type de carte peut être manifesté, même un terrain de base, ce qui permet de générer une créature sacrifiable si besoin. L’intérêt devient évident si vous manifestez une créature : vous pourrez la retourner en payant son coût en mana, surprenant ainsi votre adversaire. J’adore ce genre de mécanique pour les retournements qu’elle permet en cours de jeu. C’est un régal de voir la surprise sur le visage de votre adversaire quand une créature 2/2 révèle soudainement une 10/10. Un bon conseil : surveillez bien les terrains de vos adversaires quand ils attaquent avec ces petites 2/2 !


Troisième nouveauté, la mécanique “Survie”, parfaitement adaptée à l’ambiance angoissante de cette extension. Présente sur les cartes de type “survivant”, cette capacité se déclenche au début de votre seconde phase principale, si la créature avec la capacité est engagée. Lorsque la capacité se résout, elle octroie divers effets bénéfiques. J’apprécie particulièrement la flexibilité de cette mécanique, qui permet de déclencher la capacité en engageant les créatures par divers moyens et de les désengager par la suite. Cela ouvre la porte à des decks stratégiques, misant sur cette gestion d’engagement pour maximiser leurs effets.


Dans un environnement aussi inquiétant, quoi de plus naturel que de ressentir de l’“Angoisse” ? Ce mot-clé se déclenche à chaque arrivée d’enchantement sous votre contrôle et à chaque fois que vous déverrouillez entièrement une Pièce. Si vous avez un deck bien rempli d’enchantements et de Pièces, les capacités liées à l’Angoisse peuvent s’activer plusieurs fois dans un tour, déclenchant ainsi un chaos stratégique sur le champ de bataille. C’est une mécanique facile à comprendre et dévastatrice lorsqu’on sait en tirer parti.


Enfin, la mécanique “Imminence” est propre aux créatures de type “Suzerains”. Elle permet de jouer ces créatures à un coût réduit en payant leur coût d’Imminence, au lieu de leur coût de mana normal. Cependant, le Suzerain arrive en jeu avec des marqueurs “temps” qui se retirent un à un au début de votre étape de fin, et il ne devient une créature qu’une fois tous les marqueurs retirés. Cela permet de planifier vos actions stratégiquement et d’introduire une créature sans qu’elle puisse être ciblée immédiatement comme telle. Pratique et intrigante, cette mécanique ajoute une dimension de prévision et de contrôle aux Suzerains, même si elle est plus un bonus ponctuel qu’une base autour de laquelle construire un deck complet.
En somme, ces nouvelles mécaniques ajoutent toujours plus de profondeur au jeu et s’intègrent parfaitement dans l’univers angoissant de cette extension.


Passons maintenant aux différents traitements visuels présents dans cette extension, en commençant par les cartes Double Exposition, un style pensé pour rendre hommage à l’esthétique de la photographie d’épouvante. Ce traitement est, à mon avis, très réussi, en particulier sur la carte The Wandering Rescuer, qui évoque parfaitement l’ambiance terrifiante et mystérieuse de l’extension.


Ensuite, nous avons le Japan Showcase qui, comme son nom l’indique, met en avant le talent d’artistes japonais pour un résultat tout simplement splendide ! Ce style apporte une touche unique, et je suis absolument fan de son rendu sur Overlord of the Boilerbilges et Enduring Vitality — que j’ai d’ailleurs eu avec le texte en japonais, une vraie merveille !


Mon traitement préféré de cette extension est sans conteste le style Reflets Monstrueux, qui met en valeur le côté effrayant et grotesque des créatures de Mornebrune. Malheureusement, je n’ai eu aucune carte de ce type, et je vous avoue que je suis un peu dégoûté !


Enfin, on termine avec le Cadre Paranormal, un style réussi, notamment grâce à ses couleurs flashy qui sentent bon les vieux films d’horreur rétro.


Comme d'habitude, plusieurs produits accompagnent cette extension. On retrouve  :

• Les Boosters de jeu
• Les Boosters Collector
• 4 decks Commander
• Un Bundle Mornebrune
• Le Pack d’Avant-Première

Pour tester cette extension, j’ai reçu dix boosters de jeu et deux boosters Collector, et je dois dire que je suis assez satisfait de mes trouvailles. Grâce à cela, j’ai pu construire deux decks pour tester les nouvelles mécaniques :

• Un deck Blanc-Vert axé principalement sur la mécanique “Survie”. Il intègre une majorité de créatures de type Survivant, accompagnées de cartes qui renforcent ces créatures pour les rendre plus résistantes et éviter qu’elles ne soient détruites, permettant ainsi de profiter pleinement de leurs effets lorsqu’elles sont engagées. C’est un deck assez agressif, et je dois dire que je me suis vraiment amusé à le jouer.

• Un deck Rouge-Noir, un peu plus hybride, conçu pour tester les autres mécaniques, notamment “Manifester l’effroi”, que j’avais particulièrement hâte d’essayer en situation de jeu. Bien que ce deck manque encore de certaines cartes pour être parfaitement optimisé, il m’a permis de saisir le potentiel de chaque mécanique, ce qui était précisément mon objectif.

Mornebrune : la Maison de l'horreur est l’extension idéale pour Halloween. Elle ne révolutionne peut-être pas Magic: The Gathering avec des éléments complètement inédits, mais elle ajoute une subtile touche d’effroi à un moment où les magasins, dès le 20 septembre, affichent déjà leurs décorations de Noël. Bien que je ne pense pas que ce soit l’extension la plus adaptée pour un tout premier pas dans l’univers de Magic, les mécaniques restent suffisamment simples à prendre en main pour être intégrées dans divers types de decks sans difficulté.